Giberton : EXPOSÉ SOMMAIRE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES
Site créé le 24 octobre 2004 Modifié le 10 janvier 2006
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Notice sur les titres et travaux scientifiques

 

de

 

André Giberton

Docteur

 

 

EXPOSÉ SOMMAIRE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE CHIMIQUE ET BIOLOGIQUE DE QUELQUES SUCRES.

 

Dans la première partie de ce travail nous présentons des observations et expériences nouvelles sur les propriétés de plusieurs osazones, ainsi qu'une étude d'ensemble de quelques-uns de ces corps envisagés comme moyens de caractérisation des sucres dans les milieux biologiques.

 

Dans la seconde partie nous avons fait une étude critique des méthodes d'identification des pentoses dans l'urine, ainsi que des observations de pentosurie publiées.

 

Nous terminons en discutant la physiologie pathologique de la pentosurie.

 

 

I°) ETUDE DES OSAZONES DE QUELQUES SUCRES

 

Notre étude expérimentale des osazones a eu plus spécialement pour objet la propriété de ces corps qui présente le plus grand intérêt pour la caractérisation des sucres, le point de fusion.

 

Ayant remarqué, au cours de nos recherches bibliographiques, des écarts parfois considérables entre les points de fusion donnés par divers auteurs, nous avons recherché la cause de ces différences. Elles sont dues à ce que les chimistes de tous les pays ne prennent pas les points de fusion au moyen de même technique.

 

Les uns (auteurs anglais, américains et allemands) emploient le procédé au tube capillaire, les autres (auteurs français) se servent du bloc Maquenne.

 

Cette dernière méthode est la meilleure, car elle évite la décomposition pendant le chauffage progressif d'un tube capillaire.

 

Le point de fusion est abaissé par la présence de produits de décomposition, c'est ce qui explique les différences observées en ce qui concerne les trois osazones suivantes :

Glucosazone

208 (E. Fischer)

230-32 (G. Bertrand)

Galactosazone

193-94 (E. Fischer)

214 (G. Bertrand)

Xylosazone

160 (E. Fischer)

166 (G. Bertrand)

 

L'explication donnée plus haut semble être en contradiction avec le fait que l'arabinosazone et la lactosazone fondent plus bas d'après M. G. Bertrand que d'après E. Fischer.

 

Voici en effet les< chiffres que nous avons relevés :

Arabinosazone

160 (E. Fischer)

143 (G. Bertrand)

Lactosazone

200-212 (E. Fischer)

200 environ (G. Bertrand)

 

En réalité, la lactosazone et l'arabinosazone ont des propriétés très spéciales qui permettent de rendre compte de cette particularité.

 

En ce qui concerne la lactosazone, E. Fischer a montré que par chauffage au bain-marie, en présence d'acide sulfurique étendu, elle se transforme en un anhydride fondant à 224°. Nous avons établi que cet anhydride est produit également sous la seule influence de la chaleur à 160°. Lorsqu'on prend le point de fusion au tube capillaire, une partie de la lactosazone est donc transformée en son anhydride, ce qui explique l'intervalle de fusion observée par Fischer.

 

Il y a un intérêt spécial à disposer d'une méthode précise d'identification du lactose.

 

En effet, parmi les sucres fréquemment rencontrés, il en est deux dont les osazones ont un point de fusion voisin de 200°: le maltose (206) et le galactose (214). Nous avons vérifié que ni l'une, ni l'autre des osazones de ces sucres ne donne l'anhydride. La recherche du point de fusion de l'anhydride de la lactosazone, telle que nous l'avons décrite, permet donc de distinguer avec certitude le lactose du maltose et du galactose.

 

Nous avons également démontré qu'une petite quantité de l'anhydride de la lactosazone prend naissance lorsqu'on recherche le lactose par la phénylhydrazine, dans les conditions habituelles.

 

Ceci explique l'incertitude qui règne au sujet du point de fusion de la lactosazone au bloc Maquenne.

 

Le cas de l'arabinosazone présente avec celui de la lactosazone quelques analogies. Il nous a été possible en effet, par simple chauffage à 100° pendant un quart d'heure, d'obtenir, à partir de l'arabinosazone (point de fusion 143), un corps fondant à 166° au bloc Maquenne.

 

Cette expérience très simple explique donc les résultats différents observés suivant que le point de fusion est pris au tube capillaire ou au bloc Maquenne.

 

On pourrait penser que la substance fondant à 166° est un anhydride de l'arabinosazone. En réalité il n'en est rien ainsi que nous le montrerons plus loin.

 

Par ces recherches sur les points de fusion des osazones, nous avons été amené à étudier la purification de ces corps, en particulier dans le cas des osazones des pentoses.

