Mousseron : Titres et travaux
Site créé le 24 octobre 2004 Modifié le 10 janvier 2006
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Notice sur les titres et travaux scientifiques

 

de

 

Max Mousseron

Directeur de l'Institut de chimie de l'Université de Montpellier/Professeur à la faculté des sciences/Professeur honoraire à a faculté de pharmacie de Montpellier

 

 

ORIENTATION GENERALE DES TRAVAUX

Mes premières recherches furent orientées vers la Chimie analytique après ma nomination en I930 comme chargé de cours à la Faculté de Pharmacie de Montpellier ; jusqu'à cette époque j’avais été l'assistant du Doyen ASTRUC qui s'est toujours montré un guide précieux.

 

Nommé Professeur de Chimie analytique en 1933 à cette même Faculté    , j'ai dirigé plusieurs thèses traitant de nouvelles méthodes de microdosage appliquées à la Chimie végétale.

 

Je poursuivais simultanément des travaux de Chimie organique avec le Doyen GODECHOT de la Faculté des Sciences qui fut pour moi le plus érudit des Maîtres.

 

En 1935 la chaire de Chimie Organique de la Faculté de Pharmacie était vacante et mon transfert accepté ; j'étais désormais à la tête d'un nouveau service que des circonstances favorables me permirent de doter d'un appareillage moderne.   

 

En 1941, la chaire de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier, occupée précédemment par le doyen GODECHOT fut déclarée vacante après la fin prématurée de mon Maître : j'ai alors demandé mon transfert ; j'ai été nommé en 1941.

 

A la même époque la Direction de 1'Institut de Chimie de l'Université de Montpellier m'a été confiés.

 

Ces diverses promotions n'obligeaient à transformer mon enseignement, l'orientation de mes recherches avec de nombreux collaborateurs, et également mon activité, m'attachant à des problèmes techniques et administratifs, sans négliger les développements théoriques.

 

Chargé d'organiser le Colloque International de Chimie organique à Montpellier en 1950, j'ai également fait partie de délégations officielles à l'étranger, notamment en Angleterre, en Suisse, en Espagne, en Belgique, en U.R.S.S. (Académie des Sciences).

 

Dans des conférences données à Bruxelles, Genève, Mulhouse,Nancy, Barcelone, Sarrebruck, Lyon, ..., j'ai exposé certains de mes travaux.

 

Je n'ai pas oublié la formation des cadres et certains de mes collaborateurs sont actuellement Professeur de Faculté, Maître de recherches, inscrits sur la liste de maîtrise de conférences.

 

Telle a été mon activité depuis mon entrée dans l'Université, tant à la Faculté de pharmacie qu’à la Faculté des Sciences de Montpellier ; j'ai toujours associé mon enseignement à mes recherches, et mon ambition a été de rassembler des chercheurs de diverses origines et de stimuler le travail en commun.

 

Le Centre de recherches que je dirige a constamment évolué depuis vingt ans et je désirerais montrer comment s'est opérée cette transformation.

 

J'ai été amené à modifier l'esprit de mon enseignement de Chimie organique, tout particulièrement pour le certificat de licence de Chimie générale.

 

Mon cours primitif était plus descriptif que théorique, mais dès 1935, j'introduisais la notion de polarité permettant d'expliquer de nombreuses réactions en séries acyclique et aromatique ; en 1941 mes cours prenaient une allure plus théorique ; faisant appel aux mécanismes de réaction basés sur la notion de mésomérie, d'effet inductif, d'hyperconjugaison, de stéricité de l'état de transition la configuration spéciale du cycle en C6 ... et permettant de généraliser les phénomènes ; les déterminations cinétiques restaient à la base de discussions jugées aujourd’hui, indispensables.

 

Il est certain que le Colloque International de Chimie organique en 1950, pour lequel j'avais suggéré le thème : "Réarrangements moléculaires et inversion de Walden" avec ses exposés nombreux et ses discussions, n'a apporté à la fois un stimulant et aussi des éclaircissements sur des solutions à des problèmes intéressant mes propres recherches.

 

L’ensemble de cet enseignement théorique a été heureusement complété par des cours d'application portant sur les combustibles liquides, les produits synthétiques de la Pharmacie, de la Parfumerie la structure des composés naturels.

