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1899-1942
Paul Guérin est né à Moulins
(Allier) le 5 mai 1899. Elevé dans le culte de l'honneur et l'amour de sa patrie, c'est dans
l'atmosphère familiale qu'il puisa son goût pour le métier de soldat. C'est là que
prit naissance sa vocation pour la carrière militaire.
Aussi bien, après avoir passé son
baccalauréat ès-lettres, se prépara-t-il à entrer à Saint-Cyr, vers quoi l'attirait
le souvenir de ces jeunes héros de 1914, morts, kasoar en tête et mains gantées de blanc.
C'était en 1916-1917, période
pénible de la grande guerre où les dures conditions de la vie retentissaient
sévèrement sur la santé des adolescents.
Plein de vie et grand sportif, Paul
Guérin fut, au cours d'une partie de rugby disputée en plein hiver, terrassé par
la maladie et emporté hors du terrain par ses camarades. Il triompha du mal, ou
tout au moins de cette première atteinte, et se rétablit après une longue convalescence.
Mais sa santé resta fragile au
point de lui interdire de poursuivre la carrière qu'il avait rêvée.
Il s'orienta alors vers une autre
profession où les combats, pour être moins glorieux, et les sacrifices moins patents, n'en sont
pas moins réels ; il décida de devenir médecin.
Après avoir passé à Paris P.C.N. et
S.P.C.N., il commença ses études médicales à l'heure où nos armées triomphaient, dans
la paix reconquise.
Tout de suite il affirma son goût
pour le laboratoire et le manifesta en allant travailler, dès sa première année
de médecine, au laboratoire du Cancer de l'Hôtel-Dieu, dirigé par le Dr Botelho, dans
le service du Professeur Hartmann.
Les liens d'affectueuse admiration
et de respectueuse gratitude qui l'unissaient à ce Maître ne dataient d'ailleurs pas
de cette période, Paul Guérin ayant contracté à son égard une dette de
reconnaissance qui remontait à l'époque où M.
Hartmann, jeune chirurgien des hôpitaux, avait opéré son père avec succès.
Nommé externe des Hôpitaux en 1920,
Paul Guérin entra d'abord dans le service du Professeur Widal, à Cochin ; il y eut
comme interne Madame le docteur Bertrand-Fontaine qu'il devait plus tard retrouver au laboratoire de
l'Hôtel-Dieu.
En 1921-1922, il devenait l'externe de M.
Savariaud, à Beaujon.
C'est à cette époque qu'il
ressentit les nouvelles et graves atteintes de la maladie contre laquelle il lutta avec courage, au
cours d'une existence entière.
Dans ce service de
Beaujon, où furent prodiguées ses admirables qualités de dévouement et de bonté à
l'égard des malades, il sut gagner l'estime de tous, en particulier de son chef qui, dans
l'affectueuse pensée de rendre son élève à la santé, tenta une opération qui
s'avéra malheureusement insuffisante.
II fallut alors se résoudre à
interrompre les études commencées, à quitter Paris pour aller demander au soleil et à l'air
des montagnes de la Suisse, une guérison possible.
De fait, après un séjour de deux
années à Leysin, sous la direction médicale du Dr Rollier, Paul Guérin put rentrer
en France et se remettre au travail.
Il fit sa 4e année de médecine en
1924-1925, et fut l'externe de M. Lafitte.
Après une sérieuse préparation à l'Internat, il
allait se présenter au concours lorsqu'une récidive de sa maladie le contraignit
d'interrompre à nouveau tout travail pour aller, cette fois, à Berck, mener, durant
plusieurs années, la vie monotone et sévère des allongés.
Longue période de souffrances
physiques et morales au cours de laquelle il sut cultiver son esprit, mûrir son
caractère, tendre sa volonté et atteindre à cette sérénité philosophique qui
lui fut si souvent auxiliatrice.
Grâce aux soins et aux conseils des
médecins qui le soignèrent à Berck, et singulièrement grâce à nos collègues Caivé
et Sorrel, Paul Guérin revint à la santé et put reprendre une vie active.
Il en profita pour se mettre aussitôt au
service des malheureux en traitement à l'annexe de l'Hôpital Maritime de Berck.
Ceux qu'il eut ainsi l'occasion de soigner lui en gardèrent toujours une vive
reconnaissance, venant jusqu'à ces toutes dernières années lui rendre visite à
l'Institut du Cancer, lui exprimer leur gratitude ou lui demander des conseils.
Pour consolider sa guérison, il
décida de prolonger son séjour à Berck et de demeurer comme externe dans le service de M.
Richard pendant l'année 1931-1932, tout en achevant sa 5e année de médecine.
A ce moment son état de santé lui
permit de reprendre, à Paris, une vie à peu près normale. Ainsi, grâce à sa ténacité et à
sa persévérance, il parvint, 15 années après le début de ses études, à soutenir
sa thèse de doctorat en médecine, le 29 juin 1933.
Cette même année, je l'accueillais
à l'Institut du Cancer en qualité d'Assistant au laboratoire de Médecine
expérimentale où il eut la joie de travailler aux côtés de son frère Maurice, sous la
direction de mon élève et ami Ch. Oberling.
Plus tard — j'étais alors
Professeur d'Anatomie pathologique — je confiai le poste de Conservateur du Musée Dupuytren à
Paul Guérin.
Son esprit de méthode et son goût des
collections le désignaient tout particulièrement pour ce poste.
En 1935, Guérin accepta, à côté de ses fonctions à
l'Institut du Cancer, de diriger le laboratoire du Centre anticancéreux de
l'Hôtel-Dieu, auquel il consacrait une ou deux demi-journées par semaine et où
il travailla en collaboration avec M. Tailhefer, chirurgien du Service de
Curiethérapie.
Vers le début de l'année suivante,
soit en 1936, une légère défaillance dans son état de santé vint le surprendre au
milieu des charges multiples qu'il assumait sans souci de sa personne, et lui
prouver que la maladie qu'il croyait définitivement vaincue pouvait avoir des réveils dangereux.
