Le Cerf : Travaux scientifiques

Documents disponibles au laboratoire de chimie du Muséum National d’Histoire Naturelle,

63 rue Buffon 75005 Paris

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Titres & travaux

 

de

 

M. F. Le Cerf

Assistant au Muséum d'Histoire naturelle

 

 

De tout temps l'histoire naturelle m'a intéressé, et cette disposition innée m'aurait conduit tout droit à la carrière scientifique si mon père n'eût été d'un autre avis. Malgré toutes les entraves, je ne me suis jamais laissé détourner du but que je m'étais fixé et j'ai toujours fait de l'histoire naturelle.

 

Si l'Entomologie avait mes préférences, je ne négligeais pourtant aucune des autres branches. Depuis 1884, une petite société de naturalistes s'était fondée à Levallois-Perret et demeura, jusqu'à ces toutes dernières années, la seule de cette sorte dans la région parisienne.

 

Tous les niveaux sociaux s'y trouvaient représentés. On s'y réunissait le soir pour travailler, échanger des connaissances et des idées, chacun bénéficiant du savoir des autres et acquérant des notions précises grâce à la bibliothèque et aux collections que l'on avait sous la main.

 

Chose au moins aussi importante, on faisait beaucoup d'excursions. Il n'y avait guère de dimanche ou de jour de congé sans qu'on aille récolter des échantillons qui étaient ensuite déterminés en commun.

 

Dès 1897, j'en étais membre et c'est l'un des collègues que j'y rencontrais le plus souvent qui m'introduisit, en 1900, à la Société entomologique de France. Là, je me trouvai d'emblée en relation avec les spécialistes qui sont l'élément fondamental de cette illustre compagnie et les maîtres éminents qui la fréquentent.

 

Deux d'entre eux eurent une influence décisive sur mon avenir : MM. E.L. Bouvier, professeur au Muséum, et M. A. Giard, professeur à la Sorbonne. C'est là aussi que je connus le Dr. R. Jeannel, alors interne des hôpitaux, qui venait déjà parmi les jeunes la place qu'il occupe maintenant parmi les chefs.

 

Dès le début, M. A. Giard s'intéressa à moi, m'ouvrit son laboratoire et sa bibliothèque de la rue d'Ulm, et m'invita aux réunions qui se tenaient le Dimanche matin dans son appartement de la rue Stanislas.

 

On sait avec quelle générosité ce savant dispensait les ressources de son étonnante érudition et tout le profit qu'on pouvait retirer d'entretiens qui constituaient toujours d'utiles et riches leçons.

 

Dans le même temps, j'allais aussi au Muséum, où j'étais non moins bien accueilli par M. Bouvier, qui avait transformé en ruche une chaire en pleine décadence.

 

Lorsqu'à 21 ans, je revins du XXe Corps, après une année de service militaire, on venait de décider la création, en Algérie, d'une Ecole d'Agriculture, et le Gouvernement général s'était adressé au professeur A. Giard pour le recrutement du personnel spécialisé.

 

Désigné par le maître, je fus nommé, par arrêté, Préparateur chargé des travaux pratiques de Zoologie. J'entrai en fonctions le Ier Octobre 1905.

 

Voici donc 50 ans que je suis fonctionnaire de l'ordre scientifique, carrière que je n'ai à aucun moment abandonnée si ce n'est pendant la dernière guerre (54 mois de mobilisation).

 

Les deux années que je passai en Algérie furent des plus fécondes ; mon instruction générale et mes connaissances s'y développèrent beaucoup plus que je n'aurais pu le faire en France dans le même temps.

 

Tout d'abord, mon chef, le Dr J.P.Bounhiol -qui professait la Zoologie aux écoles supérieures d'Alger, érigées depuis en Universités- était un ancien élève d'Alfred Giard et un naturaliste complet.

 

Sous sa direction et à ses leçons, je me familiarisai d'autant mieux avec l'étude des Vertébrés et des Invertébrés que j'avais à les travailler moi-même et à les faire étudier par des jeunes gens de 17 à 20 ans.

 

Aux animaux terrestres et marins classiques, j'ajoutai, sur les conseils du Dr. Bounhiol, de nombreux animaux de tous ordres spéciaux à l'Afrique du Nord.

