Gault : NOTICE scientifique
Site créé le 24 octobre 2004 Modifié le 11 janvier 2006
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NOTICE

SUR LES

TRAVAUX SCIENTIFIQUES



M. HENRY GAULT.

 

 

1. Une part importante des recherches expérimentales auxquelles je me suis livré au cours de mes trente-huit années de vie scientifique ont trait à l'étude de la condensation des aldéhydes et des cétones, soit entre elles, soit avec les combinaisons les plus diverses, en particulier avec les diacides et les acides-cétones.

 

Ces recherches apportent une utile contribution à l'étude de l'activité chimique des aldéhydes et des cétones, spécialement, de leur tendance à la condensation, et elles présentent de l'intérêt dans le domaine, non seulement de la Chimie organique pure et appliquée, mais aussi de la Chimie biologique.

 

De tous les aldéhydes et, peut-être, de tous les corps organiques, acycliques et cycliques, l'aldéhyde formique nous apparaît comme celui dont l'aptitude à la condensation s'exerce le plus activement vis-à-vis de l'ensemble des composés à fonctions chimiques simples, multiples et complexes. Il se combine, en effet, aux hydrocarbures, aux dérivés hydroxylés, aux aldéhydes, aux cétones, aux acides, à l'ammoniac, aux composés azotés, acycliques, comme par exemple les urées, ou cycliques et plus spécialement hétérocycliques, et il suffit, pour marquer son extraordinaire activité, de rappeler l'importance théorique et pratique que présentent certaines de ces réactions de condensation : l'aldéhyde formique est, entre autres, le point de départ pour l'obtention de formolites, d'alcools complexes, d'aldéhydes- ou de cétones-alcools, d'aldéhydes-phénols, et aussi de résines artificielles (bakélites et résines formol-urée, par exemple). Enfin, premier produit de la fixation chlorophylienne de l'anhydride carbonique sur les végétaux, il apparaît, par ses polymérisations successives, comme étant le terme générateur du groupe d,es oses. Mes recherches se sont, pour ces raisons, plus particulièrement orientées vers les condensations formoliques.

 

Les réactions de condensation des aldéhydes et des cétones se ramènent, la plupart du temps et pour le premier stade tout au moins, à des réactions bimoléculaires de simple addition qui se traduisent par la transformation de la fonction carbonylée de l'une des molécules d'aldéhyde ou de cétone, en fonction alcool :

 

L’une des plus connues est la réaction dite d'aldolisation (I) découverte et étudiée par Wurtz sur l'acétaldéhyde. Elle s'accomplit sous l'action d'agents de condensation basiques ou acides et, par ses conséquences et son extension à d'antres aldéhydes ainsi qu'à des cétones, elle apparaît comme l'une des réactions les plus importantes et les plus générales de la Chimie organique.

 

C'est, attiré par l'intérêt des divers problèmes qu'elle soulève, que je me suis attaché à son étude, depuis le début de ma carrière scientifique, en accumulant les faits expérimentaux dans le but d'en déduire le mécanisme général qui les relie. Mes recherches s'orientent d'ailleurs actuellement vers l'étude physicochimique, par les méthodes modernes, du processus de l'ensemble de ces réactions que je désigne, dans la suite de mon exposé, sous le nom général de réactions de b-hydroxycarbonylation.

 

2. J'ai été ainsi amené à entreprendre l'étude des réactions de condensation réciproque d'un grand nombre de composés cétoniques carbonylés, à fonctions simples et complexes : aldéhydes acycliques et aromatiques, cétones acycliques et cyclaniques, acides-aldéhydes, diacides acycliques et toute une série d'acides-cétones : acides-cétones a et acides-cétones b.

 

3. Cette étude ne m'a pas seulement fourni des indications utiles sur le mécanisme de la réaction d'hydroxycarbonylation. Elle m'a aussi permis de mettre en évidence l'aptitude à la cyclisation de la plupart de ces acides-cétones, avec formation de composés soit isocycliques (composés cyclopentaniques et cyclopenténiques, composés cyclohexaniques et cyclohexéniques), soit hétérocycliques, oxygénés (acides céto-lactone-carboxyliques, composés pyroniques, composés pyraniques, composés indoniqnes) ou azotés (composés pyridazinoniques, composés hydroquinoxaliques).

 

Au total, j'ai publié sur ces sujets divers, 70 Notes ou Mémoires distincts. Je tiens à rappeler ici les noms de mes principaux collaborateurs : MM. Weick, Salomon, Klees, Funke, Rœsch, Germann, Burkhard, Wendling, Cogan, Mlle Daltroff, Skoda, Steckl et Hiong.

