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Thèse de physique présentée à
Faculté des Sciences de l'Université de Paris
pour obtenir le grade de
Docteur es Sciences Physiques
par
Lucette Duhamel née Chaidron
Etudes sur l'acide phellonique
soutenue le 30 mars 1963
devant la commission d'examen :
Kirrmann, A., président
Brusset, Lederer, et
Guillemonat, examinateurs
INTRODUCTION
Les premières
études sur la composition chimique du liège datent de 1815 : Chevreul décrit une
substance d'aspect cireux, qu'il nomme cérine, obtenue par extraction, de
l'écorce à l'alcool.
Depuis, de
nombreux travaux ont été entrepris, et notre connaissance sur la composition du
liège s'est accrue.
Les acides gras
constituent certainement la fraction la plus étudiée. Ils ne sont pas obtenus
par extraction directe du liège, mais isolés de la subérine. La subérine (45 p.
100 du liège environ) est «la fraction du liège, insoluble dans les solvants
organiques usuels, qui peut être rendue soluble dans ces solvants après un traitement
convenable du liège tel que saponification en milieu aqueux ou alcoolique suivie
d'une acidification» (2).
Voici les
principaux acides gras identifiés :
Acide phellonique
C22H44O3 : OH – (CH2)21 – CO2H
Acide phellogénique C22H42O4 : HO2C – (CH2)20 – CO2H
Acide phloïnoïque C18H34O6 : HO2C –(CH2)7 – CHOH – CHOH – (CH2)7 – CO2H
Acide phloïonolique C18H36O5 : HOCH2 –(CH2)7 – CHOH – CHOH – (CH2)7 –
CO2H
C18H32O4 : HO2C –(CH2)7 – CH = CH – (CH2)7 – CO2H
C18H32O4 : HO2C –(CH2)7 – CH = CH – (CH2)7 – CO2H
C18H36O3 : HOCH2 –(CH2)16 – CO2H
Tous sont en C18 et C22
L’acide
phellonique représente 5 à 8 p. 100 du liège. bien qu’il soit le constituant le
plus abondant, isolé en premier, sa formule a été la plus discutée.
Gilson, en 1890,
propose la formule C22H43O3. En 1904, Von Schmidt adopte une formule
développée : l'acide phellonique existerait sous deux formes (phellonique et
isophellonique) ; Von Schmidt voulait expliquer par ces ingénieuses suggestions, les résultats
d'oxydation, différents semblait-il selon l'oxydant utilisé.
Cette hypothèse reposait sur des preuves insuffisantes. En 1912. Scurti
et Tommasi donnent la formule, s'appuyant surtout sur l'identité des
propriétés physiques de l'acide du liège et de l'acide a-hydroxybéhénique. Zetsche et
Bähler confirment en 1931 cette structure. mais ne parviennent pas à
expliquer de façon satisfaisante l'obtention d'un diacide par oxydation de l'acide
phellonique. Erlenmeyer et Müller montreront d'ailleurs, en 1945, que l'acide
a-hydroxybéhénique de synthèse, fournit par fusion alcaline
le monoacide saturé en C21; ce qui élimine la formule (ii).
En 1941, Drake propose à son tour, une nouvelle structure (iii)
il fait la syntlièse de cet acide (iii) et affirme son identité
avec le composé naturel. Drake pensait expliquer par cette formule (iii), la
formation de diacide en C22 par oxydation alcaline.
Enfin, en 1950,
Guillemonat et Strich bouleversent, une fois de plus, tout ce qui était admis.
Ils attribuent la formule (iv) d'après les résultats de l’oxydation et de la
déshydratation.
Plusieurs travaux
ont confirmé cette structure. Ribas admet la formule linéaire (iv), après avoir
constaté que l’acétoxyacide naturel forme des complexes avec l'urée. Jensen, Ribas et
Chicoisne font la synthèse de l'acide (iv) et montrent son identité avec le composé naturel. Jensen,
enfin, arrive à ce résultat, après l'examen des spectres de rayons X des
acides naturel et synthétique.
Telle est
l'histoire résumée de l'acide phellonique. On voit que sa structure fut très discutée
puisque en moins de 50 ans, quatre formules furent successivement proposées.
On constate, en conclusion
générale, de ces travaux antérieurs, que pour tous les auteurs, l'acide phellonique est un composé
bien défini ; c'est un acide-alcool, auquel tous, sauf Drake, attribuent une. formule
brute en C22 ; de plus, la structure (iv), acide w-hydroxydocosanoïque est admise et
confirmée depuis une dizaine d'années.
Nous avons repris l'étude de
l'acide phellonique et nous montrons dans la première partie de ce travail, qu'il s'agit en
réalité d'un mélange de deux. constituants homologues, inséparables par les méthodes
habituelles, dont le plus abondant possède la structure (iv).
Dans la seconde
partie, nous décrivons la synthèse de ces deux constituants, réalisée à
partir de dérivés en C11.
Dans la troisième
partie, enfin, nous indiquons quelques composés accompagnant l'acide
phellonique, rencontrés au cours de. sa purification, que nous avons isolés et partiellement
caractérisés.
Au cours de ce
travail, nous donnons quelques précisions sur les produits cireux industriels
extraits du liège. Le composé le plus abondant, l'acide phellonique est constitué
principalement d'acide w-hydroxydocosanoïque, ce qui confirme les travaux de
Guillemonat, mais il est toujours accompagné d'environ 20 p. 100 d'acide a-hydroxytétracosanoïque.
D'autres constituants linéaires en C22 ont été caractérisés : diacide (déjà connu),
mono-acide, monoalcool ; ils sont tous accompagnés d'homologues pairs en
quantités moins importantes et d'homologues impairs, à l'état de traces ; un
triterpène a également été isolé. Toutefois, l'ensemble de ces composés ne représente que 20
p. 100 environ des produits cireux industriels.
Les deux acides
phelloniques, en C22 et C24 ainsi que plusieurs de leurs dérivés, ont été
préparés par synthèse. Le point de départ a été l'w-bromométhoxyundécane, qui se prête à de
nombreuses autres synthèses. Il a été obtenu, à partir de l'acide a-bromo-undécanoïque
commercial, par une méthode plus rapide que celles utilisées antérieurement.
Mots clefs : synthèse /
structure / constituant / oxydation / naturel / acide / homologue / drake / diacide /
cireux / alcool / subérine / solvant / schmidt / saturé / ribas / phloïonolique /
phloïnoïque / phellogénique / méthode / jensen / hydroxydocosanoïque / hydroxybéhénique /
guillemonat / fraction / extraction / étude / dérivé / composition / alcaline / phellonique /
formule / liège / triterpène / tommasi / saponification / purification / propriété / müller /
monoalcool / duhamel / kirrmann
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