 

Un cours de Zootechnie et d'art vétérinaire ayant été ouvert, sous la direction de M. Trouette, Vétérinaire sanitaire en chef d'Alger, on me chargea d'y assurer les mêmes fonctions qu'à la chaire de zoologie. J'eus ainsi l'occasion d'acquérir des données générales, théoriques et pratiques, sur ces sciences appliquées.

 

Une autre branche de la Biologie allait bientôt me réclamer. Un de mes confrères, affecté aux cours de Chimie et de Microbiologie, tomba gravement malade, puis quitta l'Ecole. Ses attributions furent partagées, et c'est à moi qu'échut la Microbiologie.

 

Cette matière était alors professée par le Dr. Soulier, élève de Pasteur, sous-Directeur de l'Institut Pasteur d'Alger. J'en avais suivi jusque-là les cours, mais pour remplir les devoirs de ma nouvelle charge, il me fallait savoir bien davantage.

 

Le Dr. Soulier me fit donc venir deux ou trois fois par semaine à Alger où je remplis auprès de lui, dans son laboratoire de l'Institut Pasteur, les fonctions d'aide-Préparateur.

 

C'était un homme d'un grand savoir, affable et bon, mais très strict sur la méthode et la précision scientifique. La microbiologie était pour lui comme un sacerdoce dont les règles ne comportant aucune dérogation.

 

J'appris beaucoup, théoriquement et pratiquement, durant les longues heures passées en sa compagnie. Je lui dois le goût du travail soigné, de l'observation rigoureuse, et une certaine retenue devant les déductions qui dépassent le cadre des faits contrôlables.

 

Du temps que ces fonctions laissaient libre, une partie était consacrée à suivre les cours de Botanique et de Géologie et, moins régulièrement, de Chimie, professés respectivement par MM. Legault et Trabut, Ficheur, Pouget. Les deux premiers comportaient des exercices sur le terrain et il suffit de rappeler quels maîtres éminents furent Trabut et Ficheur pour indiquer le niveau élevé de leur enseignement.

 

Toute la liberté dont je disposais était employée à des recherches entomologiques, surtout à la récolte, l'observation et l'élevée des Lépidoptères.

 

Bien souvent, mes courses étaient faites en compagnie de mon vieil ami Léon Ducellier, depuis des années en Algérie dont il connaissait parfaitement la flore.

 

En 1907, M. G.A. Poujade, qui s'occupait des Lépidoptères à la chaire d'Entomologie du Muséum d'Histoire Naturelle, prit sa retraite. M. Bouvier me proposa la place devenue vacante et au début d'Août, j'étais nommé Préparateur au Muséum par arrêté ministériel. Le 1er octobre 1907, j'entrais en fonctions.

 

Dans la lettre par laquelle il m'apprenait ma nomination, M.Bouvier écrivait ; "Vous aurez la charge de la collection de Lépidoptères du Muséum. C'est un vaste domaine et vous ne manquerez pas de besogne".

 

Le domaine était vaste, en effet, le plus vaste de la chaire d'Entomologie, après les Coléoptères, mais la collection consistait surtout en un stock énorme de Lépidoptères accumulé dans la galerie de Zoologie d'une part, et de l'autre au laboratoire, 55 rue de Buffon.

 

Il y avait des milliers de boîtes contenant des Papillons en papillotes ou piqués sur le côté. Un petit nombre en renfermait d'étalés mais peu de nommés à l'exception des Microlépidoptères de France, classés par Ragonot, des collections particulières : J. Fallou, Ragonot, de Beaulieu, demeurées telles qu'elles étaient entrées.

 

Quelques centaines de tiroirs (moins de 400) hâtivement remplis à la galerie (en outre de ceux exposés au public) lors de la mise en service de ce bâtiment, en 1889, étaient censés représenter "la collection générale". En fait, la collection de Lépidoptères du Muséum était Inexistante.

 

M. Bouvier connaissait bien cette situation, qu'il déplorait et ne pouvait accepter de voir s'éterniser; aussi, dès mon entrée dans son service, me donna-t-il cette consigne formelle : "la collection d'abord et avant tout".