A contre-cœur il s'éloigna encore
de Paris et essaya, à Vallauris, une cure d'héliothérapie suractivée.
Pendant cette période j'eus
l'occasion de l'aller voir durant les vacances de Pâques. Je le trouvai plein de
vaillance et d'abnégation, toujours décidé à guérir, afin de reprendre son
service à nos côtés.
Après quelques mois de repos sur la
Côte d'Azur, il se jugea suffisamment rétabli pour reprendre son travail. De
fait il put fournir un labeur intense qui me permit, en 1937, de le faire désigner comme
« boursier de recherches » du Centre national de la Recherche
scientifique.
Sa santé semblait devoir lui
permettre de poursuivre ses travaux avec régularité lorsque, vers la fin de 1938, de légers troubles
parétiques traduisirent un retour offensif de la maladie.
Médecin, il ne se fit aucune
illusion, mais resta encore plusieurs semaines à nos côtés.
Je me rappelle ce jour de décembre
1938 où, très simplement, il vint m'annoncer la reprise du mal contre lequel il luttait
depuis tant d'années. C'était en fin de matinée : je faisais, comme d'habitude, la
consultation terminée, le tour de nos laboratoires, échangeant quelques propos
et impressions avec mes collaborateurs, faisant avec eux le point des travaux
en cours.
Paul Guérin a consulté mon ami
Lhermitte, Médecin-Chef de l'Hospice Paul-Brousse, qui décela chez lui des signes
évidents de paraplégie : il faut à nouveau arrêter tous travaux; il faut partir pour
la mer ou la montagne.
Nous examinons ensemble la
situation. La nécessité du départ ne fait pas de doute. Berck ou Leysin ? Guérin réclame 48 heures
pour réfléchir et, finalement, pour des raisons de sentiment et parce qu'il avait
une première fois trouvé à Leysin la guérison, opte pour cette station.
C'est là, qu'à deux reprises, en
1939, je suis allé lui rendre visite. Une petite chambre, face aux Alpes, à la majestueuse
chaîne des « Dents du Midi». Une terrasse, largement ensoleillée. J'y
revois Paul Guérin et je l'entends encore.
La foi ne l'avait pas abandonné, ni la volonté de
guérir. Une nouvelle lutte était engagée. Il voulait en sortir vainqueur. Il y était
bien décidé. C'était lui qui, bien souvent, réconfortait médecins et visiteurs.
Bien qu'éloigné de nous par les
nécessités de son traitement, il resta en liaison avec nos laboratoires, avec son frère
Maurice, avec Oberling et avec moi-même, s'intéressant toujours aux expériences
en cours et contribuant dans la mesure du possible, à leur orientation.
La déclaration de guerre fut pour
lui une occasion de regretter de ne pouvoir servir son pays de la façon active qu'il avait
toujours rêvée, mais il s'efforça de se rendre utile indirectement en dirigeant de
loin les services de médecine expérimentale, que la mobilisation avait
partiellement désorganisés.
Le choc moral le plus dur lui fut porté
par les événements de juin 1940, car en dehors des inquiétudes qu'il éprouvait
pour les destinées de la France, il se trouva confiné dans une atmosphère
d'isolement et privé de toute liaison régulière avec le foyer
intellectuel que représentait pour lui l'Institut du Cancer.
Non qu'il ne tentât pas de
maintenir le contact. Il s'y efforçait, au contraire. Mais les possibilités, à cet égard,
s'amenuisaient.
Les restrictions apportées à la liberté de la
correspondance, l'existence d'une ligne de démarcation en France n'étaient pas
pour faciliter la liaison que nous souhaitions, lui et nous, maintenir.
Cependant, il m'écrivait. J'ai là,
sous les yeux, ses lettres toujours vaillantes, révélant un excellent moral, d'étonnantes et
toujours vivantes facultés d'espérance.
Voici quelques lignes extraites
d'une de ces lettres, datée du 2 octobre 1940.
C'est avec une
profonde joie que je viens de reconnaître votre écriture sur cette lettre de France.
Elle m'est un réconfort en ces heures où mon éloignement, mon impossibilité de
m'attacher de toute ma volonté, de toute mon âme au travail commun m’apparaît
un peu comme une désertion. Désertion involontaire, me direz-vous... Mais n'
est-on pas responsable, dans une certaine mesure, de son propre état de santé.
Et dans une autre du 10 décembre
1940, il me disait :
Je vous adressais il y a peu de
jours quelques lignes sur une carte inter-zone. J'espère qu'elles vous seront
parvenues.
Ainsi que je vous l'annonçais, le
Dr Wasserfallen venait de pratiquer une troisième série de brûlures dans le but d'accélérer
la rétrocession de ma paraplégie. Voici deux mois qu'a été faite cette petite
intervention et les brûlures semblent devoir se cicatriser sans incidents. Par contre aucune
modification notable ne s'est encore déclenchée au niveau de mes jambes.
Et plus loin : « Le service de
la Presse médicale interrompu depuis des mois a repris récemment. La lecture de ce périodique
m'a permis, en quelques jours, de reprendre contact avec la vie de notre
Faculté et en particulier avec celle de l'Institut. Pendant les semaines et les mois
d'allongement qu'il me faut encore envisager, je vais essayer de me perfectionner
dans la langue allemande à laquelle je m'étais adonné ces mois derniers ».
On respire dans ces lettres
l'atmosphère d'une sérénité sans abandon, d'un courage permanent, et cette ironie larvée qu'il
savait diriger contre lui-même comme pour prévenir ses pensées de la méchanceté des
hommes et s'en garder.
Fidèle dans sa correspondance comme
dans sa
vie, affectueux, déférent, préoccupé de tout ce qui nous fut motifs
communs d'exister, libre de toutes mesquineries sociales, éloigné autant que
proche, Paul Guérin ne changeait pas. Il demeurait lui-même. Il demeurait notre élève, notre
camarade, notre ami.