 

Mon passage au Comité technique des Spécialités Pharmaceutiques, m'a donné l'occasion de n'intéresser à de nombreuses questions traitant de composés physiologiquement actifs ; il en a été de même pour d'autres développements grâce à des contrats qui m'ont lié avec la Direction des Poudres et le Laboratoire central des Industries Chimiques.

 

J'ai dû, en outre apporter au laboratoire des modifications techniques, adopter des semi-microméthodes préparatives, installer dès 1949 un laboratoire complet de micro analyses, un petit atelier de demi-grand, un laboratoire de mesures physiques afin d'obtenir un rendement meilleur et un contrôle constant des travaux des vingt cinq chercheurs inscrits dans non laboratoire et dirigés par des chefs de groupe. Je remercie la direction de l'enseignement Supérieur, la Direction du Centre National de la Recherche Scientifique, la Fondation Rockefeller qui ont été pour moi d'un très grand secours et m'ont permis de développer mes recherches.

 

Des idées nouvelles se sont peu à peu implantées dans nos méthodes de travail, et j'ai été heureux qu'il me soit confié par la Direction de l'Enseignement Supérieur, l'organisation à Montpellier du 3ème cycle de Chimie Organique Structurale ; dans ce Centre important, un matériel moderne sera mis à la disposition de chercheurs qualifiés.

 

Je désirerais rassembler les idées qui ont présidé à l'évolution de mes recherches depuis 1935.

 

J'ai entrepris avec R. GRANGER, la séparation de divers composés stéréoisomères alicycliques afin de saisir leur structure, leur comportement chimique et leurs propriétés physico-chimiques ; ce travail s'est révélé plus rigoureux en partant de substances actives sur la lumière polarisée et il a été possible d'isoler des hydrocarbures, alcools, cétones, acides, amines, aminés-alcools ... à l'état de pureté.

 

D'autre part, l'étude du pouvoir rotatoire présente dans certains cas un intérêt accru car il révèle la dissymétrie moléculaire et permet d'assurer la configuration spatiale;ainsi les diméthyl-1.3 cyclopentane et cyclohexane cis, le cyclopentanediol-1.2 cis... sont tous inactifs.

 

 

Le calcul thermodynamique -de PITZER s'est trouvé en accord avec nos déterminations concernant les diméthyl-1.2 cyclohexanes.

 

Les changements de configuration par inversion de Walden peuvent être également suivis par polarimétrie ; le passage par un carbonium détruit l'activité optique ; les réactions de Curtius, de Skita-Rolfes procèdent avec rétention de configuration.

 

Je me suis attaché à la réactivité de diverses fonctions de la série alicyclique et terpénique, en les rapprochant des dérivés acycliques, désirant essentiellement classer et dégager les notions générales à partir de faits expérimentaux d'ordre chimique ou physico-chimique bien établis.

 

Ainsi j'ai étudié la mobilité des hydrogènes en a d'une double liaison en présence de radicaux substituants, soit par a-halogénation, soit par a-oxydation, et j'ai pu en déduire diverses règles ; une étude particulière des chloro-1 cyclènes a permis de déterminer la réactivité de l'halogène et de la double liaison.

 

L'influence apportée par CH3, C2H5 sur le noyau cyclohexanique a été étudiée pour certaines réactions (halohydrines, dihalogénures) afin de déterminer les effets de résonance, d'hyperconjugaison, d'encombrement stérique.

 

Diverses réactions basées sur la formation de carbanion ont été envisagées principalement dans le domaine de 1'alcoylation des méthylcycloalcoylcétones de C3 à C7 ; 1'alcoylation s'effectue sur le carbone le plus substitué en C4, C5, C7 et sur le carbone le moins substitué en C3 et C6 ; en général 1’alcoylation porte sur le carbone éthylénique en 2 des cétones a-éthyléniques.

 

Les réactions de carbéthoxylation sont orientées vers le carbone le moins substitué.

 

La capacité d'addition du groupement carbonyle vis à vis de l'acide cyanhydrique, a été déterminée cinétiquement : les influences de l'hyperconjugaison, de la stéricité, de la structure cyclique ; de l'halogène placé en a ont été envisagées ; cette étude m'a permis d'examiner avec plus de sûreté l'action des agents basiques sur les chloro-2 cétones :

 

L’examen de la fonction époxyde m'a conduit à des réactions et à des réarrangement s moléculaires nouveaux ; leur dosage a été établi avec certitude permettant d'examiner leur réactivité en milieu acide ou basique ; de nombreuses réactions dans lesquelles interviennent la forme époxydique transitoire par inversion de Walden, ont été constatées.

