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Thèse de
chimie organique présentée à Faculté des sciences de l'Université de Lyon
pour
obtenir le grade de Ingénieur-Docteur
par
Philippe
Lebreton
Introduction
à l'étude des flavonoïdes du Houblon
soutenue le
8 octobre 1960
devant la
commission d'examen :
Colonge, J., président
Kuhner, R.,
Chopin, J., et Mentzer, C., examinateurs
Le Houblon (Humulus lupulus L.) plante herbacée grimpante,
répandue en Europe à l'état sauvage et cultivé, est classé dans l'ordre des
Urticalés, famille (sous-famille) des Cannabinnées.
L'intérêt porté à cette
espèce provient de la richesse en résines, tanins, essences,, des cônes mûrs
des plants femelles; la présence de ces composés est en effet à l'origine de
l'utilisation brassicole du houblon, et la seule production annuelle
française atteint une quantité moyenne de 2000 tonnes de cônes secs, d'une
valeur marchande supérieure au milliard.
Depuis plus d'un siècle, de multiples études chimiques se
sont donc attachées à élucider la structure des composés précités, en raison
de leur importante influence sur les propriétés organoleptiques de la bière.
Les "résines", représentant jusqu'à 20 % du poids des cônes secs,
ont été identifiées à l'humulone et à la lupulone, tandis que les essences,
quelques % , sont de structure terpénique et constituées de myrcène
notamment.
Par contre, en ce qui concerne
les tanins, force nous est de reconnaître le caractère imprécis, voire
contradictoire, des données de la littérature concernant le houblon; les
seuls progrès essentiels réalisés en ce domaine sont dus à des développements
très récents de la biochimie des flavonoïdes, et de celle des
leucoanthocyannes en particulier.
La première partie de cette
étude est une mise au point de l'état actuel de nos connaissances sur la
chimie et la biochimie des leucoanthocyannes (dihydroxy-5-4-flavannes),
composés dont l'intérêt s'est récemment révélé dans de si nombreux domaines,
des recherches structurales les plus fondamentales aux applications pratiques
les plus diverses.
Le cas particulier des
leucodérivés du houblon, à la présence desquels doit être rapportée la plus
grande part du comportement de "tanins", constituera le deuxième
chapitre de ce travail; nos résultats y seront précédés d'une bibliographie
consacrée au problème depuis si longtemps controversé des substances
polyphénoliques de cette espèce végétale.
Une troisième partie comportera l'étude des flavonols
(hydroxy-5-flavones) du houblon, dont l'étroite parenté structurale avec les
leucoanthocyannes suffit à souligner l'importance.
Ces résultats descriptifs seront complétés, dans un
quatrième chapitre, d'un essai d'étude biogénétique des flavonoïdes en leur
ensemble; de telles recherches in vivo constituent l'une des tendances les
plus actives de la biochimie actuelle. Le métabolisme flavonique du houblon a
été suivi chimiquement au cours de l'évolution saisonnière, dans les divers
organes de la plante, et en relation avec certains facteurs endogènes ou
exogènes.
La dernière partie de ce
travail se compose essentielle-ment d'une étude structurale de quelques
méthyl-5-flavonols -composés
intermédiaires de la synthèse de flavonols et de leucoanthocyannes de
référence -, notamment par comparaison de l'ensemble de leurs propriétés
spectrales avec celles des flavones homo-logues .
Pour la résolution de ces
problèmes, il a été surtout fait appel à deux techniques classiques de la
chimie biologique :
- formes diverses de la
chromatographie de partage ;
- spectrophotométrie,
du domaine de l'U.V. à celui de l'I.R.
CONCLUSIONS
Depuis plusieurs décennies, le problème chimique posé par
les "tanins" du houblon restait sans réponse, et seuls de récents
développements de la chimie des flavonoïdes ont permis à quelques chercheurs
des progrès sensibles en ce domaine ; s’engager cette étude impliquait la
possession de bases solides concernant la structure, les propriétés et l'analyse
des leucoanthocyannes (Dihydroxy-5-4-flavannes), composés actuellement
reconnus, à l'égal des catéchines (Hydroxy-5-flavannes), comme d'éventuels
constituants essentiels des tanins végétaux : une mise au point générale est
présentée à cet effet.