Tant de force, tant de patience
mises au service de tant d'espoir méritait une récompense. Un moment j'ai cru, avec les
siens, que Paul Guérin l'allait recevoir. Son état s'améliorait. La guérison
apparaissait, au bout d'un chemin encore lointain, certes. Mais sa lueur brillait déjà à l'horizon. Les
docteurs Rollier et Wasserfallen, avec un dévouement digne de tout éloge, n'ont
cessé de prodiguer, à notre ami, leurs soins et leurs conseils éclairés.
Il y a quelques mois Paul Guérin
voulut accélérer la cadence à laquelle s'opérait son retour à la santé.
Une lettre, la dernière, portant la
date du 28 septembre 1942, m'est parvenue, qui précise : « Dans quelques jours je serai sur la table
d'opération. Ultime ressource pour accélérer un processus de guérison trop
lent à se manifester. Le résultat le plus malencontreux de cette intervention
serait une réussite purement chirurgicale; les deux autres résultats possibles :
celui me permettant de me remettre à la tâche dans quelques mois serait le bienvenu...
Mais cette lettre ne vous
parviendra que dans le cas où se réaliserait la troisième possibilité : celle où je ne pourrais vous
dire tous mes regrets d'avoir si mal répondu à votre attente, celle qui mettra
un point final à mon désir, à mon ardente volonté de guérir. »
Le 29 octobre 1942, Paul Guérin fut
opéré à Lausanne, par le professeur Decker. Avec succès. Mais une défaillance
cardiaque survint au moment où on le ramenait dans sa chambre.
La sollicitude et les soins des chirurgiens et des
médecins de l'Hôpital cantonal de Lausanne ne purent conjurer la fatale issue. Et quelques jours
plus tard, à Paris, nous apprenions la nouvelle de sa mort.
A l'Institut du Cancer, comme à la Faculté, ce fut
la consternation.
Au cours des années de vie à peu
près normale que lui laissa la maladie, Paul Guérin déploya une grande activité, si bien
que son œuvre scientifique est déjà importante.
Elle concerne essentiellement le
domaine du cancer qu'il a étudié sous ses aspects les plus divers : biologiques,
sérologiques, anatomo-cliniques et expérimentaux.
L'intérêt qu'il porta aux problèmes
de cancérologie. du point de vue de la biologie générale, se manifesta dès ses premières
années de médecine.
Il publia, étant étudiant, un petit
opuscule sur la «Théorie micellaire du cancer », œuvre spéculative contenant
l'ensemble des conceptions pathogéniques sur ce problème, et un travail sur
« l'Hérédité du cancer», basé sur l'étude d'un hémangio-sarcome de la rate
chez le cobaye.
Ses recherches sur le cancer humain
ont eu une double orientation : elles portent sur le problème du diagnostic et
sur celui de l'anatomo-clinique.
En ce qui concerne le diagnostic,
il étudia d'abord dans le laboratoire de l'Hôtel-Dieu la séroréaction de Botelho.
Puis, dans un travail de contrôle,
poursuivi à l'Institut du Cancer, sur la méthode d'Aron qui utilise les réactions des
surrénales de lapin aux extraits urinaires de cancéreux, il fut conduit à
combattre les conclusions de l'auteur sur la valeur diagnostique de cette méthode.
Ses travaux d'ordre
anatomo-clinique ont été effectués au laboratoire du cancer de l'Hôtel-Dieu.
Seul ou en collaboration, il a publié des observations de tumeurs diverses (cancer
du canal hépatique par exemple), dont certaines particulièrement rares (schwannome
xanthélasmisé, hépatome de la clavicule) ainsi qu'une étude d'ensemble sur les
myomes du rectum, basée sur 38 cas, dont un personnel, observé avec M. Hartmann et
Mme Bertrand-Fontaine.
Mais ce sont surtout les tumeurs du
sein qui ont retenu plus spécialement son attention. La forme anatomique hémorragique du
cancer mammaire fit l'objet de sa thèse de doctorat.
Les sarcomes du sein l'ont
également intéressé; il en montra l'origine fréquente dans la transformation
maligne d'un fibro-adénome souvent méconnu et apporta plusieurs observations d'un
type spécial de sarcome à cellules géantes.
Toujours en collaboration avec H. Hartmann
il montra que les mastites carcinomateuses ne sont pas en rapport avec une
variété anatomique spéciale du cancer du sein : elles en constituent simplement
une variété évolutive.
Dans un travail ultérieur, appuyé
sur 50 observations personnelles de cancers mammaires bilatéraux. H. Hartmann et
P. Guérin prouvèrent que si le cancer bilatéral est le plus souvent le résultat
d'une propagation lymphatique, il est des cas où le second cancer se développe
indépendamment du premier : il existe alors et souvent des lésions
bénignes bilatérales depuis un nombre variable d'années.
Le pronostic généralement grave,
apparaît particulièrement favorable dans le cas de transformation maligne de
mammites scléro-kystiques.
Enfin ces mêmes auteurs publièrent
une importante étude sur le pronostic post-opératoire des cancers du sein,
appuyée sur 600 observations cliniques, dont 213 avec une étude histologique.
Leur conclusion est la suivante :
les examens cliniques et les examens de laboratoire permettent par la recherche de
certains tests d'établir un pronostic dans une certaine mesure, mais ils ne donnent
aucune certitude dans un assez grand nombre de cas.
Paul Guérin recueillit, en outre,
de nombreux documents anatomo-cliniques qui n'ont pas été publiés ; ils concernent en
particulier un léio-myosarcome de la paroi abdominale, la forme anatomique
hémorragique du cancer du sein, la transformation maligne des mammites
chroniques et les tumeurs de l'ovaire.
Dans le domaine expérimental les
recherchée de Paul Guérin ont été poursuivies à l'Institut du Cancer, le plus souvent en
collaboration avec G. Roussy, Ch. Oberling et Maurice Guérin. Elles ont trait au
cancer spontané, au cancer greffé et provoqué chez l'animal.
