Duval, Clément
Contribution à l'étude des complexes.
La
théorie de Werner est maintenant classique; mais, bon nombre de
professeurs, dans leurs exposés, font remarquer qu'elle ne doit pas
être généralisée à l'extrême et qu'elle ne peut, à la rigueur,
s'appliquer qu'à certains corps appelés complexes parfaits. Ceux-ci, par
définition, renferment un bloc d'atomes - formant parfois la
molécule entière - dont les propriétés chimiques, magnétiques,
physiologiques, etc., sont masquées vis-à-vis de leurs réactifs
usuels. Il existe cependant, en chimie, une foule d'hydrates comme
Cl2Co,2H2O, d'alcoolates, d'ammoniacates et de sels doubles,
comme la Kaïnite SO4Mg.ClK,3H2O, qui sont régulièrement exclus de la
systématique de Werner, que l'on continue, faute de mieux, à
écrire en notation dualistique, et que l'on entasse dans la rubrique:
combinaisons moléculaires.
Inversement,
on trouve dans certains grands ouvrages de compilation modernes, de nombreuses
molécules rangées d'autorité dans la rubrique des complexes, sans que les auteurs des
mémoires aient indiqué autre chose que la couleur et l'analyse des
combinaisons en question.
Déjà,
en 1929, j'avais été frappé, au cours d'une conférence de M. le
Professeur G. Urbain par le passage suivant :
"Il
semble bien que toute combinaison moléculaire, qu’elle qu’elle soit robuste
ou fragile, peut – je dirai même doit – être désignée du nom de
complexe. J'avoue que la généralisation ne me paraît plus tellement
osée et les nombreux résultats que j'ai accumulés depuis 1935 me
conduisent à penser que les sels doubles et les hydrates doivent
former une bien faible minorité en chimie minérale.
Toutes
les combinaisons ternaires sont des complexes.
Il
en est de même pour un grand nombre de combinaisons binaires, en particulier
pour les chlorures aurique et cobaltique.
Or,
qu'avons-nous à notre disposition pour déceler le caractère complexe d'une
molécule ? On ne peut sûrement pas, avec les complexes imparfaits, utiliser
des agents chimiques et notamment l’eau, dont le premier soin est de démolir
l'édifice. Il faut se tourner vers des méthodes physiques comme la
conductibilité, l'indice de réfraction, le magnétisme, les divers spectres.
Leur emploi combiné peut donner d'utiles indications moyennant quelques
hypothèses, des calculs parfois fort longs et, aussi, des durées de pose de
plusieurs jours. Il est plus simple de se rappeler la structure d'un
électrolyte. C'est un corps formé d'un anion et d'un cathion. Il s'agit de
mettre chacun d'eux en évidence avec un tube très simple muni de robinets.
Une telle technique m'a permis de rectifier de nombreuses formules, d'en
contrôler d'autres, de faire des remarques intéressantes en chimie comparée
et surtout d'étudier en détail trois grandes questions:
I°
La cause du changement de coloration des sels cobalteux.
2° La distinction entre l'eau de constitution et l'eau
de cristallisation (application à l'ancien oxalate ferrique).
3°
La structure des composés organo-magnésiens.
Mots clefs : alcoolate / analyse / anion /
application / atome / cathion / chimie / chlorure / combinaison / complexe / composé /
conductibilité / constitution / cristallisation / électrolyte / formule / hydrate / kaïnite /
magnétisme / méthodes / molécule / oxalate / sel / spectre / structure / technique / urbain /
werner / job