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Thèse
de Sciences physiques présentée à la Faculté des sciences de l'Université de
Paris
pour
obtenir le Diplôme d'Etudes supérieures
par
Thérèse
Dupuis
Etude
thermogravimétrique des ions alcalins
soutenue
le 11 juin 1948
Quand on
parcourt les traités classiques d'analyse quantitative, on est frappé par la
disproportion, dans le mode opératoire, entre le luxe de détails pour aboutir à
la formation et au lavage d'un précipité et la sécheresse du texte pour ce qui touche son
traitement ultérieur. On trouve,le plus souvent, des expressions vagues comme
"on calcine le précipité à poids constant", ou "on chauffe
lentement le creuset de façon que seul le fond soit rouge, etc. Cette imprécision
n'est pas sans influer sur la valeur des résultats ; de toute façon, elle
conserve à la chimie analytique qui, par ailleurs, a fait de
notables progrès dans le domaine de la voie aqueuse, son caractère
empirique qui a été si décrié.
J'ai pensé qu'un
certain progrès pourrait être apporté à nos connaissances dans ce domaine,en fixant
à un degré près,les limites de température entre lesquelles il faut porter un précipité
avant
sa
pesée, et si, en outre,on connaissait toutes les singularités de la perte de poids
au cours de la calcination ou du séchage.
C'est pourquoi,
j'ai eu recours à la thermobalance de Chevenardqui incrit photographiquement la
perte de poids d’une substance en fonction de la température ou du temps. Pour
limiter l’étude, je me suis adressée aux ions alcalins (ammonium compris) d’une
part à cause du fait que la température nécessaire pour obtenir le poids
constant s’échelonne de 100 à 1000°, ce qui permet de faire des
comparaisons intéressantes pour l'étude de cette famille de corps.
Pour les ions
suivants : lithium, sodium, ammonium, potassium, rubidium et césium, j'ai
préparé tous les composés solubles ou insolubles servant à les doser
gravimétriquement et connus jusqu'au 1er janvier 1948. Pour chacun d'eux, j'ai
suivi le mode opératoire fixé par l'auteur.ainsi que la technique du lavage. Les poids
employés sont du même ordre de grandeur que ceux d'un dosage macrochimique courant. Des
vitesses de chauffe différentes ont été adoptées suivant leur nature.
Les courbes
obtenues sont inscrites sur papier photographique 24 x 30 cm ; une différence de
25 mm en ordonnées correspond à une variation de poids de 50 mg. Au-dessus
de 200°, les températures sont connues à 1° près ; au-dessous, elles sont
déterminées à 1/2 degré près. Le papier photographique est toujours abandonné
librement au séchage à l'air afin qu'il ne se déforme pas. L'épaisseur du
trait
inscrit
peut descendre à 1/10 de mm, ce qui permet d'évaluer un poids de 250
mg,en moyenne, à 0,2 mg près.
A l'aide de la
thermobalance de Chevenard, j'ai tracé la courbe de changement de poids en
fonction du temps de 57 corps correspondant aux formes gravimétriques des ions
alcalins,y compris l'ammonium. Les températures auxquelles il faut porter
ces corps avant de les peser sont maintenant connues.
Chemin
faisant,j'ai noté un certain nombre de faits qui relèvent du domaine de la
chimie minérale pure : les limites de température pour l'oxydation
superficielle de la mousse de platine, la mise en évidence d'une légère
formation de perstannates, la constance de poids pendant une vingtaine de
degrés de la solution saturée de sulfate de césium, l'oxydation des
nitrites de rubidium et de césium par l'oxyde cobalteux. J'ai apporté quelques
réserves à la sublimation des chlorures alcalins ; le phénomène se produit, en
général, à des températures plus hautes que celles qui sont indiquées. Les
uranylacétates complexes sont des mélanges d'hydrates et, par suite, leur composition
change avec la température de précipitation. L’étude des anciens
pyroantimoniates a permis de confirmer la formule de Pauling ; à température
ordinaire, ces corps ne. sont ni des ortho ni des pyroantimoniates ; à chaud,
les sels de sodium et de baryum prennent la forme méta et celui de potassium,
la
forme
pyro.
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