Les cancers spontanés, qu'il a pu
étudier chez la souris, le rat ou la poule, sont nombreux, mais tous les
documents accumulés n'ont pas été publiés ; les plus importants concernent les
tumeurs hypophysaires, thymiques et endocriniennes du rat ainsi que des
tumeurs lymphoïdes des poules.
Les recherches de Paul Guérin sur
le cancer greffé ont donné lieu à de nombreuses publications.
Au cours de tentatives
d’hétérogreffes de l'épithélioma de la souris au rat, il n'a pas réussi à obtenir
le développement durable de la tumeur, même avec la tumeur de Putnoky qui, en Hongrie, put
maintenir cette souche pendant plusieurs années sur le rat.
Par contre, en utilisant des
homogreffes il est parvenu à assurer la transplantation d'un épithélioma de
l'utérus du rat, donnant de fréquentes métastases ganglionnaires.
Paul Guérin laisse encore des
observations inédites sur une angio-sarcomatose transmissible de la poule, sur un épithélioma
pulmonaire transplantable du rat, sur une papillomatose cutanée du rat, sur les
sarcomes hépatiques à cysticerque du rat et divers sarcomes sous-cutanés. Il a
fait aussi de nombreux essais d'immunisation contre l'épithélioma greffable de l'utérus
du rat et étudié les phénomènes d'immunité croisée entre les greffes de tumeurs.
Enfin, dans un travail qu'il
achevait au moment de son départ pour Leysin, il a identifié une réticulose
transmissible chez la souris, après inoculation d'une réticulose humaine.
Ces recherches l'avaient orienté vers
l'étude des réticuloses hépatiques de la souris et leur rapport avec le cancer.
Mais ses principaux travaux dans le
domaine du cancer greffé ont trait à deux objets particuliers : l'un concerne
les leucémies, l'autre les tumeurs bénignes mammaires et leur transformation
maligne.
Parmi les leucémies il étudia
d'abord avec Ch. Oberling et M. Guérin la leucémie érythroblastique de la poule,
spécialement du point de vue immunologique et thérapeutique.
Ayant essayé de nombreux produits,
en particulier la
quinine et ses dérivés, un composé acridinique et un corps sulfamide ou
arsénié, il obtint des résultats intéressants et même quelques cas de guérison, avec un dérivé
quinoléique : la rhodoquine.
Par ailleurs l'étude des protides
sériques chez les poules atteintes de sarcomes ou de leucémies et chez les
poules susceptibles ou résistantes à la leucémie lui montra qu'il existait une augmentation
importante des globulines chez les animaux immunisés.
Ce fut le point de départ de
recherches tendant à déceler la présence d'anticorps chez ces animaux ; mais
il ne put mettre en évidence l'influence sur l'évolution de la leucémie, ni des broyats
d'organes d'animaux immunisés, ni de leurs serines ou de leurs globulines
sanguines.
Par contre les documents encore inédits semblent
démontrer la possibilité d'action des myxoprotéines sanguines et l'existence
d'une immunisation active par divers procédés.
Pour étendre le champ des
recherches sur les leucémies au groupe des mammifères, Paul Guérin a étudié avec G. Roussy et
Maurice Guérin les leucémies et les tumeurs des organes hématopoiétiques du rat
blanc.
Parmi les divers types de leucémies
observées, ces auteurs parvinrent à isoler d'une chloroleucémie un chlorome
transplantable qui leur permit d'établir que les leucémies peuvent être
secondaires à des tumeurs symptomatiques, elles ne sont donc pas toujours
primitives.
Ils observèrent également toutes les
transitions entre la tumeur et la leucémie, car les cellules leucémiques se développant au
niveau de la greffe pouvaient donner, selon les cas, une tumeur sans métastase,
une tumeur avec métastases plus ou moins étendues, ou encore une tumeur avec
leucémie.
Enfin les recherches sur le pigment
verdâtre de cette tumeur ont conduit à penser que ce pouvait être un corps dérivé du
métabolisme des porphyrines, sans que ce soit la protoporphyrine elle-même, comme le pensaient
certains auteurs.
L'étude de plusieurs lymphosarcomes
du rat a montré que l'on y retrouvait les mêmes variétés que chez l'homme et
prouvé qu'il fallait distinguer certains types ne s'accompagnant jamais de
leucémie, alors que d'autres lymphosarcomes peuvent réaliser ce syndrome, comme c'est
le cas pour le chlorome du rat.
Parmi les tumeurs sans leucémie. qui sont fréquentes,
Paul Guérin a pu isoler deux souches de sarcome réticulo-lymphoblastique et il
a montré, par une étude comparative, que deux tumeurs identiques histologiquement
peuvent avoir un comportement biologique différent au cours des passages :
c'est là une confirmation expérimentale importante de la notion connue en clinique,
concernant les réactions divergentes aux agents thérapeutiques de deux tumeurs
identiques.
Les recherches de Paul Guérin sur
les tumeurs mammaires du rat constituent, sans doute, la part la plus importante de ses
travaux d'ordre expérimental.
Il les entreprit pour
éclairer, à la lumière des faits expérimentaux, les observations qu'il avait pu
faire en clinique humaine ; elles ont trait essentiellement aux tumeurs bénignes du rat.
Ces documents n'ont été encore
publiés que partiellement.
Paul Guérin a montré l'influence,
sur ces tumeurs, de nombreux facteurs biologiques ou endocriniens, en particulier
celle des hormones mâles et femelles, ce qui explique l'importance du sexe, de la
ménopause naturelle ou artificielle par castration et de la grossesse.
Il a insisté sur la plasticité
morphologique importante de ces tumeurs réalisant les multiples aspects observés chez la femme :
fibro-adénome intra-canaliculaire. fibrome, adénome pur ou lactant, adénome
dendritique intra-canaliculaire, prolifération myoépithéliale, aspects de
mam-mite proliférative et de mammite scléro-kystique avec volumineux kystes
isolés.
