Notice sur les titres et travaux scientifiques

de

Garrigues, Raymond

Professeur à la faculté des sciences d'Alger

INTRODUCTION

Ce n'est que tardivement, par la force des circonstances, que j'entrepris mes études supérieures.

Après avoir poursuivi mes études à l'Ecole primaire supérieure de Toulouse, aujourd’hui Lycée Berthelot, je présentai à la fois le concours de Surnuméraire des Postes où je fus reçu 9° au classement national et le concours de Commis du Trésor où je fus également reçu, au rang de 52°, malgré une préparation très rapide. Obligé de choisir, j'optai pour les P.T.T. Je n'insisterai pas sur les bureaux où je passai et le travail que j'y fis; mais je dois avouer qu'après quelques mois de service je ne me sentais pas désireux d'y rester et étais décidé à changer de carrière.

En fait c'est l'Enseignement, ainsi que le goût de la connaissance nouvelle et toujours renouvelée, qui m'attirait depuis fort longtemps. Aussi, dès mon retour à Paris, après une année de service militaire effectuée au 28° Régiment du Génie radiotélégraphiste à Montpellier, je me fis inscrire au P.C.B., rendu obligatoire pour moi par la nécessité d'obtenir l'équivalence du baccalauréat. J'obtins à la Recette principale des P.T.T. de Paris un service de nuit, et c'est ainsi que je pus, allant à la Sorbonne le jour et la nuit à mon service postal, obtenir tout d'abord le P.C.B. à 70 points (moyenne normale à l'époque : 55 points), puis ma licence ès-sciences naturelles.

Je n'oublierai pas ici les encouragements que je reçus de Mademoiselle M. Fourcroy, aujourd'hui Maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris, qui, au courant de ma situation particulière, me guida et je puis dire m'attira vers la discipline qu'elle enseignait : la botanique. C'est elle aussi qui me dirigea par la suite vers le laboratoire du Professeur Mangenot.

Sous la direction bienveillante de ce Maître la biologie et la cytologie végétales firent de moi un nouvel adepte, et c'est dans son laboratoire que je préparai mon Diplôme d'Etudes Supérieures puis commençai ma Thèse de Doctorat.

Mon Diplôme d'Etudes Supérieures était pratiquement terminé en Juillet 1959 -mais,- mobilisé dès la déclaration de guerre, pendant laquelle je fis les campagnes de Belgique, de Hollande et de France - je ne pus le soutenir qu'en février 1941.

A mon retour à Paris je revenais au laboratoire du Professeur Mangenot avant d'entrer à l'Institut du Radium où le Professeur Lacassagne désirait avoir un phytobiologiste. Les quelques années passées dans ce laboratoire m'ont permis de vivre dans une ambiance toute consacrée à la recherche, de côtoyer des esprits divers appartenant à des disciplines différentes et d'étendre mes con-naissances au domaine de la cancérologie en particulier.

Entre temps, à la rentrée scolaire I940-I941 un poste d'auxiliaire - faisant fonction d'assistant - au P.C.B. de Paris m'était proposé par Monsieur Dauphiné, alors Chef de Service. C'était pour moi le moment décisif.

Malgré les inconvénients momentanés, malgré la situation difficile à cette époque, malgré l'incertitude de l'avenir, je quittai l'Administration des P.T.T. et entrai dans l'enseignement Supérieur.

J'étais devenu préparateur quand le Professeur Chaze, en 1945, me proposa un poste d'assistant dans son laboratoire, à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand; sur les conseils du Professeur Mangenot, j'acceptai. Je passai en 1947 Chef de travaux, puis j'obtins mon transfert à Lyon en 1946.

Ma thèse soutenue dans cette dernière faculté en 1951, j'étais inscrit la même année sur la liste d'aptitude ; en 1955 j'étais nomme Maître de Conférences à la Faculté des Sciences d'Alger, et enfin en 1957 Professeur titulaire de la Chaire de Botanique expérimentale et agricole de la même Faculté.

Pendant mon séjour à Clermont-Ferrand j'assurai, à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie de la ville, le cours de >Botanique et de Cryptogamie aux étudiants de Pharmacie ; à Lyon je participai aux côtés de Monsieur le Doyen DOUIN et de Madame DOUIN à la Direction du Jardin Botanique du Parc de la Tête d'Or : pendant les quelques années passées dans ce service j'acquis de nouvelles connaissances dans une branche de la Botanique qui m'était peu familière et, en particulier, j’appris à connaître nombre de végétaux exotiques cultivés dans les magnifiques serres chaudes et tempérées de cet Etablissement.