 

L'orientation de la réaction de Mannich a été étudiée dans le cas de différentes cétones dissymétriques appartenant aux séries aliphatique, arylaliphatique et alicyclique. Les bases isolées ont été identifiées soit par synthèse, soit par hydrogénolyse catalytique, soit au moyen de la réaction de Robinson-Mannich conduisant à des cyclo-hexénones connues.

 

La réaction de Mannich a également été appliquée à différentes D2-cyclohexénones ; la condensation avec des esters b-cétoniques permet ensuite la synthèse de diénones bicycliques non encore décrites.

 

Les bases de Mannich dérivant de cétones arylaliphatiques a-éthyléniques constituent une source intéressante en cétones divinyliques, qui peuvent être directement cyclisées en cyclopenténones.

 

Le domaine d'application de cette nouvelle méthode de synthèse a été examiné. Le mécanisme de la réaction de Leuckart-Wallach, résultant de l'action du formamide N mono et dialcoylé, a été discutée ; elle a été appliquée à divers types de cyclanones et généralisée à d'autres cétones substituées ; elle a permis d'atteindre de nombreuses aminés alicycliques.

 

Diverses recherches dans la série des dérivés polycycliques en relation avec la structure des stéroides ont été développées avec P. WINTERNITZ. Certaines, basées sur l'introduction du cycle D par l’intermédiaire du chloro-1 cyclopentène-2 ont permis d’atteindre le groupement cyclopenténophénanthrénique.

 

Dans d'autres cas la réactivité de la double liaison cyclopenténique a été à la base de modèles et il a pu être créé une chaîne préfigurant le cycle C des stéroides.

 

Il a été montré que l'acide phényl-3 cyclopentylacétique se formait dans la condensation du cyclopenténacétate d'éthyle et du benzène, ne permettant pas de cyclisation convenable.    Des synthèses ont été entreprises concernant des dérivés apparentés à la morphine comportant deux cycles, l'un aromatique, l'autre cyclohexanique, ainsi qu'un oxygène pontal et une chaîne basique certains de ces composés ont une action analgésique centrale.

 

La réactivité du noyau cyclopropanique accolé à un noyau cyclohexanique a été examinée ; sa rupture, dans ce cas est beaucoup plus réduite, le cycle en C6 diminuant sa rigidité.

 

Toute une série de composés polycycliques ont été isolés dans des réactions de Diels-Alder et une étude du schéma d'orientation générale a permis de prévoir la proportion de stéréoisomères. Diverses réactions ont été adaptées afin de créer sur l'un des cycles une fonction cétonique : certains diènes possèdent un halogène vinylique (l'hydrolyse donne une cétone), d'autres ont une fonction énol-acétate.

 

Cette dernière méthode s'est révélée intéressante ; appliquée à l'anhydride citraconique, la benzoquinone, la méthoxytoluquinone ..., elle conduit à des polycycles susceptibles d'applications ultérieures.

 

La condensation diénique a été à la base d'un grand nombre de recherches et a conduit à de nombreux dérivés du myrsène intervenant comme diène, et possédant des notes intéressantes en parfumerie, l'acide amino-2 cyclohexane carboxylique cis a été isolé et ses propriétés déterminées par rapport au composé trans.

 

Les bases de Mannich, dans des réactions du type E2, peuvent être considérées après chauffage, comme des diénophiles sous forme de cétones a-éthyléniques, susceptibles d'intervenir, avec les diènes ; ainsi ont pris naissance des spirocétones, des alooylcétones alicycliques, des cétones éthyléniques bicycliques, encore inconnues ou dif-ficiles à obtenir sans cette méthode générale.

 

Diverses réactions ont été à la base de-détermination de la stabilité des ions carboniums en série alicyclique, notamment dans les phénomènes de déshydratation des alcools, ou encore dans la réaction de Ritter (passage d'un alcool à une amine avec l'acide cyanhydrique en milieu sulfurique). Ces recherches ont été développées par R. JACQUIER et H. CHRISTOL qui ont reçus pour leurs beaux travaux le Prix BERR des Industries chimiques en 1954.

