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NOTICE
sur
LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES
de
En 1853, j'ai été chargé d'une mission scientifique en
Orient par le Muséum d'histoire naturelle et par le Ministère de
l'agriculture. Mon voyage a duré dix mois; il avait surtout pour but l'exploration géologique de
l'île de Chypre, qui, malgré l'antique célébrité de ses mines, n'avait
pas encore été étudiée par les naturalistes modernes.
J'ai rapporté de l'île de Chypre, de la Syrie et de l'Egypte
de nombreuses collections qui ont été données au Muséum. J'espère que mes premières
recherches n'ont pas été sans quelque utilité, car M. d'Archiac, dans le
rapport qu'il en a fait à l'Académie des sciences, a conclu ainsi :
« En résumé, nous croyons que le travail de M. Albert Gaudry apporte dans
la science beaucoup de faits nouveaux et bien observés ; il nous révèle la
constitution physique d'une des îles les plus importantes du bassin méditerranéen,
et il aura contribué au progrès de la géologie descriptive ; aussi le jugeons-nous
digne à la fois des encouragements et de l'approbation de l'Académie ; nous lui en
proposerions même l'insertion dans le Recueil des savants étrangers,
si nous ne savions que l'auteur a l'intention d'en faire l'objet d'une
publication particulière. ». (Comptes rendus de l'Académie des sciences,
séance du 8 août 1859.)
En passant dans l'Attique, j'avais été voir le gisement de
Pikermi et j'avais remarqué que les débris fossiles n'occupaient point simplement
une crevasse, mais étaient en couches, de sorte que, si on entreprenait des
fouilles sur une vaste échelle, on pourrait former des collections d'une grande
richesse.
En 1855, sur la proposition de M. Duvernoy, l'Académie des
sciences m'a chargé d'une mission en Grèce. Mon voyage a duré six mois. Il a eu
lieu à l'époque de la guerre de Crimée, alors que la Grèce était désolée par
des bandes de Klephtes et que les explorations étaient devenues très
périlleuses.
En 1860, l'Académie m'a confié une nouvelle mission en Grèce.
Ce troisième voyage a duré huit mois. M. d'Archiac a fait sur la partie
géologique de mes travaux un rapport qui se termine de la manière suivante : « Ainsi,
non seulement l'Attique n'a plus rien à envier au Péloponèse, que MM. de
Boblaye et Virlet nous avaient fait connaître, mais encore elle a profité des
progrès de la science depuis trente ans, progrès que M. Gaudry lui a appliqués
d'une manière heureuse; car, après les études qu'il vient de faire, il semble
rester peu de questions générales à traiter et à résoudre..... Les détails assez
circonstanciés dans lesquels nous sommes entrés en examinant le travail de M.
Gaudry nous ont paru suffisamment motivés par l'intérêt même du sujet, par les
souvenirs qui se rattachent à ce petit coin de terre d'où l'intelligence
humaine a rayonné d'un si vif éclat, que vingt siècles ne l'ont pas affaibli,
enfin par le bon esprit d'observation qui a dirigé l'auteur. Aussi croyons-nous
que ce géologue, qui avait déjà donné des preuves de son zèle et de ses connaissances,
mérite de nouveau les encouragements de l'Académie et que son mémoire sur la
géologie de l'Attique et des contrées voisines est très digne de son approbation.
Nous lui en demanderions même l'insertion dans le recueil des savants
étrangers, si nous ne savions que l'auteur se propose d'en faire l'objet d'une
publication particulière. » (Comptes rendus de l'Académie des sciences,
séance du 11 novembre 1861.)
M. Valenciennes a fait sur la partie paléontologique de mes
travaux un rapport dont voici les conclusions : « Les commissaires de
l'Académie concluent donc : 1° à engager M. Gaudry à publier avec détails la
description des espèces, des genres rares et nouveaux dus à ses recherches ; 2°
à témoigner à M. Gaudry la satisfaction de l'Académie pour le zèle, l'activité
et l'intelligence qu'il a mis à remplir la mission qui lui avait été confiée. »
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 24 juin 1861.)
J'ai tâché de faire, en dehors du but même de mes missions,
quelques recherches utiles ; dans la séance du 17 septembre 1860, M.
Valenciennes s'est exprimé ainsi à la suite de la lecture à l'Académie d'une
lettre où je donnais des détails sur la pêche des éponges : «II est facile de
reconnaître dans les courtes notes de cette lettre la sagacité de l'observateur
qui nous fera mieux connaître les habitudes et les mœurs de ces singuliers
animaux. Nous reviendrons dans peu de temps sur l'envoi que nous promet M.
Albert Gaudry, qui ne s'est pas seulement borné à des recherches fructueuses
sur les fossiles de Pikermi, mais qui, on le voit, a fait sur d'autres sujets
des excursions pleines d'intérêt, afin de remplir convenablement la mission que
l'Académie lui a confiée. »
Dans la séance du 17 juin 1861, M. Brongniart a lu à l'Académie une note sur les plantes fossiles que j'ai recueillies en Grèce, et il l'a terminée par les mots suivants : « La détermination des plantes fossiles s'accorde donc très bien avec les données géologiques qui conduisaient M. Gaudry à considérer les terrains qui les renferment comme appartenant à l'époque miocène, et on voit que les moments qu'il a consacrés à la recherche des végétaux fossiles ont fourni des résultats fort intéressants pour la botanique et pour la géologie.»
J'ai rapporté de Pikermi 4940 ossements répartis entre 371
individus. Les squelettes de plusieurs animaux fossiles ont pu être connus à peu près dans
leur entier, et par là on s'est aperçu qu'ils offraient la réunion de
caractères propres aujourd'hui à différents genres, de sorte qu'ils ont
révélé des enchaînements entre des formes qui au premier abord avaient semblé des
entités distinctes. C'est ainsi que Pikermi est devenu le point de départ des
recherches que j'ai faites sur l'histoire de l'évolution des animaux fossiles.
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