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Exposé des titres et des travaux scientifiques
de
LE DOSAGE DE LA
CHOLESTÉRINE DANS LE SANG ET DANS LES TISSUS
J'ai indiqué deux procédés
originaux de dosage de la cholestérine qui ont servi de base aux recherches
cliniques et physiologiques sur la cholestérine de l'organisme, poursuivies avec M. le Pr
Chauffard et ses élèves.
Le premier de ces procédés est un
procédé pondéral. La cholestérine extraite par l'éther sulfurique en milieu
alcalin, après saponification à l'autoclave, est purifiée par l'éther de pétrole. On
obtient finalement un produit parfaitement pur et cristallisé, présentant les
constantes physiques de la cholestérine, à savoir :
Point de fusion : 145-148°.
[a]D = — 36°,61 +
0,249p en solution chloroformique pour p == 2 à 8 grammes.
Le second procédé est un procédé
colorimétrique. Il utilise la coloration bleue donnée par la réaction de
Liebermann. La cholestérine est extraite du sérum avec la totalité des graisses et
lipoïdes au moyen de l'alcool-éther et le solvant évaporé laisse un résidu sur lequel
est pratiquée
directement la réaction de Liebermann. Les chiffres fournis par ce procédé
rapide coïncident à moins de 5 pour 100 près avec ceux que donne le procédé pondéral.
II
LE DOSAGE DE
L'ACIDE URIQUE DANS LE SANG
Le dosage de l'acide urique dans le sang (En coll. avec A. CHAUFFARD et
P. BRODIN). Société de Biologie, 8 mai 1920, p. 672.
Procédé colorimétrique de dosage de l'acide urique dans le
sang. Société
de Biologie, 16 octobre 1920, p. 1373.
Spécificité de la réaction phosphotungstique pour le dosage
de l'acide urique. Le rapport des bases
xanthiques à l'acide urique Société de Biologie, 9 avril 1921, p. 682.
Le dosage de l'acide urique dans le sang Bulletin de la Société de
Chimie Biologique, janvier 1922, t. IV, p. 11.
Les méthodes classiques de dosage
de l'acide urique, qui utilisent la formation de précipités insolubles pour
la séparation de cet élément, conviennent difficilement à l'analyse du sang.
On ne peut en effet songer à employer
le procédé Ronchèse, car la solubilité de l'urate d’ammoniaque est telle qu'elle
dépasse les proportions normales d'acide urique contenues dans le sérum
désalbuminé.
Il en est de même de la
précipitation directe de l'acide urique sous forme cristallisée.
Ce procédé n'a pu donner de
résultats positifs entre les mains de Garrod que chez les hyperuricémiques,
tandis que chez les sujets normaux la précipitation était nulle. L'urate d'argent et de
magnésie est lui-même légèrement soluble. Cette solubilité, qui est de
l'ordre du cent-millième, n'entraîne pas une erreur appréciable lorsqu'on
agit sur
un liquide relativement riche en acide urique comme l'urine, mais dans le cas du
sérum normal l'erreur encourue se. trouve portée à 50 pour 100. C'est ce qui se
passe pour le procédé de Folin et Denis où l'acide urique est précipité sous forme
d'urate argentico-magnésien pour être évalué ensuite colorimétriquement au moyen de la
réaction phosphotungstique de Folin et Macallum.
Au contraire dans le procédé que
j'ai indiqué l'acide urique n'est pas séparé pour le dosage et la réaction
phosphotungstique est pratiquée directcment sur le sérum désalbuminé.
C'est pourquoi les chiffres obtenus au moyen de ce procédé sont supérieurs à ceux
fournis par le procédé Folin et Denis.
LE DOSAGE DU
GLUCOSE DANS LE SANG
Le taux du glucose dans le sang total chez les individus
normaux (En coll. avec P. BRODIN et ROUZAUD). Société de Biologie, 8 mai
1914, p. 708.
Étude de la désalbumination par l'acide métaphosphorique.
Application à l'analyse chimique du sang, des
liquides pathologiques et du liquide céphalo-rachidien (En coll. avec P. ZIZINE). Bull. de la Soc. de Chimie
Biologique, juillet-août 1922, t. IV, p. 388.
Au moment où nous avons entrepris
nos premières recherches sur le glucose, l'accord était loin d'être fait sur la teneur
normale en sucre du sang.
Pour Franck et ses élèves, le taux
moyen dans le sang total oscillait entre 0gr70 et 0gr96 pour 1000 ; pour Schumm et
Hegler les variations étaient encore plus étendues allant de 0gr30 à 1gr30 pour 1000.