 

Il nous a paru que l'on obtenait des produits très purs en faisant cristalliser les osazones des pentoses dans un mélange d'acétone et de benzène. Ce procédé a de plus l'avantage de donner toujours des cristaux caractéristiques.

 

Nous avons observé enfin, que, par cristallisation dans le mélange acétone-benzène, l'arabinosazone prend la forme de point de fusion élevé, alors que dans les mêmes conditions la xylosazone ne varie pas.

 

Ce procédé nous a permis de préparer, dans de bonnes conditions, à partir de l'arabinosazone, la substance fondant au-dessus de 160.

 

Nous en avons fait l'analyse élémentaire.

 

Sa composition est celle de l'arabinosazone elle-même et non d'un anhydride.

 

En résumé, nos recherches sur la lactosazone et les osazones des pentoses ont mis en évidence de nouvelles propriétés, qui peuvent être utilisées pour l'identification de ces sucres. Nous pensons avoir en outre élucidé la cause des différences qu'on relève dans les publications françaises et étrangères au sujet du point de fusion des osazones.

 

2°) IDENTIFICATION DES PENTOSES DANS L’URINE

Nous envisageons successivement les diverses méthodes employées pour l'identification des pentoses dans l'urine et nous discutons la valeur des indications fournies par chacune d'elles.

 

Il résulte de notre analyse que, sauf si l'on dispose de certaines hydrazines spéciales, l'identification d'un pentose dans l'urine doit comprendre au minimum : l'examen polarimétrique de l'urine, la recherche de la fonction cétone, l'étude de l'osazone et de la parabromophénylhydrazone.

 

Nous avons examiné la plupart des observations de pentosurie, en tenant compte des faits récemment établis, en particulier de l'existence du d-xylocétose. A la suite de cette étude, nous avons proposé de classer, de la façon suivante, les cas de pentosurie essentielle :

 

a)    Groupe des pentoses racémiques

C'est la pentosurie classique. Les urines contiennent, dans la plupart des cas, le d-1. arabinose, cependant il est possible qu'il s'agisse parfois du d-1. ribose.

 

b)   Groupe du d-xylose

II est probable que toutes les observations de ce groupe sont relatives à un seul sucre, le d-xylocétose.

 

c)    Groupe du l-arabinose

II est possible que les observations de ce groupe appartiennent, en réalité, au précédent, car le d-xylocétose et son osazone sont dextrogyres, de même que le l-arabinose et son osazone.

D'autre part, les cas en question sont tous anciens et ont été incomplètement étudiés.

 

d)   Pentosuries associées

Nous rangeons dans cette catégorie les observations de glycosurie associée à une pentosurie indiscutable.

Nous croyons qu'il convient d'en exclure les nombreux cas de diabète dans lesquels certains auteurs (E. Külz et J. Vogel, W. Voit) pensent avoir démontré l'existence d'une très légère pentosurie.

Leur opinion ne nous paraît pas fondée sur des arguments suffisants.

 

3°) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIE DE LA PENTOSURIE

Nous avons discuté les diverses théories proposées pour expliquer la pentosurie.

 

Il nous a semblé que celle de Klerker (1905), reprise récemment par Cammidge, était la plus vraisemblable et méritait d'être développée.

 

Ayant constaté un parallélisme entre le taux de la pentosurie et celui de l'azote urinaire, ces auteurs en ont déduit que la< pentosurie était due à une anomalie du métabolisme des substances azotées.

 

Nous avons pensé que de ces indications, on peut tirer une intéressante hypothèse de travail.

 

La pentosurie est selon nous, la manifestation de l'impossibilité pour certains individus de parfaire la synthèse du glucose, à partir de l'un des acides aminés glycoformateurs.

 

La question pourrait être résolue en faisant ingérer à un pentosurique, les uns après les autres, les acides aminés producteurs de glucose dans l'organisme normal.

 

II

SUR L'UTILISATION EN HISTOLOGIE DES PIÈCES CONSERVÉES DANS LE FORMOL POUR LA MISE EN ÉVIDENCE DES GRAISSES.

En collaboration avec M. J. Millot

Nous avons montré, dans cette note, que l'hydrolyse des graisses neutres et des phospholipides peut se poursuivre à l'intérieur des pièces fixées par le formol. Il s'agit vraisemblablement de la persistance d'une certaine activité de la lipase des tissus (foie, rein).

 

La fixation par le formol est donc une méthode à rejeter pour l'étude histologique des lipides.

 

II

SUR LA SYNTHÈSE DES GRAISSES EN PRÉSENCE DES EXTRAITS DE PANCRÉAS.

