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Titres
Membre
de l’académie des sciences d’Outre-Mer
Professeur
de Géologie africaine (O.R.S.T.O.M.)
Louis GENTIL, Emile HAUG, Frédéric WALLERANT, L. JOLEAUD,
A. LANQUINE, M.L. LUTAUD, G. MAUGUIN, A. MICHEL-LEVY, à la Sorbonne ; Marcelin
BOULE, Alfred LACROIX et Paul LEMOINE au Muséum ; Lucien CAYEUX au Collège
de France, furent mes Maîtres.
Lorsque le temps fut venu de préparer une Thèse de
Doctorat, mes goûts personnels, encouragés par Louis GENTIL et Paul LEMOINE, me
poussaient à l'étude de pays peu connus, de ces "taches blanches" des
cartes géologiques, que des esprits aventureux s'efforçaient de réduire et
de faire disparaître, une par une. On hésitait entre le Cameroun, 1'Indo-Chine
ou bien le Maroc.
Le hasard fit magnifiquement les choses, puisqu'il me
permit, dans le même temps, d'être attaché à la première Mission Universitaire
Française à Kaboul et de faire mon voyage de noces en Afghanistan. C'était bien
là un des pays les plus< inconnus du monde, auquel on accédait par cette fameuse "frontière
du Nord-Ouest" que connaissent tous les lecteurs de Kipling.
J'allais y séjourner deux ans (1922-1924), consacrés en
grande partie à 1'enseignement. Je réussis, malgré les conditions précaires de
l'époque, à traverser l'Hindou-Kouch suivant deux itinéraires différents et à
circuler au Turkestan afghan, récoltant les observations et les matériaux de ma
thèse. Je complétai ma documentation par un voyage d'études de quatre mois aux
Indes, me permettant de voir le Précambrien du Mysore, les mines d'or de Kolar,
les trapps du Dekkan et d'Elephanta, le Néogène des Siwaliks, puis sur le
chemin du retour, le Précambrien de Ceylan et le volcanisme d'Aden.
Après ma Thèse, soutenue à Paris en fin 1926, l'occasion
s'offrit à moi de changer de continent et de passer deux ans en Afrique
occidentale, au titre d'Ingénieur-Géologue au Service des Mines de l'A.O.F.
Affecté au. Soudan français, je levai la carte géologique d'une partie du Soudan
occidental et de la Mauritanie méridionale, mettant sur pied, non sans difficulté, une
nouvelle échelle stratigraphique pour les temps primaires. J'eus aussi
l'occasion de traverser la Guinée et de faire un séjour à Dakar.
1950 m'offrit la direction d'une mission de prospection en
Afrique équatoriale, au Gabon. Je l'acceptai avec d'autant plus de plaisir que
j'allais ainsi étendre considérablement ma connaissance de la géologie
africaine. A cette époque, on ne circulait pas en avion et les longues escales
me permirent de rapides excursions automobiles dans tous les pays de la côte
occidentale d'Afrique.
J'étudiai mes matériaux pendant plusieurs années au
Laboratoire de Géologie du Muséum, puis, en 1935, l'Asie m'attira de nouveau et je
passai deux années en Perse, à titre de Professeur de Géologie à la Faculté des
Sciences de Téhéran. En dehors des excursions universitaires, deux régions me
tentèrent surtout : le Kurdistan et le Désert central. Mon excursion au Kurdistan
fut interrompue par l'attaque du village où je campais, mais ma traversée du
Désert Salé ne connut pas le même inconvénient et eut des résultats fructueux.
En rentrant en Europe en 1937, je complétai mes études par
un voyage dans le Séistan et le Béloutchistan et revins par la vallée du Sind,
le Nummulitique des environs du Caire, le Crétacé du Mont Carmel, les Roches
Vertes et le fossé de Chypre, les Cyclades et la Grèce.
A la lumière de ce que j'avais observé en Afghanistan, en
Perse et au Béloutchistan, je rédigeai un Mémoire sur la Géologie du Plateau
iranien.
