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SUR LES
M. FOUQUÉ,
M. Fouqué a été attaché pendant plusieurs années à l'École
pratique des Hautes études comme répétiteur dirigeant les travaux du laboratoire
de Géologie du Collège de France, et, à deux reprises, chargé de la suppléance
du Cours d'Histoire naturelle des corps inorganiques au Collège de France, une
première fois, en 1873-74, avant la mort de M. Elie de Beaumont, une seconde
fois, en 1875-76, depuis que M. Ch. Sainte-Claire Deville était devenu
titulaire de la chaire.
En 1877, il a été nommé professeur titulaire au Collège de
France.
En 1880, il a été appelé par M. le Ministre des Travaux
publics a faire partie de la Commission de la Carte géologique détaillée de la
France.
Il a été envoyé en mission scientifique trois fois par
l'Académie des Sciences, quatre fois par le Ministère de l'Instruction
publique.
Les travaux principaux de M. Fouqué se rattachent à quatre
branches distinctes de la Géologie.
I. Les premiers ont eu pour objet l'analyse des manifestations
volcaniques actuelles, et en particulier l'examen des produits volatils des éruptions. Par
l'observation faite sur place et contrôlée par des recherches de laboratoire,
l'auteur a mis en lumière la relation qui lie la composition des fumerolles à
leur température.
Il a en outre signalé, le premier, dans
les volcans actifs, le carbonate d'ammoniaque, le carbonate de soude et
l'hydrogène libre. Il a ainsi démontré l'existence de véritables
flammes dans les cratères au maximum d'activité, phénomène qui jusqu'alors
était universellement contesté par les géologues.
II. Dans une deuxième
série de travaux, M. Fouqué s'est occupé de l’étude
stratigraphique de certaines régions naturelles. Il a publié l'histoire
géologique complète du volcan de Santorin et fourni au Service de la Carte
géologique détaillée de la France, pour l'Exposition de 1878, la Carte du
massif volcanique du Cantal. A cette occasion, il a publié une légende
détaillée des formations géologiques de l'Auvergne.
III. Par une troisième
série de travaux, M. Fouqué a introduit en France les
nouvelles méthodes pétrographiques basées sur l'emploi du microscope. Ces
méthodes, qui sont aujourd'hui en grand honneur à l'étranger, ont donné à la science
des roches un essor inattendu.
Il y a peu d'années encore qu'une partie des roches étaient
considérées comme des magmas informes, comme des pâtes au sein desquelles on ne
distinguait que de rares cristaux. Par la méthode nouvelle, les roches sont< réduites en
lamelles d'une minceur extrême.; elles deviennent transparentes, et l'on peut
leur appliquer, aux plus forts grossissements, l'emploi de la lumière
polarisée. La plupart paraissent alors presque entièrement cristallines, et
l'application combinée des procédés optiques et chimiques permet de déterminer
avec sécurité la nature de minéraux dont les dimensions n'excèdent pas
quelques centièmes de millimètre.
L'auteur a fourni un contrôle chimique à ces déterminations
en imaginant des moyens d'isoler et de purifier les cristaux microscopiques.
Les differentes applications du microscope à l'étude des
minéraux contenus dans les roches ont été développées dans un ouvrage
didactique publié par M. Fouqué, en collaboration avec M. Michel Lévy.
IV. Les recherches qui font l'objet de la quatrième série de travaux ont été
entreprises avec le même collaborateur et ont eu pour résultat la reproduction
artificielle par fusion ignée et recuit prolongé des minéraux suivants :
oligoclase, labrador, anorthite, amphigène, néphéline, grenat mélanite,
mélilite, pyroxène, péridot, enstatite, hypersthène, spinelle, fer oxydulé, fer
oligisle.
Les cinq premiers minéraux
n'avaient encore été reproduits antérieurement par aucune méthode, et les trois
premiers n'ont pu jusqu'à présent être engendrés par aucun autre procédé.
Les mêmes moyens de synthèse
ont. fourni des associations cristallines identiques aux roches éruptives
naturelles. L'identité se poursuit jusque dans les détails les plus intimes ;
le procédé est un de ceux que la nature emploie encore actuellement et qu'elle
a mis en œuvre fréquemment aux époques géologiques anciennes.
Les roches ainsi reproduites
sont : les andésites (laves de Santorin, des Andes, de l'Auvergne, etc.), les
labradorites (laves de l'Etna, d'Islande, etc.), les basaltes (roches des
plateaux d'Auvergne, etc.), les leucitites et leucotéphrites (laves du Vésuve,
de la campagne romaine, des bords du Rhin, etc.), les néphélinites (roches
volcaniques de Bohême, etc.), les ophites (roches des Pyrénées, d'Islande,
etc.), divers types de météorites sporadosidères et asidères.
Ces mêmes reproductions
s'appliquent à un grand nombre de rocher antétertiaires, telles que les
mélaphyres, les porphyrites, les diabases ophitiques; elles ont donc étendu le
domaine de la voie ignée jusqu'aux époques géologiques très anciennes et ont
prouvé que, durant ces périodes reculées, la nature employait déjà les moyens
qu'elle fait prédominer aujourd'hui.
Elles limitent donc la part de
l'inconnu aux roches quartzifères, micacées et amphiboliques.
L'origine d'un grand nombre de
roches cristallines naturelles se trouve ainsi élucidée. Des spécimens de ces
produits artificiels ont été envoyés aux principaux laboratoires de
Pétrographie, où leurs déterminations ont été contrôlées et vérifiées.
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