La synthèse biochimique des glycérides, en présence de la lipase du pancréas, réalisée en 1903, par Pottevin, et, en 1910, par Hamsik, est une réaction très lente.

 

Dans la meilleure expérience de ce dernier auteur, huit jours étaient nécessaires pour obtenir la combinaison de 46 % de l'acide oléique mis en œuvre.

 

Nous sommes parvenu à augmenter la vitesse de réaction, en préparant un extrait de pancréas très actif, en réalisant une agitation continue et en déterminant les proportions optima du mélange d'acide oléique et d'extrait glycérine.

 

Dans ces conditions, en moins de 48 heures, l'équilibre est atteint, pour 66 % d'acide combiné.

 

Hamsik ayant constaté l'influence favorisante des sels biliaires sur cette réaction de synthèse, nous avons repris cette étude.

 

Nous avons démontré que ces substances agissent uniquement sur la vitesse de réaction et non sur la position de l'équilibre, conformément à la définition même des catalyseurs.

 

Dans les conditions de nos expériences, la présence de deux milligrammes de sels biliaires, par gramme de mélange réagissant, suffit pour que le taux de l'acide combiné atteigne 59 %, en 10 heures.

 

IV

Y A-T-IL UNE ACCUMULATION ÉLECTIVE DE SOUFRE, PRÉCÉDANT LA KÉRATINISATION ?

En collaboration avec MM. A. Giroud et H. Bulliard

La réaction colorée du groupement sulfhydrile est beaucoup plus intense, au niveau du corps muqueux des phanères, qu'au niveau de celui de l'épidémie.

 

Nous avons cherché à savoir s'il existait, dans le corps muqueux des phanères, une accumulation élective des substances à fonction sulfhydrile ou bien s'il s'agissait d'une densification des tissus.

 

Pour cela, nous avons étudié les variations du soufre total par rapport à un autre élément pris pour témoin, le phosphore total.

 

Les dosages ont été faits, d'une part, dans le corps muqueux de la châtaigne du cheval (type d'épiderme banal) et, d'autre part, dans le corps muqueux de la corne de bœuf.

 

Les résultats (en o/o de matière sèche) ont été les suivants :

 

S

P

S/P

Corps muqueux de la châtaigne

0.49

0.45

1.09

Corps muqueux de la corne

1.0

0.87

1.14

 

 

Dans les deux cas le rapport S est voisin de l'unité.

 

La kératinisation ne semble donc pas être précédée d'une accumulation élective de soufre, mais d'une densification globale des tissus.

 

V

SUR LA NEUTRALISATION DU POUVOIR OLIGODYNAMIQUE DU CUIVRE PAR LES SOLUTIONS D'ELECTROLYTES.

En collaboration avec M. P.-L,. Violle

 

Billard a établi expérimentalement qu'un certain nombre d'eaux minérales sont douées d'un pouvoir antitoxique vis à vis de toxines microbiennes, d'alcaloïdes, etc... Mais, en aucun cas, il n'a déterminé quel était l'élément actif.

 

Pour aborder ce dernier problème, il nous a paru indispensable d'expérimenter sur une substance moins complexe qu'une toxine, mais présentant cependant avec les toxines certaines analogies.

 

Le cuivre, par sa propriété oligodynamique, nous a semblé répondre à cette indication.

 

Certaines eaux minérales (Vittel, Contrexéville, St-Nectaire) ayant manifesté un pouvoir neutralisant sur la propriété oligodynamique du cuivre, nous avons étudié l'action des principaux anions et cations contenus dans ces eaux : SO4, CO3 H, Na, K, Ca, Mg.

 

De tous les cations, seul Ca s'est montré protecteur. L'animal réactif était un poisson d'eau douée, le vairon.

Le strontium, si voisin du calcium du point de vue chimique, n'a pas eu d'action antitoxique.

L'anion CO3H n'est pas protecteur.

L'anion SO4 ne l'est pas non plus, au pH des eaux minérales considérées.

 

Afin d'étudier la question d'un point de vue plus général, nous avons recherché quelle pouvait être l'influence du pH et de la valence des ions dans les phénomènes étudiés.

 

Les phosphates sont protecteurs, surtout pour les pH alcalins, probablement à cause de la trivalence de l'anion PO4.

L'anion bivalent SO4 est protecteur seulement à ph = 8.

Les anions monovalents CO3H et Cl ne le sont jamais.

 

Ces résultats sont à rapprocher de la règle de Hardy, d'après laquelle le pouvoir précipitant des ions sur les colloïdes de signe opposé est d'autant plus grand que la valence de l'ion est plus élevée.