Ces variations morphologiques
s'observent sur une même tumeur ou au cours de transplantations, pendant
lesquelles l'on peut voir une modification morphologique s'accompagner d'une transformation
des propriétés biologiques : une souche en prenant le type sécrétant kystique devient
greffable sur le mâle.
En même temps que ces évolutions
cellulaires complexes, Paul Guérin a signalé des phénomènes de métaplasie variée,
intéressant surtout le tissu conjonctif (métaplasie fibreuse, chondroïde,
osseuse, graisseuse), mais aussi le tissu épithélial (métaplasie épidermoïde et
même sébacée).
C'est à la faveur de ces phénomènes
de métaplasie qu'au cours des transplantations, il a pu extraire d'un
adénofibrome, une souche de lipome greffable.
Dans cette série comme dans les autres
séries de fibroadénomes, il a noté la possibilité de transformation
sarcomateuse de types variés (fusiforme, polymorphe, névromateux,
angioblastique et péricytaire) et a pu isoler trois souches de
sarcomes greffables de morphologie différente.
Comprenant l'intérêt de ces
transformations sarcomateuses chez le rat, Paul Guérin en a tiré des
déductions, en ce qui concerne les tumeurs du sein chez la femme : bien que le
sarcome mammaire soit chez elle une rareté, il a montré son rapport fréquent avec un
adénofibrome, dans un travail intitulé : « La transformation sarcomateuse
des adénofibromes mammaires. Etude clinique et expérimentale ».
Ce travail lui valut, en 1936, le
Prix Déroulède
de la Faculté de Médecine.
Il s'est attaché longuement à
l'étude du mécanisme même de cette transformation sarcomateuse : ni l'atrophie
ovarienne, ni la folliculine, ni l'hypophyse n'ont paru jouer un
rôle.
Un seul facteur important : la
durée d'évolution
de la tumeur chez l'animal, comme chez la femme, où la transformation ne s'effectue
généralement que dans les fibroadénomes de longue durée. Guérin émet aussi l'idée
que l'adénofibrome du rat porte en lui-même les facteurs qui, au bout d'une
certaine période, le conduisent presque fatalement à la transformation sarcomateuse.
D'ailleurs cette possibilité de
transformation maligne des fibroadénomes chez le rat n'est peut-être pas limitée au
sarcome.
Dans un travail encore inédit il
décrit la transformation d'un adénofibrome en épithélioma ; celui-ci, au cours
des transplantations, a pris un aspect sarcomatoïde, confirmant ainsi l'opinion
de Roussy et Leroux sur la nature épithéliomateuse de certains
épithélio-sarcomes.
Mais Paul Guérin explora encore un
autre domaine de la cancérologie, celui des cancers provoqués, en particulier par
les agents chimiques. Il eut recours dans ces recherches aux corps synthétiques
cancérigènes découverts dans ces dernières années, tels que le
dibenzanthracène, le benzopyrène et la méthylcholanthrène.
Seul ou en collaboration avec
Oberling et Maurice Guérin, il a montré qu'avec ces hydrocarbures les sarcomes
sous-cutanés s'obtiennent aisément chez la souris et le rat.
De même les épithéliomas cutanés
sont faciles à réaliser chez la souris, mais plus longs à obtenir chez le lapin, le rat
et la poule, où les badigeonnages doivent être poursuivis durant près de deux ans.
Il a tenté également la
cancérisation de nombreux organes et il a réussi à provoquer, chez la souris, un
épithélioma de l'estomac et chez le rat un épithélioma du rein, divers sarcomes du foie
et de la rate, des gliomes du cerveau, des sarcomes et des épithéliomas des
glandes salivaires et même chez la poule des tumeurs variées ou des leucémies.
Les résultats négatifs au niveau de
l'œil et des glandes endocrines (testicules, capsules surrénales) n'ont pas été publiés.
Seules des observations relatives à des tumeurs hypophysaires ont fait l'objet de
communications tendant à démontrer que ces tumeurs n'étaient pas dues à l'action
cancérigène des hydrocarbures, mais qu'elles avaient une origine spontanée.
Parallèlement à ces recherches il
essayait d'analyser le mécanisme d'action de ces corps synthétiques.
Il étudiait ainsi l'activité
comparée des trois principaux hydrocarbures, confirmant le pouvoir cancérigène
moindre du dibenzanthracène par rapport à celui du benzopyrène et du méthylcholanthrène
; il établissait que la dose minima active de ces corps devait être au
voisinage du millième de milligramme, créant ainsi une analogie avec les substances
oestrogènes, dont la parenté chimique était déjà connue.
Il démontrait aussi le rôle de la
purification dans l'augmentation d'activité et soulignait l'intérêt d'utiliser des
produits purifiés au maximum.
Il a montré encore l'influence
que peuvent exercer sur les résultats des solvants très différents (solution
huileuse ou suspension colloïdale) ou analogues (saindoux, huile d'olive, graisse de rat) et
observé une diminution d'activité du produit cancérigène conservé en solution
huileuse très longtemps à la lumière.
Il a insisté sur l'importance du facteur dose, car
l'activité varie parallèlement avec elle ; aux doses fortes on constate un fait
biologique intéressant, l'apparition de métastases plus fréquentes, comme si la tumeur
provoquée était douée d'une agressivité particulière.
Il a poursuivi d'autres recherches,
encore inédites, pour essayer de préciser ce point important et aussi pour analyser le
mécanisme de la cancérisation : par des transplantations de cristaux, il a observé
des faits permettant de penser qu'il s'agit plus d'une action tissulaire locale
que d'une action d'ordre général.
Dans ces toutes dernières années il
s'est attaché, en collaboration avec Sannié, Truhaut et Maurice Guérin, à l'étude d'un
problème passionnant posé par les recherches d'un auteur russe : il existerait
dans l'organisme des sujets cancéreux, en particulier dans le foie, une substance ou un
groupe de substances qui seraient douées d'un pouvoir cancérigène.