Schirokauer évaluait la glycémie normale à 1gr10 pour 1000 dans le plasma ; Baudoin
adoptait le chiffre de 1gr25 à 1gr50 comme taux moyen normal du glucose dans le sang total.
Nous avons repris ces recherches en
utilisant la défécation par le nitrate mercurique suivie du dosage par la
méthode de Bertrand, procédé déjà employé par H. Bierry et P. Portier et par Baudoin.
La technique à laquelle nous
nous sommes arrêtés ne diffère que par quelques points de détail des
procédés précédents : centrifugation de l'oxydule de cuivre, emploi de
solutions de Bertrand doublement concentrées de manière à pouvoir opérer sur 40
centimètres cubes de sang et à pouvoir ainsi utiliser les tables de cet auteur.
La voici dans ses grandes lignes :
Le sang prélevé par ponction
veineuse est reçu en agitant sur du fluorure de sodium. Dans un verre à pied
on place 20 centimètres cubes de sang ou de sérum fluorés, 20 centimètres cubes d'eau
et goutte à goutte en
agitant constamment 15 centimètres cubes de réactif de Patein.
On neutralise ensuite le mélange au
moyen de lessive de soude diluée.
Dans le cas où on aurait dépassé la
neutralisation, on ramènerait à une légère acidité à l'aide de l'acide acétique dilué. Le mélange
est alors complété à 80 centimètres cubes avec de l'eau distillée, filtré à la trompe
et débarrassé de l'excès de mercure< au moyen de la poudre de zinc.
A 40 centimètres cubes de filtrat
(correspondant à 10 centimètres cubes de sang), ajouter 10 centimètres cubes de solution A de
Bertrand doublée et 10 centimètres cubes de solution B de Bertrand également doublement
concentrée.
Porter le mélange à l'ébullition
pendant trois minutes et centrifuger.
L'oxydule de cuivre collé au fond
du tube à centrifuger
est facilement séparé de la liqueur surnageante par simple décantation.
On le dissout immédiatement dans la
liqueur ferrométrique en lui évitant tout contact direct avec l'air et on
termine le dosage par un titrage au permanganate de potasse exactement selon la méthode
de Bertrand, en se servant des tables de cet auteur.
Au moyen de cette méthode nous
avons examiné le sang d'individus pouvant être considérés comme normaux et
prélevés dans les corps de troupes.
Les prises de sang ont été
effectuées dans les conditions normales d'alimentation à des heures variables de la journée,
mais toujours
au moins quatre heures après les repas.
Nos dosages nous ont montré que les
oscillations normales de la glycémie étaient très restreintes et variaient entre
0gr,88 et 1gr,o5 par litre de sang total. Nous avons pu fixer à 1 gramme le chiffre
moyen normal de la glycémie chez l'homme, chiffre qui a été retrouvé depuis par
tous les auteurs qui se sont occupés de la question.
*
* *
En collaboration avec P. Zizine
j'ai indiqué un procédé colorimétrique de dosage du sucre dans le sang, applicable
à de petites quantités de sang. Ce procédé est une nouvelle application du
procédé de désalbumination par l'acide métaphosphorique déjà utilisé par nous pour le dosage de.
l'urée, de l'acide urique et de l'azote non protéique le glucose est
dosé colorimétriquement selon la méthode phosphotungstomolybdique de Folin et
Wu.
AZOTE NON
PROTÉÏQUE
SÉPARATION DE
L'AZOTE NON PROTÉÏQUE DES MILIEUX ALBUMINEUX
Les substances azotées non protéïques du sang en pathologie. Plus ultra
, Madrid, décembre 1919.
L'azote non protéïque du sang. Biologie médicale,
1921, n° 10.
Étude de la désalbumination par l'acide métaphosphorique.
Application à l'analyse chimique du sang, des
liquides pathologiques et du liquide céphalo-rachidien (En coll. avec P. ZIZINE). Bull, de la Soc. de Chimie
Biologique, juillet-août 1922, t.IV, p. 388.
La désalbumination par l'acide métaphosphorique et son
intérêt en clinique La Médecine, septembre 1922.
L'azote non protéïque s'obtient en
traitant les milieux albumineux par un désalbuminant approprié et en dosant l'azote contenu
dans une
partie aliquote du filtrat désalbuminé.
J'ai montré avec P. Zizine que la nature du
désalbuminant et la façon dont il était employé étaient susceptibles de faire
varier dans de larges mesures la composition et le taux de l'azote non
protéïque ainsi déterminé.
Nous avons ainsi distingué
des variations quantitatives et des variations qualitatives de l'azote non
protéïque occasionnées par des modalités différentes dans la désalbumination.