 

Vers 1905, un homme qui a beaucoup fait pour le Muséum et fut un de ses premiers "Associés", M. E. Boullet, banquier à Corbie, décida de donner à notre établissement sa collection de Lépidoptères, offrant de surcroît d'aider à son inclusion dans la nôtre. L'état de celle-ci, l'absence d'un concours efficace avaient tout juste permis de grouper ce qu'on avait alors d'Hesperidae, famille pour laquelle il existait, à Paris même, un spécialiste M.Paul Mabille.

 

Avec l'approbation de M. Bouvier, nous nous mîmes d'accord sur un plan de travail. Le classement, ou plus exactement, l'établissement de la collection fut repris tout au début, par les Papilionidae, et s'est poursuivi depuis lors aussi méthodiquement que le permettent les ressources et les moyens matériels du service.

 

M. Boullet payait de ses deniers une étaleuse, chargée exclusivement de la préparation des Papillons ; tous les mois, je lui envoyais à Corbie un stock d'échantillons de la famille en cours de classement, il les étiquetait, les groupait, puis me les retournait ou les rapportait lors des deux ou trois jours qu'il venait passer chaque mois à Paris et pendant lesquels nous travaillions ensemble.

 

Notre collaboration dura jusqu'à sa mort en 1924. Mais la détermination, le classement et l'arrangement en collection m’ont toujours incombé entièrement. C'est une grosse besogne, et, comme le service comporte les inévitables obligations de tous les services du Muséum : consultations, déterminations, communications, visites, renseignements de toute nature, qui prennent tant d'heures aux travaux de laboratoire, le classement n'eût avancé qu'avec une grande lenteur si je n'avais pris la décision d'allonger les journées en faisant plus que les six heures de présence exigées par le règlement.

 

Venant à 8 heures le matin, ne prenant qu'une heure pour déjeuner, partant à 6 ou 7 heures le soir, je fournissais 9 à 10 heures de travail effectif.

 

Dans ma pensée, ces conditions anormales ne devaient avoir qu'un temps, mais lorsqu'on sut que la collection de Lépidoptères du Muséum se classait et s'organisait, les consultations et les demandes de renseignements se multiplièrent, Lépidoptéristes français et étrangers reprirent le chemin d'un service qui, depuis longtemps, avait cessé de les intéresser ou de leur être utile, les envois augmentèrent dans d'énormes proportions.

 

Actuellement, la collection de Lépidoptères occupe 9 pièces dans les locaux du premier étage des bâtiments de la rue de Buffon, où se trouvent plus de 7.500 cadres 50 x 40, et environ 2.500 boîtes formats divers.

 

Au 3ème étage sont entreposés 10 grandes armoires pleines de tiroirs et plusieurs milliers de boîtes. Il reste aussi 500 cadres de la collection Boullet à la galerie, et les 12 armoires de Nymphalides indo-australiens de la collection Fruhstorfer pour lesquels il n'y a pas de place au laboratoire.

 

Les chiffres ci-dessous résument l'état des groupes classés jusqu'à 1955, comparés à ce qu'ils étalent en 1907, par dénombrement des cadres occupés.

 

PAPILIONIDAE

1907

48

1935

760

PIERIDAE eurasiens et américains

SATYRIDAE

26

48

432

620

DANAIDAE

28

503

NEOTROPIDAE

6

128

AMATHUSIDAE

8

104

BRASSOLIDAE

8

120

MORPHIDAE

16

112

HELICONINAE

8

96

ACRAEINAE

8

144

CATAGRAMMINAE

1

24

PREPONA et AGRIAS

2

32

CHARAXES africains

5

80

ERYCINIDAE

12

168

HESPERIDAE

80

200

CASTNIADAE

1

30

HEPIALIDAE

0

16

Sont, en outre, en attente (groupés):

 

 

NYMPHALIDAE africains

40

72

                           eurasiens & australiens

80

256

 

Beaucoup de ces groupes sont maintenant à l'étroit et de nombreux cadres devraient être dédoublés.

 

Parmi les travaux occasionnels relatifs au service et qui réclament des soins particuliers, on doit citer la préparation et l'expédition des collections données à l'établissement et dont il faut aller prendre possession sur place.