Les cônes de houblon sont en
effet particulièrement riches en leucodérivés, en moyenne 2,1 poids sec, soir; une part prépondérante
des tanins de cette espèce végétale. Deux leucoanthocyannes ont été
identifiés : leucocyanidine, plus abondante, et leucodelphinidine, dont
l'analyse chromatographique prouve l'existence sous cinq formes distinctes,
aglycones, monomères, vraisemblablement stéréo-isomères, dont la
polymérisation spontanée con-duit à la formation de tanins
leucoanthocyaniques condensés.
Les leucodérivés ne sont pas
les seuls flavonoïdes du houblon, mais sont accompagnés de glycosides de
flavonols (Hydroxy-3-flavones); à côté de la quercétine, depuis longtemps
signalée, l'existence du kempférol a pu être démontrée.
La distribution de ces
quatre s constituants flavoniques essentiels, particulièrement spécifique, a
été examinée dans les différents organes de la plante : ces flavonoïdes se
trouvent également dans les feuilles, où leurs proportions relatives
diffèrent de celles observées dans les cônes mûrs et fleurs (les formes
dihydroxylées en 3' et 4' sont en effet moins abondantes).
Ces données statiques sont
complétées par une étude de l'évolution saisonnière des flavonoïdes: les
flavonols des feuilles se caractérisent par une teneur relativement faible
(0,43%) et constante, tandis que les leucoanthocyannes sont plus abondants
(quelques %) et subissent d'importantes variations absolues et relatives. Le
métabolisme des leucodérivés, dont la teneur dans les feuilles passe par un
maximum accusé au cours du mois de Juin, apparaît de plus étroitement lié à
celui de l'acide ascorbique.
Ces divers résultats
constituent la base essentielle d'une future étude biogénétique à l^ide de
carbone 14, mais permettent également de rejeter et d'avancer dès maintenant
quelques hypothèses à ce sujet:
- Les feuilles du houblon peuvent être considérées comme
des sites privilégies de la biosynthèse flavonique, dont les cônes à teneur
décroissant- jusqu'à la maturité, constitueraient essentiellement des lieux
d'accumulation et de réserve.
- Flavonols et leucoanthocyannes sont susceptibles de
dériver d'un précurseur commun, l'orientation des chaînes biogénétiques
dépendant du potentiel rédox cellulaire; cependant le peu de dépendance
quantitative des métabolismes respectifs des deux groupes de composés conduit
à admettre l'existence d'un pré-curseur commun éloigné, peut-être dès le
stade C6-C3 (noyau B et enchaînement initial de l'hétérocycle) avant même les
réactions d'hydroxylation du phényle latéral. (Ce dernier problème apparaissant
ici tout particulièrement important en raison des divers types de
substitution rencontrés dans le houblon).
Une dernière partie de cette étude a été suscitée par les
synthèses que nécessite l'obtention de flavonols (et leucoanthocyannes) de
référence : les méthoxy-3-flavones intermédiaires de ces réactions ont été
étudiées, notamment sous l'angle de l'ensemble de leurs propriétés
spectrophotométriques; les résultats obtenus soulignent leur grande
similitude avec les flavones homologues et ont permis d'aborder le problème
encore peu étudié que pose l'interprétation des spectres I.R. des
flavonoïdes.
MOTS CLEFS :
analyse / bière / biochimie / biogénétique / biosynthèse / brassicole / catéchine / chimie /
cône / constituant / dihydroxylée / essence / évolution / feuille / flavanne / flavone /
flavonique / flavonoïde / flavonol / glycoside / herbacée / hétérocycle / houblon / humulone /
humulus / kempférol / leucoanthocyanne / leucocyanidine / leucodelphinidine / leucodérivé /
lupulone / lupulus / métabolisme / myrcène / organoleptique / plante / propriété / recherche /
résine / résultat / structure / synthèse / tanin / colonge
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