 

Dans certains cas n'existent pas de réarrangements : alcools tertiaires, cyclanols secondaires simples ; dans de nombreuses réactions on assiste à des modifications de structure à la suite d'une stabilisation de R+ formé primitivement. La réaction s'oriente vers la voie nécessitant la moindre énergie d'activation et il est nécessaire de faire intervenir l'I strain de BROWN, les effets inductifs. De plus, la réaction de Ritter s'est révélée plus spécifique que la déshydratation acido-catalysée, vraisemblablement à cause des termes de transition qui ne sont pas identiques ; l'introduction du groupe aminé provoque une tension interne du cycle différente de celle rencontrée dans la réaction d'élimination E1.

 

Diverses réactions d'hydrogénation avec différents catalyseurs, de réduction par l'hydrure d'aluminium lithium ou le borohydrure de lithium, ont été à la base de certaines orientations spatiales ; l'attaque nucléophilique par H- a été généralisée à la fonction époxydique.

 

Je me suis intéressé ces dernières années avec Mme MOUSSERON-CANET au mécanisme général de l'inversion de Walden, qui constitue une partie d'un problème plus vaste, celui de la stéréochimie des réactions de substitution qui, à son tour, est un aspect particulier de la question plus générale du mécanisme des processus de remplacement.

 

Cette étude concerne les substitutions en série alicyclique et correspond à divers types de fonctions : OH, OR, SH, NH2, Hal., SCN ... Dans bien des cas, j'ai pu examiner des isomères spatiaux à l'état pur afin de rechercher l'influence réciproque de deux fonctions voisines disposées différemment dans l'espace, dans une même molécule. J'ai pu en déduire des mécanismes de nombreuses réactions nouvelles qui ont été rassemblés dans un mémoire publié avec Mme MOUSSERON-CANET et R. JACQUIER aux Annales de Chimie (l953).

 

Trois mécanismes sont couramment envisagés en ce qui concerne les réactions de remplacement nucléophiliques ; le mécanisme de substitution bimoléculaire Sn2 procède par inversion de Walden. Un deuxième mécanisme Sni fait intervenir le réarrangement d'un produit intermédiaire de façon qu'il en résulte une conservation de configuration. Le troisième mécanisme monomoléculaire Sn1; intervient par deux étapes, celle déterminant la vitesse étant l'ionisation avec formation d'un carbonium. S'il se trouve auprès du carbone portant l'élément à éliminer un groupe voisin contenant un élément basique à paire d'électrons non partagés tel que 0, N; S, celui-ci joue vis-à-vis du carbone qui tend à se désaturer un rôle de protection.

 

La participation des groupes voisins tels que –NH2 et -OH dans les réactions de remplacement est bien connue et l'on a pu isoler les époxydes et les épamines correspondants obtenus à partir des chloramines et des chlorhydrines. Les groupes -OAo, -Br, -OCH entre autres jouent également le rôle de groupes voisins.

 

Symbolisons le groupe voisin par G-V alors que X et Z indiquent les groupes éliminé et attaquant-:

 

L'étape déterminant 1'ionisation peut être soit (A), fermeture du pont conduisant à l'intermédiaire cyclique II par une inversion de Walden en une étape sur Ca , soit (B) s'il s'agit d'une ionisation produisant un carbonium sur Ca.

 

Pour distinguer entre les deux étapes (A) et (B) déterminant la vitesse, on a étudié les effets apportés par la position cis ou trans du groupe voisin par rapport au groupe de départ.

 

En vue d'expliquer les réactivités observées on pense que la réaction des produits trans procède par un mécanisme (A), en une seule étape de fermeture de cycle.

 

Les produits cis interviennent très probablement par un mécanisme par ion carbonium, la position cis du groupe voisin ne pouvant pas donner un intermédiaire cyclique avec inversion de configuration sur Ca sans une tension essentiellement prohibitive.

 

La difference entre réactions SN1 et SN réside essentiellement dans l'état de stabilité du terme de transition B ••• R ••• A Pour les réactions de participation SN2 interne il y a synchronisme entre la formation et la rupture de la liaison : la réaction est cinétiquement bimoléculaire mais suit les règles Sn1 en deux étapes ; de telles réactions sont rencontrées dans la formation des époxydes ou des imines cycliques à partir des chloroalcools ou des amino-alcools, avec inversion de configuration.