Reprenant ces recherches sur une plus vaste
échelle, ces auteurs ont montré qu'un tel principe existe bien puisqu'on injectant
l'extrait de foie cancéreux chez des souris, ils ont observé des tumeurs variées et surtout
des sarcomes souscutanés dans le 1/3 des cas environ. Ils ont pu préciser
encore que cette substance se trouvait dans l'insaponifiable de l'extrait hépatique et que
son spectre était différent de celui des hydrocarbures cancérigènes connus
jusqu'ici.
Ce travail qui fut le dernier
auquel il collabora, vient couronner dignement l'ensemble des travaux de Paul
Guérin, qui laisse, par ailleurs, une foule de documents inédits dont nous donnons plus
loin la liste.
Mais ses travaux de laboratoire ne
constituaient pas le seul domaine de son activité.
Au poste de Conservateur du Musée
Dupuytren qu'il avait accepté avec des idées de novation, il entreprit une tâche
de longue haleine, qu'il ne put malheureusement conduire à son terme : il
voulait refaire un nouveau catalogue basé sur la classification décimale.
Il conservait aussi l'espoir de
réorganiser complètement ce vieux Musée historique pour en faire un Musée
modèle d'Anatomie pathologique. Le destin ne lui aura pas permis la
réalisation de ce rêve.
Paul Guérin était un homme modeste,
un chercheur désintéressé qui ne voyait la récompense de ses efforts que dans le seul
plaisir de la découverte et la satisfaction du devoir accompli.
La valeur de ses travaux cependant
lui valut plusieurs Prix.
En 1930, il recevait le Prix Déroulède de
la Faculté de Médecine, pour son travail sur « la transformation
sarcomateuse des fibroadénomes mammaires. Etude clinique et
expérimentale ».
L'année suivante l'Académie de
Médecine lui accordait les arrérages du Prix Marmottan pour ses « Recherches
sur l'action cancérigène du 3-4 benzo-pyrène ».
Puis il obtint le Prix Boulay
(1938) de l'Institut du Cancer.
Enfin le Prix Pierre-Cleophas
Paultre lui était attribué en 1939 et 1940 pour l'ensemble de ses recherches, par la
Commission du Ministère de l'Education nationale.
Paul Guérin fut un de ces jeunes
hommes d'élite arraché à la vie bien avant d'avoir pu donner sa mesure.
Il avait parmi nous des amitiés
solides. Nous savions ce qu'il valait. Nous l'aimions pour tout ce qu'il
représentait d'exemplaire, d'insigne humanité, nous l'admirions pour ce qu'il
avait su faire de lui-même.
Il était discret, simple, un peu
timide, avec un beau visage régulier comme stylisé par une longue ascèse, celle particulière
à ceux qui ont souffert, l'attitude un peu raidie par le corset ; le regard doux,
profond, velouté de douceur et de bonté traduisait une fine intelligence ;
la voix était harmonieuse et modulée. Une haute tenue morale, un sentiment du
devoir exalté jusqu'à l'abnégation, l'amour du travail et de la recherche, un
courage vrai non proclamé mais éclatant de toutes parts, une volonté ferme
mise au service de l'humain et de la science : Paul Guérin avait tout cela.
Durant les années qu'il passa à
l'Institut du Cancer, comme tout au long de cette dernière et douloureuse épreuve qui le
retint éloigné de nous, il me fut donné d'éprouver sa fidélité, de la connaître à
toute épreuve, d'apprécier l'élégance de sa nature, voir les agilités
intellectuelles d'une sage philosophie qui l'avait mûri dans les silences
allongés de Berck et de Leysin.
Que sa mère, Madame E. Guérin, qui
n'eut point la joie suprême de revoir son fils avant que fut décidée l'opération,
ni la douce consolation de pouvoir le ramener au cimetière de sa ville natale,
que Maurice Guérin son frère et son plus fidèle collaborateur trouvent ici
l'expression de nos sentiments de sympathie.
Qu'ils soient assurés que le
souvenir de Paul Guérin restera vivant parmi nous : le souvenir d'un être en qui l'humanité sut
accomplir quelques-unes de ses plus belles virtualités. Les qualités par
lesquelles l'homme peut manifester sa sagesse : la faculté de se dépasser soi-même, le goût
désintéressé de la recherche pour la recherche, la volonté de travailler pour
apprendre, d'apprendre pour comprendre, la fidélité aux fins que l'on s'est données,
l'amour de la vie et l'acceptation de la mort, Paul Guérin les posséda.
L'Institut du Cancer de Paris
réclame une large part du deuil qui frappe aujourd'hui la famille et les amis de Paul Guérin.
Gustave ROUSSY.
Décembre 1942.
LISTE DES TRAVAUX
A propos de la réaction de Bothelo
dans le séro-diagnostic du cancer (en collaboration
avec GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 19 mai 1923, t. LXXXVIII, p. 1248.
Contribution à l'étude de
l'hérédité du cancer, basée sur l'observation d'un splénome malin chez le
cobaye (en collaboration avec GUÉRIN M.). — Les Néoplasmes, sept.-oct. 1925, t.
IV, n° 5. p. 276-286.
Théorie micellaire du cancer (en collaboration
avec GUÉRIN M.). — Paris 1925, Amédée Legrand, édit.
Le rôle de l'hérédité dons le
cancer (en collaboration avec GUÉRIN M.). — Les Néoplasmes, sept.-oct.
1928, t. VII, pp. 276-300.
Schwannome xanthélosmisé (en collaboration
avec BOUTRON J.). — Annales d'Anatomie-Pathologique et d'Anatomie normale
médico-chirurgicale, juin 1933, n° 6, pp. 796-799.
Sur trois cas de sarcomes à
cellules géantes du sein (en collaboration avec HARTMANN H. et BERTRAND-FONTAINE Th.)
.— Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, juin 1933, n° 6,
t. XXII,pp. 378-392.
Les myomes du rectum (en collaboration
avec HARTMANN H. et BERTRAND-FONTAINE Th.). — Journal de Chirurgie,
juillet 1933, n° l, t. XLII, p. 1-7.
