Mémoire présenté à Faculté des sciences de Paris pour l’obtention du diplôme d’ Etudes supérieures par Robert Dupéron Influence de la printanisation sur la teneurs en
réserves lipidiques du grain de blé Présenté le 11 mars 1947 devant la commission d'examen : Plantefol, président |
Quetel, Buvat, examinateurs
INTRODUCTION
La
Printanisation. L'influence
du froid sur les végétaux apparaît à première vue défavorable. En
effet, on constate un ralentissement de toutes les fonctions physiologiques. Cependant,
ultérieurement, la température redevenue normale, cette influence se traduit
souvent par une stimulation et par une accélération du cycle de
développement du végétal. Ainsi le blé d'automne, traité par le froid
artificiel et semé au printemps, arrive à épiaison sensiblement à la
même date que les semis d'automne. Les mêmes semences, semées au printemps,
sans traitement préalable par le froid, ne peuvent arriver à fructifier. Pour le blé,
l'influence du froid est donc, non seulement favorable, mais
indispensable à son complet développement. Cette
influence favorable décelée par TALLARICO permit la mise au
point d'un traitement par le froid, qui a reçu des noms divers,
Printanisation, Vernalisation, Jarovisation, et qui se développa surtout en
Russie. Il s'adresse généralement aux céréales qui normalement
doivent être semées au début de l'hiver et permet de les semer au
printemps. Initialement
appliqué aux céréales, ce traitement fut étendu à diverses espèces de végétaux
cultivés. R.
DAVID, printanisa, avec des résultats variables, un certain nombre de plantes
potagères et industrielles telles que : La Vesce, la Moutarde blanche, la Tomate, le
Soja Hatta noir, la- Pomme de Terre, le Ricin, le Poireau, le Colza, etc... Objet de ce travail |
Pour expliquer
cette action stimulante de la printanisation, on a pensé que la formation des
hormones de floraison devait être influencée par le froid agissant lors de la germination
des
graines.
Ces hormones
commenceraient à se former pendant le thermostade, leur formation totale devant
être achevée pendant le stade suivant (photostade). C'est là une hypothèse difficile à vérifier.
Sans nier cette
influence possible, le froid doit entraîner des répercussions, importantes sur le
métabolisme de la graine en germination.
Des recherches
cytologiques actuellement en cours, menées par R. DAVID, ont permis de déceler, chez
les graines printanisées, des différences dans la localisation et la répartition des
réserves grasses du germe de blé.
La teneur en
réserves lipidiques subirait-elle des variations sous l'influence du froid ? et,
dans l'affirmative, dans quel sens ?
Seules, des
recherches bio-chimiques peuvent permettre d'apporter une réponse à ces
questions.
Ce sont ces
recherches que nous avons voulu entreprendre.
CONCLUSIONS GÉNÉRALES
Tous
les résultats obtenus, nous permettent de dégager les faits suivants
: I.
— Les réserves grasses jouent un rôle quantitatif peu important au cours de
la germination du blé. II.
— La lipolyse, quoique très faible, s'accompagne : a)
d'une chute légère du taux des acides gras et d'une
augmen-tation de la teneur en insaponifiable. b)
d'une augmentation de l'indice d'iode des acides gras
suivie d'une baisse de cette valeur, traduisant d'abord, une déshydrogénation
puis une utilisation des acides gras éthyléniques. c)
d'une diminution du poids moléculaire moyen des acides gras prouvant
que ces acides gras éthyléniques se fragmentent au niveau des
doubles liaisons. Ces
constatations, en accord avec les recherches effectuées en physiologie
animale, prouvent que deux processus doivent intervenir dans la dégradation
dés acides gras : oxydation par déshydrogénation, b-oxydation, la première précédant généralement la seconde. III.
— La printanisation favorise l'utilisation des réserves grasses au
cours de la germination. L'accentuation du catabolisme lipidique se
manifestant : a) par une chute
plus importante des acides gras à 1°. b) par une teneur
en insaponifiable plus forte. c) par un indice
.d'iode des acides gras plus élevé prouvant une déshydrogénation plus
intense. d)
par. une chute du poids moléculaire. des acides gras plus forte,
traduisant une fragmentation plus poussée. |
Cependant avant de généraliser
cette influence du froid sur la lipolyse, il conviendrait de faire d'autres
recherches sur des grains plus riches en matières grasses.