 

4. Au cours de ces recherches pour lesquelles j'ai eu recours aux méthodes classiques de synthèse organique, j'ai pu instituer des méthodes inédites grâce auxquelles j'ai réalisé la synthèse de diverses classes de composés organiques importants (méthodes générales de préparation des hydrocarbures acycliques saturés, des amino-alcools, des acides-cétones-g, des diacides-cétones, des acides pyridazinone-carboxyliques, etc.) ou de termes appartenant à des séries très diverses et présentant un intérêt spécial (synthèses de l'acide tricarballylique, de l'acide tropique, de la méthylcyclopenténolone, de l'acide nor-camphoriqne, de l'acide homo-nor-camphorique).

 

Je cite ceux de mes collaborateurs qui m'ont plus spécialement prêté leur concours dans ces recherches : M. Cogan, Mlle Daltroff, MM. Hsu et Hiong.

 

5. Dans un domaine très différent, j'ai été amené par la part que j'avais prise, à la fin de la guerre 1914-1918, à l'étude des enduits cellulosiques d'aviation, à entreprendre une série de recherches sur l'estérification des polyholosides, cellulose et amidon, en vue, spécialement, de l'obtention d'esters osidiques des acides gras.

 

J'ai ainsi pu préparer et étudier des esters gras de la cellulose (laurates, palmitates et stéarates), solubles dans les carbures aromatiques, dont les propriétés mécaniques participent à celles de la cellulose et des acides gras.

 

J'ai publié, au total, sur ce sujet, sept Notes on Mémoires.

 

Parmi mes collaborateurs, je citerai M. Ehrmann et M.lle Urban.

 

6. Peu de temps après mon arrivée à Strasbourg, en février 1919, je me suis spécialisé, en même temps que je créais le Laboratoire du Pétrole, puis l'Institut du Pétrole de l'Université de Strasbourg qui devaient se muer, en 1924, en École Nationale du Pétrole et des Combustibles liquides, dans l'étude des hydrocarbures.

 

Les recherches que j'ai entreprises dans ce domaine sont relatives à l'étude de la chloruration, de la pyrolyse (cracking) et enfin de la combustion catalytique en surface des hydrocarbures.

 

Trente-trois publications sont relatives à ces recherches pour lesquelles je veux rappeler la collaboration de MM. Guillemet, Truffault, Cerchez, Boisselet, Benlian, Schaeffcr, Salomon, Anguenot, Vles, Hessel, Altchitdjian, Sigwalt, Bargmann, Goldthorpe, Szayna, Louis, Pfersch, Stemart, Mlle Schaffner et Hsu.

 

7. Plus récemment, j'ai abordé avec mon collaborateur A. Chablay, l'étude systématique, sur le plan physicochimique, de l'acidolyse, c'est-à-dire des équilibres qui s'établissent entre esters et acides organiques.

 

Cette étude présente une grande importance tant au point de vue théorique qu'au point de vue de ses applications possibles.

 

8. L'étude des huiles essentielles végétales a aussi retenu mon attention et je ne veux citer que celle, effectuée avec la collaboration de Mlle Tridon, qui a trait aux Origans du Maroc.

 

9. Du point de vue analytique, je me suis attaché à l'étude de plusieurs problèmes relatifs, soit à des composés organiques synthétiques (esters b-cétoniques), soit à des matières naturelles (gaz de pétrole, charbons, asphaltes, huiles essentielles, cellulose), soit enfin à l'application de méthodes physiques (points de fusion, viscosité et viscosimètres, néphélométrie, microanalyse organique).

 

 

 

Pour ce qui a trait à la cellulose, j'ai mis au point une méthode nouvelle de détermination de l'indice de cuivre qui a été généralement adoptée par les laboratoires spécialisés.

 

J'ai publié, dans ce domaine, une douzaine de Notes ou Mémoires avec la collaboration de MM. Steinkuhler, Schaeffer, Boisselet, Vlès, Nicloux, Pfersch, Guillemet et Muckerji.

 

10. De mon œuvre bibliographique, je ne rappellerai, dans ce préambule, que ma participation, comme directeur et rédacteur en cher, à la Revue de Chimie industrielle et Moniteur de Quesneville, et à la Collection des Monographies de Chimie pure et appliquée.

 

11. Il me reste à signaler qu'un grand nombre des mes recherches n'ont pu donner lieu a aucune publication : celles que j'ai effectuées, de 1925 à 1931, pendant le temps où j'ai exercé la Direction scientifique de la Société chimique des Usines du Rhône, avec le concours des chimistes de cette Société, et les travaux que j'ai accomplis pendant les deux guerres, dans les domaines les plus divers, au titre, en 1918, de Chef du Service chimique de l'Aéronautique, et, en 1939-1940, de Chef du Laboratoire extérieur de Chimie du Service technique de l'Armée de l'Air, avec le concours; pour la partie chimique, de Mlle Daltroff et de M. Cogan, dans le domaine technique, du Lieutenant M. Deschiens.

 




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