Sur une forme anatomique du cancer
du sein. La forme hémorragique. Thèse de la Faculté de Médecine de Paris, 1933.
Recherches sur des greffes en série
de tumeurs mammaires bénignes chez le rat (en collaboration avec OBERLING
Ch. et GUÉRIN M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, nov. 1933, t. XXII, n° 8, pp.
606-630.
Influence de la quinine et de ses
dérivés sur la leucémie transmissible des poules (en collaboration
avec OBERLING Ch. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 30 juin 1934, t.
CXVI, p. 799.
L'action d'extraits urinaires sur
les surrénales du lapin et son application au diagnostic du cancer (en collaboration
avec ROUSSY
G. et OBERLING Ch.). — Presse Médicale, 20 octobre 1934, n° 84, pp. 1641-1642.
Épithélioma de l'utérus du rat,
lymphotrope et transplantable (en collaboration avec GUÉRIN M.). — Bull.
Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, décembre 1934, n° 6, t. XXIII, pp. 632-646.
Les mastites carcinomateuses et
leur traitement (en collaboration avec HARTMANN H. et BERTRAND-FONTAINE
Th.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer , mars 1935, n° 3,
t. 24, pp. I37-I55.
A propos de la transformation
sarcomateuse des fibroadénomes mammaires transplantables du rat
blanc (en collaboration avec OBERLING Ch. et GUÉRIN M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, mai 1935, n° 4,
t. 24, pp. 232-270.
Les modalités de l'action
cancérigène du 1-2 benzopyrène (en collaboration avec SANNIÉ Ch.,
OBERLING Ch. et GUÉRIN M.). —C. R. Soc. Biologie , 21 décembre 1935, t. CXX, p. 1196.
Recherches sur l'action cancérigène
du 1-2 benzopyrène (en collaboration avec OBERLING Ch., SANNIÉ Ch. et GUÉRIN
M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, février 1936, n°
2, t. 25, pp.
155-l80.
Sarcome à cellules géantes du sein
par transformation d'un fibroadénome latent — Bull. Assoc. fr. pour
l'étude du Cancer, février 1936, n° 2, t. 25, pp. 326-333.
Lipome transplantable du rat
provenant d'un adénolipome mammaire (en collaboration avec OBERLING Ch. et
GUÉRIN M.).— Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, mars 1936, n° 3,
t. 25, pp. 391-410.
Hépatome de la clavicule (en collaboration
avec HARTMANN H. et OBERLING Ch.). — Bull. et Mémoires de l'Académie de
Chirurgie, 22 avril 1936, n° 13, t. 62, pp. 578-581.
50 observations personnelles de
cancers mammaires bilatéraux (en collaboration avec HARTMANN H.). — Bull.
Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, décembre 1936, n° 6, t. 25, pp. 675-694.
La production expérimentale de
tumeurs hypophysaires chez le rat (en collaboration avec OBERLING Ch. et
GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 19 décembre 1936, t. CXXIII, p. 1152.
Les fibroadénomes mammaires
greffables du rat blanc. Nouvelles recherches (en collaboration
avec OBERLING Ch. et GUÉRIN M.).— Bull. Assoc. fr. pour l'étude du
Cancer, juin 1937, no 5, t. 26, pp. 483-500.
A propos de l'action cancérigène du
benzopyrène (en collaboration avec OBERLING Ch., SANNIÉ Ch. et GUÉRIN M.). — Ve
Conférence de la Leeuwenhœk-Vereeniging IV, tenue à Paris 1e 27-28-29 sept.
1937, Amsterdam 1937, pp. 57-63.
Plasticité morphologique et
métaplasie sébacée dans les fibroadénomes mammaires du rat (en collaboration
avec OBERLIN, Ch. et GUÉRIN M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer 28 mars 1938, t.
27, n° 3, pp. 260-267.
Contribution à l'étude des
hétérogreffes avec la tumeur d'EhrIich Putnoky (en collaboration
avec OBERLING C.. et GUÉRIN M. — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, nov.
1938, t. 27, n° 6, pp. 679-696.
Influence du solvant sur le
pouvoir cancérigène du 3-4 benzopyrène (en collaboration avec OBERLING Ch.,
SANNIÉ Ch. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 1939, t. 130, n° 1, p. 17.
La production de tumeur hépatique
par le 3-4 benzopyrène chez le rat blanc (en collaboration
avec OBERLING Ch. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 1939, t. 130, n°
5, pp. 417-419.
Particularités évolutives des
tumeurs produites avec de fortes doses (en collaboration
avec OBERLING Ch. et GUÉRIN M.) — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, février
1939, t. 28, n° 2, pp. 198-213.
Leucémies spontanées et
transplantables du rat blanc (en collaboration avec OBERLING Ch. et
GUÉRIN M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, février 1939, t.
28, n° 2, pp. 214-241.
Sur la relation apparente des
tumeurs hypophysaires et du benzopyrène injecté dans le cerveau chez le rat (en collaboration
avec OBERLING Ch.,
SANNIÉ Ch. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 1939, t. 131, n°
17, pp. 455-457.
Recherches sur la teneur en
protides du sérum de poules inoculées avec une leucémie ou avec des
sarcomes (en collaboration avec Mlle
MARCHAL S., Mlle PATUREL L. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie , 1939, t. 131, n°
16, pp. 213-216.
Etude sur le pourcentage des
protides dans le sérum de poulets immunisés ou non contre la leucémie
des poules (en collaboration avec Mlle MARCHAL S., Mlle PATUREL L. et GUÉRIN
M.). — C.
R. Soc. Biologie, 1939, t. 131, n° 16, pp. 216-218.
Cancer du canal hépatique. Ictère
mécanique dissocié (en collaboration avec CAROLI J. et LAVERGNE H.). — Bull.
et Mém. de la Soc. Méd. des Hôpitaux, 22 mai 1939, n° 16, pp. 788-792.
