Fouqué : Travaux scientifiques
Site créé le 24 octobre 2004 Modifié le 11 janvier 2006
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NOTICE

SUR LES

TRAVAUX SCIENTIFIQUES

DE

M. FOUQUÉ,

Professeur au Collège de France, Lauréat de l'Académie des Sciences



INTRODUCTION

 

M. Fouqué a été attaché pendant plusieurs années à l'École pratique des Hautes études comme répétiteur dirigeant les travaux du laboratoire de Géologie du Collège de France, et, à deux reprises, chargé de la suppléance du Cours d'Histoire naturelle des corps inorganiques au Collège de France, une première fois, en 1873-74, avant la mort de M. Elie de Beaumont, une seconde fois, en 1875-76, depuis que M. Ch. Sainte-Claire Deville était devenu titulaire de la chaire.

 

En 1877, il a été nommé professeur titulaire au Collège de France.

 

En 1880, il a été appelé par M. le Ministre des Travaux publics a faire partie de la Commission de la Carte géologique détaillée de la France.

 

Il a été envoyé en mission scientifique trois fois par l'Académie des Sciences, quatre fois par le Ministère de l'Instruction publique.

 

Les travaux principaux de M. Fouqué se rattachent à quatre branches distinctes de la Géologie.

I. Les premiers ont eu pour objet l'analyse des manifestations volcaniques actuelles, et en particulier l'examen des produits volatils des éruptions. Par l'observation faite sur place et contrôlée par des recherches de laboratoire, l'auteur a mis en lumière la relation qui lie la composition des fumerolles à leur température.

Il a en outre signalé, le premier, dans les volcans actifs, le carbonate d'ammoniaque, le carbonate de soude et l'hydrogène libre. Il a ainsi démontré l'existence de véritables flammes dans les cratères au maximum d'activité, phénomène qui jusqu'alors était universellement contesté par les géologues.

 

II. Dans une deuxième série de travaux, M. Fouqué s'est occupé de l’étude stratigraphique de certaines régions naturelles. Il a publié l'histoire géologique complète du volcan de Santorin et fourni au Service de la Carte géologique détaillée de la France, pour l'Exposition de 1878, la Carte du massif volcanique du Cantal. A cette occasion, il a publié une légende détaillée des formations géologiques de l'Auvergne.

 

III. Par une troisième série de travaux, M. Fouqué a introduit en France les nouvelles méthodes pétrographiques basées sur l'emploi du microscope. Ces méthodes, qui sont aujourd'hui en grand honneur à l'étranger, ont donné à la science des roches un essor inattendu.

 

Il y a peu d'années encore qu'une partie des roches étaient considérées comme des magmas informes, comme des pâtes au sein desquelles on ne distinguait que de rares cristaux. Par la méthode nouvelle, les roches sont< réduites en lamelles d'une minceur extrême.; elles deviennent transparentes, et l'on peut leur appliquer, aux plus forts grossissements, l'emploi de la lumière polarisée. La plupart paraissent alors presque entièrement cristallines, et l'application combinée des procédés optiques et chimiques permet de déterminer avec sécurité la nature de minéraux dont les dimensions n'excèdent pas quelques centièmes de millimètre.

 

L'auteur a fourni un contrôle chimique à ces déterminations en imaginant des moyens d'isoler et de purifier les cristaux microscopiques.

 

Les differentes applications du microscope à l'étude des minéraux contenus dans les roches ont été développées dans un ouvrage didactique publié par M. Fouqué, en collaboration avec M. Michel Lévy.

 

IV. Les recherches qui font l'objet de la quatrième série de travaux ont été entreprises avec le même collaborateur et ont eu pour résultat la reproduction artificielle par fusion ignée et recuit prolongé des minéraux suivants : oligoclase, labrador, anorthite, amphigène, néphéline, grenat mélanite, mélilite, pyroxène, péridot, enstatite, hypersthène, spinelle, fer oxydulé, fer oligisle.

 

Les cinq premiers minéraux n'avaient encore été reproduits antérieurement par aucune méthode, et les trois premiers n'ont pu jusqu'à présent être engendrés par aucun autre procédé.

 

Les mêmes moyens de synthèse ont. fourni des associations cristallines identiques aux roches éruptives naturelles. L'identité se poursuit jusque dans les détails les plus intimes ; le procédé est un de ceux que la nature emploie encore actuellement et qu'elle a mis en œuvre fréquemment aux époques géologiques anciennes.

 

Les roches ainsi reproduites sont : les andésites (laves de Santorin, des Andes, de l'Auvergne, etc.), les labradorites (laves de l'Etna, d'Islande, etc.), les basaltes (roches des plateaux d'Auvergne, etc.), les leucitites et leucotéphrites (laves du Vésuve, de la campagne romaine, des bords du Rhin, etc.), les néphélinites (roches volcaniques de Bohême, etc.), les ophites (roches des Pyrénées, d'Islande, etc.), divers types de météorites sporadosidères et asidères.

 

Ces mêmes reproductions s'appliquent à un grand nombre de rocher antétertiaires, telles que les mélaphyres, les porphyrites, les diabases ophitiques; elles ont donc étendu le domaine de la voie ignée jusqu'aux époques géologiques très anciennes et ont prouvé que, durant ces périodes reculées, la nature employait déjà les moyens qu'elle fait prédominer aujourd'hui.

 

Elles limitent donc la part de l'inconnu aux roches quartzifères, micacées et amphiboliques.

 

L'origine d'un grand nombre de roches cristallines naturelles se trouve ainsi élucidée. Des spécimens de ces produits artificiels ont été envoyés aux principaux laboratoires de Pétrographie, où leurs déterminations ont été contrôlées et vérifiées.





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