 

Dans la série cyolohexanique, j'ai considéré la participation des fonctions situées en 1.2 dans les positions axiales ; ainsi la désamination nitreuse de l'amino-2 cyclohexanol cis ea donne principalement du méthylal cyclopentane à coté de la cyclohexanone ; l'aminoalcool trans de configuration a a conduit exclusivement à l'aldéhyde en C5.   

 

De même l'action de l'éthylate de sodium donne l'éthoxy-3 cyclohexène à partir du dibromo-1.2 cyclohexane trans, aa :      

 

On peut interpréter l'hydrolyse du méthyl-1 amino-1 iodo-2 cyclohexane trans pour lequel les substitutions 1 et NH2 doivent être axiales :

 

Les hétérocyclisations font également intervenir les doublets libres de 0, N, S, sur un atome de carbone désaturé, mais elles s'effectuent sans changement de configuration :   

 

De telles réactions peuvent donc nous renseigner sur la stéréochimie des liaisons a et b, et auront un intérêt encore plus grand dans la série alicyclique, en tenant compte des liaisons axiales et équatoriales du schéma cyclohexanique.

 

II a été étudié la formation d'oxazolidones par condensation des amino-2 cyclohexanols cis et trans avec l'urée ou le phosgène ; des amino-alcools, des diols divers ont été examinés en tenant compte de la structure plus ou moins gauche de l'hétérocycle ; on conçoit donc que dans l'hétérocyclisation en trans le facteur géométrique soit prépondérant.

 

       Ces recherches ont été étendues aux thiaoxazolidines, thiothiazolidines, et on doit noter l'intérêt de la cyclohoxènimino, matière première importante pour l'ensemble de dérivés renfermant du soufre et stériquement différents. Ces travaux permettent de faire un rapprochemont entre les réactions d'hétérocyclisation et celles mettant un jeu la participation de doublets libres d'électrons dans le cas de fonctions voisines.

 

Quant à la réaction du type Sn1 interne en une seule étape avec rétention de configuration,

 

e11e parait être à la base du mécanismo de la désamination nitreuse, ce qui a été vérifié par le maintien de l’activité optique des produits obtenus dans bien des cas.

 

De telles réactions peuvent donc nous renseigner sur des liaisons a et b, et auront un intérêt encore plus grand dans la série alicyclique, en tenant compte des liaisons axiales et équatoriales du schéma cyclohexanique.

 

Il a été étudié la formation d'oxazolidones par condensation des amino-2 cyclohexanols cis et trans avec l'urée ou le phosgène ; des amino-alcools, des diols divers ont été examinés en tenant compte de la structure plus ou moins gauche de l'hétérocycle ; on conçoit donc que dans l'hétérocyclisation en trans le facteur géométrique soit prépondérant.

 

Ces recherches ont été étendues aux thiaoxazolidines, thiothiazolidines, et on doit noter l'intérêt de la cyclohoxènimine, matière première importants pour l'ensemble de dérivés renfermant du soufre et stériquement différents. Ces travaux permettent de faire un rapprochement entre les réactions d'hétérocyclisation et celles mettant en jou la participation de doublets libres d'électrons dans le cas de fonctions voisines.

 

Quant à la réaction du type Sni interne en une seule étape avec rétention de configuration,

 

elle parait être à la base du mécanisme de la destination nitreuse, ce qui a été vérifié par le maintien de l’activité optique des produits obtenus dans bien des cas avec R. JACQUIER et comparés à ceux des cétones elles-mêmes.

 

Nous avons recherché une méthode d'identification des cétones et des aldéhydes a-éthyléniques appartenant aux séries aliphatique, arylaliphatique et alicyclique en étudiant systématiquement sur-un grand, nombre d'exemples le spectre U.V. dans l'alcool et dans le chloroforme des dinitro-2.4 phénylhydrazones correspondantes. Des relations empiriques ont pu être établies entre l'emplacement et le nombre des substitutions et la position du maximum d'absorption.