UROBILINE ET BILIRUBINE
Au moment où je. me suis occupé de
la recherche de l'urobiline (1909), la présence de ce pigment dans le sang était encore
en discussion.
Certains auteurs pensaient même
qu'en raison du fait qu'on ne trouvait que rarement l'urobiline dans le sang, alors qu'elle
pouvait être abondante dans l'urine, cette substance prenait naissance au niveau du
parenchyme rénal par réduction des pigments du sang.
On sait aujourd'hui que toute
urobilinurie s'accompagne d'urobilinémie et qu'il existe un certain rapport de
proportionnalité entre les taux de l'urobiline dans l'urine, dans le sang, et dans les
matières fécales.
Le procédé de recherche de
l'urobiline dans le sang que j'ai indiqué a contribué à établir ces faits.
Dans les fèces la recherche de
l'urobiline et des pigments biliaires peut être pratiquée par les méthodes
employées pour l'urine, mai il était utile de posséder une réaction qui, au lit du
malade, permette de juger immédiatement l'abondance de l'urobiline, dans les matières fécales
de la présence ou de l'absence de pigments biliaires.
Les réactions d'oxydation
couramment employées en clinique (réaction au sublimé de Schmidt ou de
Triboulet) offrent l'inconvénient de nécessiter un certain temps avant de
donner une réponse.
En substituant l'acide chlorhydrique
et le perchlorure de fer au sublimé, j'ai institué un procédé qui permet
d'obtenir une réaction instantanée.
TOXINES DIPHTERIQUE ET
TÉTANIQUE
Considérations sur la méthode de l’intracérébro-inoculation
pour la recherché des toxines dans le nevraxe. Fixation de la toxine
diphtérique sur la substance nerveuse (En coll. Avec Georges GUILLAIN et Guy LAROCHE). Société
médicale des hôpitaux, 12 nov. 1909, p. 544.
Adsorption et acivation de la toxine diphtérique par la
substance nerveuse et ses lipoïdes phosphorés (En coll. avec Guy LAROCHE). Société de Biologie, 1er
avril 1911, p. 516.
Rôle des protéines dans l’adsorption et la neutralisation de
la toxine tétanique par la substance nerveuse (En coll. avec Guy LAROCHE). Société de Biologie, 29
avril 1911, p. 657.
Etude biologique et chimique de l’adsorption des toxines
diphtérique et tétanique par la substance nerveuse et des phénomènes
corrélatifs (En
coll. avec Guy LAROCHE). Annales de l’Institut Pasteur, décembre 1911,
p. 892.
J’ai montré avec Georges Guillain
et Guy Laroche que 1a toxine diphterique possède in vitro une affinité spéciale
pour la substance nerveuse de tous points comparable à celle quelle possède in
vivo.
Mise en contact avec le cerveau,
la toxine diphtérique se fixe énergiquement sur lui et lui communique ses
propriétés toxiques. Il s’agit bien là d'une propriété spéciale de la substance
nerveuse car différents corps pris au hasard, les uns absolument distincts de
1a substance nerveuse, les antres s'en rapprochant plus ou moins, traités dans
les mêmes conditions ne conduisent pas aux mêmes résultats.
C’est ainsi que la brique pilée,
l'albumine précipitée, l'axonge, nous ont donné des résultats négatifs, tandis
que la substance cérébrale témoin entraînait invariablement la mort des animaux.
Ajoutons toutefois qu'une
épreuve semblable pratiquée avec l'extrait éthéré de jaune d’œuf a déterminé
chez un cobaye un léger malaise durant vingt-quatre heures.
Une constatation analogue avait
déjà été faite par Wassermann et Takaki pour la toxine tétanique.
Ces auteurs ont montré que le
cerveau fixe énergiquement la toxine tétanique mais ici cette fixation est
accompagnée d'une neutralisation de la toxine, tandis que ce phénomène n’a pas
lieu pour la toxine diphtérique fixée qui garde intacte ses propriétés.
Ces faits montrent que pouvoir
fixateur et pouvoir neutralisant ne sauraient être confondus. Ceci est vrai
non seulement pour la toxine diphtérique mais également pour la toxine tétanique.
En effet si dans l’expérience de
Wassermann et Takaki, telle que la pratiquent les auteurs, la toxine absorbée se
trouve entièrement neutralisée, il est toutefois possible de fixer sur le cerveau
plus de toxine qu'il n’en peut neutraliser et, dans ce cas, une partie du
poison quoique adhérent à la substance nerveuse garde ses propriétés
tétanigènes.