Le pronostic post-opératoire des
cancers du sein (en collaboration avec HARTMANN H.). — Bull. Assoc. fr.
pour l'étude du Cancer, juin 1939, t. 28, n° 5, PP. 744-770.
Tumeurs produites par applications
intra-cérébrales de carbures cancérigènes (en collaboration
avec ROUSSY et OBERLING). — Medycyna Dwutysodnik, 14 juillet 1939. nos I3-I4, p. 604.
Tentative d'immunisation passive
contre la leucémie des poules (en collaboration avec Mlle MARCHAL, Mlle
PATUREL L. et GUÉRIN M.). — Bull. Acad. Médecine, 1940, t. 123, pp.
503-505.
Action cancérigène de la fraction
insaponifiable de foies humains (en collaboration avec SANNIÉ Ch., TRUHAUT
R. et GUÉRIN M.). — C. R. Acad. des Sciences, 1940, t. 211, pp. 365-368.
Production de tumeurs de la rate
par action directe de benzopyrène chez le rat blanc (en collaboration
avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — Bull. Acad. Médecine, 1940, t. 123, n°
49, pp.
989-992.
Production de sarcomes chez la
souris par injections d'un extrait obtenu à partir de foies de malades
cancéreux (en collaboration avec SANNIÉ Ch., TRUHAUT R. et GUÉRIN M.). —
Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer , 1940-41, t. 29,
n° 2, pp. 106-121.
Etude d'un chlorome transplantable
chez le rat (en collaboration avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — Bull. Acad. Médecine, 21 octobre 1941, t. 125, n°3,
34-35, pp. 223-226.
Essais de divers produits
synthétiques sur la leucémie transmissible de la poule (en collaboration
avec Mlle MARCHAL et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, nov. 1941, t. I35, n°3
17-18, p. 1410.
Tumeurs de la rate provoquées par
le 3-4 benxopyrène chez le rat (en collaboration avec ROUSSY G. et GUÉRIN
M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer , 1940-1941, t.
29, n° 3, pp. 252-259.
Les lymphosarcomes du rat (en collaboration
avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, 1942, t. 30, n° 1, pp.
17-28.
Un cas de chlorome transplantable
du rat (en collaboration avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — Bull. Assoc.
fr. pour l'étude du Cancer , 1942, t. 30, n° l, pp. 29-42.
Comparaison de quelques
hydrocarbures cancérigènes au point de vue de leur
activité (en collaboration avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc.
Biologie, 1942. t. 136, n° 9-10, p. 374-
Contribution à la recherche de la
dose minima active des hydrocarbures cancérigènes (en collaboration
avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — C. R. Soc. Biologie, 1942, t. 136, n°
11-12, p 380.
Activité comparée des trois
principaux hydrocarbures synthétiques cancérigènes (en collaboration
avec ROUSSY G. et GUÉRIN M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer, 1942,
t. 30, n° 2, pp. 66-73.
Pouvoir cancérigène du benzopyrène,
selon le degré de purification (en collaboration avec ROUSSY G. et GUÉRIN
M.). — C. R. Acad. des Sciences 1942, t. 215, 3 nov.
Etude de deux lymphosarcomes
transplantables chez le rat blanc (en collaboration avec ROUSSY G. et GUÉRIN
M.). — Bull. Assoc. fr. pour l'étude du Cancer , 1942, t. 30 n°
3, p. 146-155.
TRAVAUX INÉDITS
I. — CANCER EXPERIMENTAL
Cancer spontané.
Les tumeurs lymphoïdes de la poule.
Tumeurs hypophysaires chez le rat.
Tumeurs endocriniennes du rat.
Tumeurs thymiques chez le rat.
Cancer greffé.
1° Tumeurs spontanées
transplantées.
Épithélioma transplantable du
poumon chez le rat.
Angiosarcome transmissible de la
poule.
Papillomatose cutanée
transplantable du rat.
Sarcomes hépatiques à Cysticerque
greffables du rat.
Transplantation de sarcomes variés
chez le rat.
2° Recherches sur les fibroadénomes
mammaires du rat.
Épithélioma transplantable du rat
développé sur un adéno-fibrome.
Nouvelles observations de
fibroadénomes spontanés et transplantables du rat blanc.
Les évolutions cellulaires dans les
fibroadénomes transplantables.
3° Recherches sur les réticuloses.
Réticulose transmissible de la
souris après inoculation d'une réticulose humaine.
Réticulose hépatique chez la
souris.
4° Recherches sur l'immunité.
Influence des myxoprotéines
sériques de poules immunisées sur l'évolution de la leucémie aviaire.
Essais d'immunisation contre la
leucémie des poules.
Tentatives d'immunisation contre un
épithélioma transplantable du rat.
Phénomènes d'immunité croisée entre
tumeurs greffées.
Cancer provoqué.
Transplantation de cristaux de
benzopyrène chez le rat.
Influence de la lumière sur
l'activité du benzopyrène.
Analyse du pouvoir métastasant des
tumeurs produites par les composés synthétiques cancérigènes.
Tumeurs des glandes salivaires du
rat provoquées par le méthylcholanthrène.
Action des corps synthétiques
cancérigènes sur divers organes : œil, testicules, capsules surrénales.
Il — ANATOMIE PATHOLOGIQUE DU
CANCER HUMAIN
Léiomyosarcome de la paroi
abdominale.
Contribution au pronostic de la
forme anatomique hémorragique du cancer du sein.
Les mammites chroniques et leur
transformation maligne.
Etude sur les tumeurs de l'ovaire.
Mots clefs : action, activité, adénofibrome,
benzopyrène, berck, biologie,
cancer, cancérigène, clinique, endocrinien, épithélioma, évolution, expérimental,
fibroadénome, guérin, hémorragique, hépatique, hérédité, hydrocarbure, immunisation,
laboratoire, leucémie, lymphosarcome, maligne, mammaire, mammite, métaplasie, métastase,
observation, poule, protide, rat, rate, recherche, réticulose, sarcomateuse, sarcome, sein,
souris, surrénale, transplantation, tumeur, roussy
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