 

J'ai songé en collaboration avec le Docteur F. WINTERNITZ, de diriger une partie de l'activité du laboratoire dans l'application de nos connaissances en série alicyclique, vers la synthèse de composés à activité biologique. Ces recherches ont toutes été dominées par 1'importance et les propriétés de la structure alicyclique dans différentes substances synthétiques intervenant dans les processus biologiques ; je ne pourrai citer que des résultats fragmentaires.

 

Une série de bactériostatiques dérivant du benzile ont été préparés et certains sont actifs sur le Staph. anens ; de nombreux germicides possédant le groupement ammoniun quaternaire ont été synthétisés en série alicyclique en C5 et C6, et présentent le plus souvent une action antimicrobienne extrêmement élevée ; leur valeur détergente a été également précisée. L'influence de noyaux cyclaniques a été recherchée pour divers types d'oestrogènes et plus particulièrement dans les séries qui suivent renfermant des substitutions variées :

 

Des antipasmodiques, des curarisants, des substances agissant sur le système nerveux ont été préparée et examinés physiologiquement, permettant ainsi de comparer les substances voisines aromatiques, acycliques et alicycliques.

 

La synthèse de composés en relation structurale avec la morphine a été tentée et il a été conduit divers modèles dont l’étude pharmacodynamique a été faite et s'est montrée fort encourageante.

 

Au retour d'un stage au laboratoire du Professeur RUZICKA à ZURICH, P. WINTERNITZ a entrepris depuis plus de cinq ans certains travaux dans le domaine des stéroides ; il a notamment appliqué la réaction de Faworsky à la bromocholestanone afin de transformer le noyau A en un cycle à 5 éléments ; certains résultats sont acquis en comparaison avec la série de la coprostanone étudiée conjointement avec le Professeur SHOPPEE.

 

Divers travaux synthétiques on série hétérocyclique m'ont permis d'isoler des pipérazines substituées par des noyaux cyclaniques et j'ai examiné tout particulièrement leur stéréochimie.

 

J'ai également séparé à l'état pur, un des constituants essentiels de l'huile pyrogénée de Juniporus Oxycedrus, le cadinène, montrant que sa structure n'est pas celle oncore admise aujourd'hui par suite du déplacement de la double liaison.

 

La chimie analytique a retenu mon attention et de nombreux microdosages nouveaux ont été présentés : Mg, Ca, K, Al, Fe, Zn, Cu, PO4, le plus souvent, ils ont été appliqués en Chimie végétale ; répartition et valeur biologique du zinc et de l'aluminium dans les champignons, étude de la formation de 1'allylsénévol dans l'hydrolyse du sinigroside, examen détaillé de la cinétique correspondant à cette dernière réaction. L’ensemble de ces recherches a été exposé dans deux de mes thèses de Doctorat en Pharnacie et de Pharnacien Supérieur, et également dans plusieurs thèses de Chimie analytique effectuées sous ma direction de 1931 à 1939. J’ai examiné les conditions de formation de l'alun de sodiun gràce à des tracés d'isothermes de solubilité ; son domaine d'existence a été précisé.

 

A la suite de mon Maître, Marcel GODECHOT, j'ai consacré une grande partie de mes recherches à l'étude de la chimie des alicycliques, en relation avec celle des autres séries. Les composés de ce groupe présentent un intérêt exceptionnel, à l'origine des produits naturels, alcaloïdes, vitamines, hormones ... Leurs caractéristiques ont été dégagées ; leur "labilité-cyclique" les éloigne des aromatiques plus définis et permet des rapprochements avec les acycliques ; les alicycliques conservent cependant une réactivité particulière due à leur nature cyclique, plus spécialement pour le système cyclohexanique.

 

Cet ensemble n'aurait pu être réalisé sans laboratoires bien équipés, adaptés à tous les domaines, sans l'aide incessante de chercheurs éprouvés possédant des connaissances étendues, le goût de la recherche et le sens du travail en équipe.

 

Je ne suis efforcé de créer ce Centre groupant actuellement plus de 25 chercheurs, d'y entretenir sans cesse un état d'esprit dynamique apte à séduire les jeunes poussés par le goût de la recherche.

 

La direction de l'Institut de Chimie m'a permis de suivre les élèves au cours de leurs études, de discerner chez eux leurs aptitudes, de les attacher à mon laboratoire, soit en vue de les conserver à l'Enseignement Supérieur et au Centre National de la Recherche Scientifique, soit encore de les diriger vers l'Industrie.

 

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