L étude des affinités de la
substance nerveuse pour les toxines peut donc être comprise de plusieurs façons et
avant d'exposer nos recherches sur ce sujet, avons-nons pris soin de définir
exactement ce que nous entendions par pouvoir adsorbant, pouvoir fixateur et pouvoir neutralisant d’une
substance vis-à-vis d'une toxine donnée.
Le pouvoir adsorbant est la
quantité de toxine qu'un poids détermine de substance est susceptible de
soustraire à un certain volume d’une dilution donnée de celte toxine. La toxicité du liquide
débarrasse de la matière absorbante en est la mesure.
Le pouvoir neutralisant est la
quantité maxima de toxine qu'un poids déterminé de substance peut rendre inactive en
injection à des animaux.
Le pouvoir fixateur se mesure par
la toxicité qu'acquiert un poids donné de substance plongée dans une
certaine dilution de toxine et privée ensuite du poison en excès par lavages répétés. Il est
bien entendu
que ce terme ne présume en rien du sort de la toxine que celle-ci soit
intégralement fixée ou en partie neutralisée.
A ces définitions il convient
d'ajouter encore le pouvoir activant. Certaines toxines comme la toxine
diphtérique, la tuberculine et la malléine sont non plus neutralisées, mais
au contraire activées par la substance cérébrale, soit qu'il s'agisse réellement d'une
augmentation de toxicité (tuberculine, malléine), soit qu'il s'agisse simplement d'une réduction de
la période d'incubation ou d'un raccourcissement de la maladie expérimentale (toxine
diphtérique).
Ces données permettront selon le
cas de mesurer le pouvoir activant.
Nos recherches ont porté
particulièrement sur les deux toxines diphtérique et tétanique dont nous nous
sommes efforcés de préciser le mode d'adsorbtion par la substance nerveuse. Nous avons
cherché à dissocier le phénomène et à reconnaître parmi les constituants
chimiques ceux auxquels la substance nerveuse doit dans chaque cas ses propriétés
adsorbantes vis-à vis d'une toxine donnée.
VARIA
De la stabilité des différents composés arsenicaux et en
particulier de l’hectine et de l’arsenobenzol en présence des agents réducteurs
(En coll. avec A. CHAUFFARD). Société médicale des hôpitaux de Paris.
18 novembre 1910, p. 480.
Il nous a paru intéressant et utile
de présenter à la Société médicale des hôpitaux les résultats objectifs
d'expériences chimiques très simples, qui permettent de comparer entre eux les différents
composés arsenicaux, minéraux et organiques, au point de vue de leur
stabilité vis-à-vis des agents réducteurs, et en particulier du réactif de
Bougault.
Cette recherche, classique pour les
composés arsenicaux déjà anciens, n'avait pas encore été faite pour l'hectine ni
l'arsénobenzol, et l'un des réactifs dont nous parlerons n'avait pas encore été
employé.
Nous aurons pour but principal,
dans notre exposé, de faire connaître et voir les résultats très suggestifs que
nous ont donnés ces recherches.
Le réactif de Bougault est une
solution d'acide hypophosphoreux dans l'acide chlorhydrique, répondant à la
formule suivante :
Hypophosphite de soude. .... 20 grammes
Acide chlorhydfique (D. = l,17)… 200 centimètres cubes
C'est un agent réducteur intense
pour les composés arsenicaux, et en même temps un réactif très sensible,
puisque, d'après Bougault, il permet de déceler 1/50e" et même 1/200e de
milligramme d'anhydride arsénieux. Pour son emploi, il suffît d'ajouter à 1
centimètre cube du liquide arsenical à essayer 5 centimètres cubés environ du réactif.
La réaction s'opère lentement à
froid. Elle est plus rapide lorsqu'on ajoute au mélange une à deux gouttes de
solution décinormale d'iode, ou qu'on chauffe pendant une demi-heure à une heure au
bain-marie bouillant.
C'est ce dernier procédé que nous
avons mis en pratique, et le tableau précédent montre les résultats obtenus.
Tout aussi suggestifs sont les
résultats obtenus avec un autre réducteur : le protochlorure d'étain. Ce réactif
que nous avons préparé en dissolvant une partie de grenaille d'étain dans deux parties
d'acide chlorhydrique concentré (D == 1,17), ne possède pas la sensibilité
de l'acide
hypophosphoreux et ne peut en aucune manière servir à déceler des traces
d'arsenic.
Appliqué aux recherches sur la
stabilité des composés arsenicaux, il nous a conduit à des constatations
intéressantes, qui viennent à l'appui des expériences précédentes.
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