Moraux : Détermination de l'adrénalinémie
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Thèse présentée à la Faculté des sciences de l'Université de Lyon

pour obtenir le grade de Docteur es sciences naturelles

par


Jean Moraux

 

Méthodes de détermination de l'adrénalinémie et quelques unes de leurs apllications

 

soutenue le 14 janvier 1956

 

 

 

Il y a cent ans commençait pratiquement l'histoire des glandes surrénales qui semblent pourtant avoir été découvertes trois siècles avant par Eustachi en 1543. Elle s'inscrit dans la période qui a marquée le début de nos connaissances sur les glandes à sécrétion interne, et que dominent les grands noms de Claude Bernard, Brown Sequard et Vulpian. Ces deux derniers ont en effet publié en 1856 les observations fondamentales qui ont permis de considérer les glandes surrénales comme des glandes à sécrétion interne.

 

Brown Sequard montra qu'elles étaient indispensables à la vie et Vulpian, grâce à la coloration verte donnée par le sang éfferent de ces glandes avec le perchlorure de fer, identifia leur produit de sécrétion déversé directement dans la circulation.

 

Plus de trente ans s écoulèrent sans progrès dans ce domaine. Mais en 1889 Brown Sequard met en évidence l'action excito fonctionnelle des sécrétions internes et des corrélations humorales et, en 1895, Oliver et Schafer, puis Cylbuski et Langlois montrent, les uns l'action des extraits surrénaux, les autres celle du sang veineux surrénal sur la pression artérielle.

 

Depuis, nos connaissances sur le produit de sécrétion de la médullo surrénale n'ont cessé de s’accroître pour aboutir en 1901 à l'isolement de l'adrénaline par Takamine et Aldrich, puis en 1904 à son analyse par G. Bertrand et à sa synthèse par Stölz.

 

Son rôle hormonal fut établi en 1915 par Tournade et son rôle d’intermédiaire chimique dans la transmission de la commande nerveuse fut établi en 1921, par Otto Loewi,

 

On sait enfin que l'importance de la zone corticale, autre partie de la surrénale, à été établie depuis, montrant la dualité biologique de cette glande dont le rôle complexe et essentiel s'affirme de plus en plus.

 

Lorsque les propriétés physico chimiques et physiologiques de l'adrénaline furent bien connues et que son passage dans le sang fut confirmé, on tenta son dosage d'abord dans les surrénales, puis plus tard dans le sang, milieu complexe où l'opération s'avérait beaucoup plus difficile.

 

Il existe d'une façon générale deux groupes de méthodes de dosage de l'adrénaline dans le sang : les méthodes biologiques et les méthodes chimiques.

 

Nous en avons fait en 1945 une étude détaillée et notre but est de la résumer et la compléter dans cet exposé en y ajoutant les résultats de quelques unes de leurs applications.

 

METHODES BIOLOGIQUES.

Ces méthodes utilisent :

1) La mesure de l'hypertension chez le chien ou le chat atropinisé ou sans moelle (Elliott)

2)    La perfusion des tissus en survie et mesure de la vasoconstriction.

           - Perfusion aorte-veine abdominale chez la grenouille décapitée, sans moelle ni tube digestif et numération des gouttes écoulées

           - Perfusion aorte-veine de l'oreille de lapin isolée et numération des gouttes écoulées (Pissemski).

- Perfusion du train postérieur de grenouille, lapin ou cobaye.

3)    L’oeil énervé (Schimidzu).

Observation de l'oeil de lapin in situ après arrachement du ganglion cervical supérieur. Cette méthode, utilisée par Cordier, Magne et Mayer a donné à ces auteurs de très bons résultats.

4)    Les organes isolés

-        Inhibition passagère du tonus de l’intestin (Meyer) ou de l'utérus (Frankel)

-        Vaso constriction sur des segments d'artères d'animaux (Meyer)

-        Cœur isolé de batracien

-         Membrane nictitante énervée du chat

 

 

CONCLUSION

 

Les méthodes proposées pour le dosage de 1'adrénaline dans le sang, biologiques ou chimiques, sont difficile à mettre en oeuvre. Ces deux groupes de méthodes manquent de spécificité, ne dosant pas les mêmes substances et fournissent en général des résultats très divergents, plus élevés pour les méthodes chimiques. Cependant ces différences tendent à diminuer et les méthodes chimiques les plus récentes basées sur la fluorimétrie après adsorption fournissent des valeurs assez voisines de celles obtenues avec les méthodes biologiques.

 

Jusqu'à maintenant et malgré le nombre des méthodes proposées on n'a pas encore une méthode réelle et surtout clinique de dosage de l'adrénaline dans le sang.

 

Néanmoins, malgré leur imprécision, certaines techniques ont une valeur individuelle suffisante et on permis l'exécution de travaux assez variés poursuivis inlassablement depuis le début du siècle et qui ont apporté des acquisitions importantes dans les connaissances physiologiques, pharmacologiques ou pathologiques de cette importante hormone.

 

Ces résultats nous montrent de plus en plus l'intérêt qui s'attache à la possession d'une mesure précise de l'adrénaline dans le sang. Les travaux poursuivis progressivement en dépit des nombreuses difficultés rencontrées permettent peut être l'espoir de les voir surmontées et nous prouvent l'intérêt de ce chapitre de la biologie.





Mots clefs : adrénaline / atropinisé / biologie / clinique / dosage / étude / fluorimétrie / glande / hormone / isolement / méthode / moelle / pharmacologie

physiologie / résultat / rôle / sécrétion / surrénal / moraux


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