Requis par la Mobilisation scientifique de 1939, je
consacrai quelques mois à l'étude des mines de fer du Canigou et j'allais passer
au Manganèse des Corbières lorsque l'armistice mit fin à ces activités.
La direction d'une Mission de prospection en Guinée me fut
offerte. Je séjournai à nouveau en A.O.F. (1941-1942), faisant des levés de
détail qui m’apprirent beaucoup sur la base du Paléozoïque et me permirent de
publier un Mémoire sur la Géologie de la Guinée française.
Une autre mission de prospection me conduisit au Maroc en
1950, puis je partis en Turquie, en 1951-52, comme Chef de la Mission
d'Assistance Technique de l'UNESCO. Je mis sur pied un Institut d'Hydrogéologie à
Istanbul et visitai une grande partie de la Turquie pour préparer une campagne de
forages.
Enfin, dernier voyage, je revins en Afrique en novembre
1953, à l'occasion d'une série de conférences à Tunis. M. G. CASTANY voulut bien
être mon guide et me fit voir l'essentiel de la géologie tunisienne, depuis les environs
de Tunis, la plage soulevée de Monastir, jusqu'au Permien du Djebel
Tebaga, au "Continental intercalaire" du Sahara tunisien, à Foum
Tatahouine (où je découvris un Bois fossile nouveau), aux phosphates et au
quaternaire plissé de Gafsa.
Je remplis un agréable devoir en exprimant ma
reconnaissance à ma femme, compagne dévouée de tous mes voyages, de leurs fatigues et
de leurs risques, et dont la collaboration affectueuse m'a toujours été
précieuse.
Ces diverses Missions me permirent donc de passer dix ans
en Asie et en Afrique, mes deux pôles d'attraction, revenant toujours à mon
port d'attache, au Laboratoire de Géologie du Muséum, dont je fus nommé
Sous-Directeur en 1942. Je me plais à dire l'union de la petite équipe très unie, qui
se trouva constituée avec M. René ABRARD, Professeur et M. Robert SOYER,
assistant. Je trouvai là un excellent climat de travail et je pus organiser un Centre
d'Etudes de Géologie coloniale.
J'ai donc vu beaucoup de choses et acquis une connaissance
personnelle d'une région du globe qui s'étend de la vallée du Gange à celle du
Congo. Mes observations furent multiples et m'entraînèrent à des travaux de
synthèse, à des mises au point permettant d'exposer de vastes problèmes. De
telles études me conduisirent encore à lier le Passé au Présent, sous
différentes formes : Préhistoire, Biogéographie, Paléogéographie.
Voyager, séjourner, c'est l'obligation pour un Naturaliste
de s'informer, non seulement de la géologie, mais aussi des flores, des faunes
et des hommes. A ce moment le Biogéographe s'inquiète de ne pas retrouver en
place les descendants des êtres qui vivaient au Tertiaire. J'ai beaucoup attiré
l'attention des Biogéographes sur l'influence désastreuse de la glaciation
quaternaire, qui a modifié les anciennes répartitions, en provoquant des exodes
et des destructions sans retour. J'ai souligné aux Biologistes la valeur du temps
géologique et l'importance des études paléogéographiques. Les faits
biogéographiques posent des problèmes qui ne sont pas du domaine des Biologistes,
mais bien des Géologues, ce qui m'a conduit à écrire un ouvrage de Paléogéographie,
puis un autre sur les causes de la répartition des êtres vivants.
Professeur de Géologie africaine à l'ORSTOM, j'ai rédigé
deux ouvrages sur la Géologie de l'Afrique et du Sahara.
Enfin, dernier chapitre, il faut constater l'influence de
l'Homme sur la Nature, influence destructrice qui provoque l'érosion du sol.
C'est le dernier paragraphe de la Géologie. Je lui ai accordé la plus grande
attention, en liaison avec l'Hydrogéologie et la protection de la Zone Aride.
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