63 rue Buffon 75005 Paris
Site créé le 24 octobre 2004 | Modifié le 20 février 2006 |
Plus d'information! | Table des matières du mémoire | Copie de la page de couverture |
---|
Ecole marocaine d'agriculture, Laboratoire de chimie,
Méknès, 1956.
Etude préliminaire de la composition chimique de la
pulpe d'argan et de ses variations au cours de la maturation.
par
Sandret, F. G.
Introduction
Objet
de notre travail
L’arganier,
Argania spinosa (anciennement Argania sideroxylon), arbre de la
famille des Sapotacées, présent la particularité de ne se rencontrer, en
peuplement naturel, que dans le sud marocain. On estime que l’arganeraie y
couvre une superficie de près de 600 000 ha en zones arides ou
semi-arides : région de Mogador, cuvette du Souss, versant nord de
l’Anti-Atlas.
Ce
survivant de la flore tropicale tertiaire, qui se contente de chutes
annuelles de pluie de l’ordre de 200 mm par an, est particulièrement adapté à
ces régions, où il assure la conservation du sol, s’opposant à la
désertification totale.
En
outre, ses divers produits contribuent au maintien d’une certaine économie
pastorale : ses feuilles et la pulpe de ses fruits, servent à
l’alimentation du bétail (chèvres et chameaux surtout) ; la graine
contient une amande oléagineuse très riche en une huile qu’apprécient les
Marocains ; enfin, son bois est utilisé pour le chauffage, la
construction et diverses fabrications artisanales (araires).
Tous
ces faits, expliquent l’intérêt porté par les Services de la Recherche
Forestière au Maroc à cet arbre, en vue de reboisements, ou pour de nouvelles
plantations destinées à défendre ou revaloriser certains sols arides.
Après
avoir déterminé les techniques culturales applicables à sa multiplication
(formation de jeunes plants par semis, mise au point du greffage), il y avait
lieu de s’intéresser à sa sélection. Ce peuplement naturel est en effet
extrêmement polymorphe et on constate en un même lieu, de très grandes
variations dans le port de l’arbre, l’aspect des feuilles, et surtout dans la
forme et la dimension des fruits. Il s’agissait donc, avant de procéder à une
multiplication, de sélectionner et de fixer les formes ou sous-variétés les
plus intéressantes du point de vue économique.
Résumé et conclusion
Dans
cette note préliminaire, nous faisons le point des résultats obtenus, depuis
2 ans, dans notre étude sur la composition chimique de la pulpe d’argan, et
ses variations au cours de la maturation.
Certains
de ses résultats ne sont donnés qu’à titre indicatif, et demanderont à être
vérifiés. Par ailleurs, certains points (tels que l’étude des matières
azotées) n’ont pas encore été abordés.
Nous
avons d’abord déterminé la valeur de cette pulpe en tant qu’aliment du
bétail. Sa valeur fourragère est de 70-100 unités fourragères ;
c'est-à-dire que 100 kgs de cette pulpe équivalent du point de vue
alimentaire à 70-100 kgs d’orge. C’est donc un aliment riche, dont les
constituants essentiels sont les glucides ; mais sa teneur en azote
n’est pas négligeables.
Puis,
nous avons étudié, du point de vue qualitatif, les constituants principaux de
cette pulpe.
Glucides d’abord, dont la partie la plus importante est constituée par les
glucides solubles, que nous avons identifiées par chromatographie sur
papier : glucose, lévulose, saccharose.
A côté, on trouve des glucides insolubles facilement hydrolysables. Cette
fraction ne contient pas d’amidon. Elle est formée d’hémicelluloses et de
matières pectiques qui, par hydrolyse, donnent, en particulier, du xylose, de
l’arabinose, un peu de glucose, du galactose, du lévulose et du l-rhamnose,
sucre que nous avons identifiés par chromatographie sur papier.
Les
substances lipoïdiques, formées surtout par les constituants du latex
guttoïde, ne contiennent sans doute que fort peu de lipides vrais. On a pu
les fractionner par dissolution sélective en :
a) Caoutchouc et
gutta, analogues au karitène de l’insaponifiable du beurre de karité.
b) Résines. Une
étude préliminaire de leurs alcools par chromatographie sur alumine, nous a
montré qu’ils devaient être formés d’un mélange de 3 à 4 alcools
triterpéniques, non encore identifiés de façon certaine.
c) Lipides vrais : non
étudiés
Nous
n’avons pas encore abordé l’étude des matières azotées.
Parmi
les autres constituants, nous nous proposons d’étudier également les tanins
(de nature catéchique) et les substances apparentées, qui doivent jouer un
rôle important au cours de la maturation du fruit.
Enfin,
nous avons suivi les variations qui se produisent dans certains caractères
physiques du fruit (poids, humidité de la pulpe, proportion de pulpe et de
noyau) ; et dans la composition chimique de la pulpe, pendant le
processus de maturation.
Nous
avons constaté en particulier que :
a) Les glucides
solubles qui forment la partie principale de la pulpe s’accumulent surtout en
fin de maturation quand la température devient élevée. L’étude des variations
de leur teneur dans l’extrait sec laisse présumer l’importance du rôle joué
par un ou plusieurs constituants secondaires : tanins ou acides
organiques.
b) Les matières
azotées ont été fractionnées en matières azotées extractibles à l’alcool, et
matières azotées non extractibles , et l’on a constaté que ces deux fractions
sont d’égale importance et évoluent parallèlement. Au cours de la maturation,
on a un léger enrichissement de la pulpe fraîche en matières azotées totales.
c) Les substances
lipoïdes ne jouent aucun rôle pendant le maturation du fruit. Leur quantité
totale dans le fruit au cours de cette période ne varie que fort peu. Elles
doivent s’élaborer dans la pulpe pendant la période de formation du fruit, et
pourraient constituer un résidu du métabolisme des cellules jeunes ou en voie
de multiplication.
MOTS CLEFS :
aliment / amande / amidon / atlas / arabinose / arbre / argan / arganier / chromatographie /
composition / constituant / désertification / caoutchouc / économie / étude / feuille / fourrage
/ fruit / glucide / graine / huile / latex / lévulose / lipide / lipoïde / maroc / maturation /
multiplication / pulpe / résine / résultat / saccharose / tanin
visiteurs