 

L'action antitoxique des anions PO4, SO4 s'expliquerait donc par la floculation de l'hydroxyde de cuivre colloïdal, colloïde positif, auquel on attribue la propriété oligodynamique du cuivre.

 

Il est évident que le mécanisme de l'action protectrice du calcium est tout différent, mais il ne nous est pas encore possible d'en donner une interprétation.

 

VI

PROPRIÉTÉS ANTITOXIQUES DU CALCIUM VIS-A-VIS DU SULFATE DE SPARTEINE.

En collaboration avec M. P.-L. Violle.

 

Nous avons démontré qu'une solution isotonique de chlorure de calcium protège le cobaye contre l'action toxique du sulfate de spartéine.

 

En effet, si l'on dissout, dans une telle solution, une dose mortelle de sulfate de spartéine et si l'on injecte cette préparation, le cobaye ne manifeste aucun symptôme.

 

D'autre part, si, après injection d'une dose mortelle du même poison, dissoute dans l'eau distillée, on injecte, dans le cœur du cobaye, 2 cent. cubes de solution isotonique de chlorure de calcium, le cobaye survit.

 

Ces faits sont à rapprocher de ce que nous avions vu à propos de l'action du calcium sur la propriété oligodynamique du cuivre et de ce que Billard avait observé au sujet de l'action antitoxique de certaines eaux minérales vis a vis du sulfate de spartéine.

 

En effet, la teneur en calcium de la solution isotonique de chlorure de calcium (0 gr. 40 p. 1.000) est voisine de celle de beaucoup d'eaux minérales.

 

VII

LES EAUX MINÉRALES, MILIEUX ANTITOXIQUES, ROLE DU CALCIUM.

En collaboration avec M. P.-L. Violle

 

Dans cet article, nous analysons les travaux de Billard sur les propriétés antitoxiques des eaux minérales et nous discutons l'interprétation que l'on peut en donner.

 

L'action antitoxique du calcium, telle que nous l'avons mise en évidence, est insuffisante pour expliquer les diverses propriétés antitoxiques manifestées par certaines eaux minérales, mais nous croyons avoir montré la voie dans laquelle peuvent s'engager de nouvelles recherches.

 

Il nous apparaît que chaque propriété antitoxique, démontrée pour une eau minérale donnée, pose un problème particulier dont la solution doit être recherchée par l'étude de la composition chimique et de l'état physico-chimique de cette eau, ainsi que par une expérimentation physiologique effectuée au moyen de solutions artificielles simples ou complexes, dont l'état physique est bien déterminé.

 

VIII<

LA CURE D'EVIAN.

En collaboration avec MM. A. Desgrez et P. Rathery

 

Nous apportons dans ce travail une étude de la cure d'Evian établie par comparaison entre les résultats d'examens de sang, d'analyses d'urines et de diverses épreuves fonctionnelles, pratiqués sur onze malades, avant, pendant et après la cure.

 

Les déterminations suivantes ont été faites.

1°) Sur le sang: extrait sec, albumines totales, urée, azote total, azote résiduel, acide urique, réserve alcaline, chlorures du plasma et des globules ;

2°) Sur l'urine: volume, densité, pH, extrait sec, chlorures, cendres sulfuriques, molécule élaborée moyenne, azote total, carbone total, soufre total, soufre oxydé, urée, corps puriques totaux, créatinine et créatine.

 

Nos recherches permettent de décrire un état réactionnel provoqué par la cure d'Evian, état caractérisé :

1° par la polyurie, l'augmentation des éliminations minérales et organiques, la créatinine exceptée ;

2°) par la diminution de la molécule élaborée moyenne, cette diminution signifiant que l'excrétion se fait sous la forme de molécules plus petites.

 

Peut-on en déduire une influence favorable sur le métabolisme ?

 

Les coefficients C/N et So/St ne semblent pas indiquer une plus grande activité des oxydations.

 

Ce qui paraît certain, c'est que la cure d'Evian, entraînant les substances dissoutes dans les liquides interstitiels et les plasmes cellulaires, il est naturel que les corps de faible poids moléculaire soient le plus facilement éliminés.

 

C'est ainsi qu'il faut, au moins pour une bonne part, interpréter le passage dans l'urine de molécules plus petites. S'il en est (substances minérales, acides aminés) que l'organisme pourrait encore utiliser, nombreuses sont, parmi elles, comme l'urée, celles qui constituent des déchets de la nutrition.

 

Il n'est pas besoin d'ajouter que l'organisme trouvera dans l'apport alimentaire ce qui pourrait être nécessaire à la récupération des substances utiles.




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