 

J'ai eu à m'occuper des collections : G.A. Poujade, P. Thierry-Mieg, A. David, Bon. M. Tossizza, C. Jourdheuille, Bertrand-Loubet, J. Schiumberger, L. et J. de Joannis.

 

Deux de ces missions offrirent des difficultés spéciales. En Mai 1918, on m'envoya d'urgence chercher la collection de M. E. Boullet en péril de destruction dans Corbie (Somme) bombardé de jour et de nuit par les Allemands, et transportée en secondes lignes par les Australiens.

 

Quelques semaines plus tard, j'avais à assurer le déménagement et le transport au Muséum de la collection Galichon dans Paris bombardé par les Berthas.

 

En ce qui concerne les voyages et missions énumérés d'autre part, qu'on me permette de rappeler qu'ils ont eu lieu pendant le temps de mes vacances, et que je n'ai bénéficié, pour la plupart d'entre eux, d'aucune subvention du Muséum.

 

Que de tous ces voyages et missions, sans exception, j'ai rap-porté des échantillons pour les collections du Muséum.

 

Mes amis d'Angleterre, MM. A. Dicksee, W. Schmassmann, Prof.Poutton, etc. m'ont donné tout ce que je leur demandais. C'était, naturellement, des raretés que nous étions hors d'état d'acheter.

 

M. J.J. Joicey, le plus généreux de tous, m'a libéralement prodigué quantité de formes nouvelles ou rarissimes que, dans bien des cas, il était seul à posséder et ces centaines d'exemplaires représentent en outre de leur intérêt scientifique une valeur marchande considérable.

 

En Suisse, M.R. Biedermann a fait de même et continue à enrichir nos séries de pièces magnifiques, après nous avoir fait don des doubles d'Hepialidae de la coll. C. Oberthur, d'une importante partie des Pieridae et Syntomidae de la coll. A.H. Fassl, auxquels il ajouta tout récemment la collection entière des Syntomidae du Dr. Draudt avec tous ses "Types".

 

Pas une fois, je ne suis revenu du Maroc sans ramener des spécimens pour divers services du Muséum : à la Géologie des fossiles du Moyen Atlas, principalement des Hauts sommets ; à la Culture des plantes vivantes ; à la Phanérogamie quelques échantillons recueillis au-dessus de 5.000 mètres ; à 1'Herpétologie des Reptiles et des Poissons ; à. la Mammalogie et au Zoo des Mammifères et des Oiseaux ; au Vivarium des petits Mammifères et des Reptiles, au total plus de 80 animaux vivants parmi lesquels des Autruches, des Chameaux, et surtout 1a rare Pintade du Maroc.

 

En Septembre dernier, au cours d'un voyage en Espagne et aux îles Canaries, j'ai recueilli, pour la Culture, 9 espèces de plantes vivantes du sommet de la Sierra-Nevada et des montagnes de Ténériffe.

 

Dès 1895, l'avais commencé de former une collection de Lépidoptères, d'Europe, en m'attachant spécialement à deux groupes négligés par les amateurs : les Aegeriidae, famille tout entière mimétique, dont les représentants ne sont pas capturés en nombre, et les Lépidoptères Homoneures qui renferment notamment les Micropterygidae, types archaïques d'un très grand intérêt.

 

La maîtrise appartenait sans conteste aux Allemands et aux Anglais dans ces deux groupes pour lesquels il n'existait pas en France d'autre documentation notable que la collection Ch. Oberthur, encore était-elle à peu près inexistante pour les Micropterygidae.

 

Après avoir abandonné ma collection générale en arrivant au Muséum, je portai tous mes efforts et toutes mes ressources sur la constitution d'une collection mondiale des deux groupes ci-dessus.

 

Pour les Aegeriidae, j'ai ramené en France la maîtrise de cette famille et ma collection personnelle est, après celle de Lord Rothschild, la plus importante des collections privées. Elle renferme plus de 200 "Types" et "Cotypes", plus de 4.000 spécimens et a servi de base aux travaux que j'ai consacrés à ces insectes.

 

Dans les Micropterygidae, je possède maintenant 50% des espaces connues, mais surtout je me suis efforcé de réunir le plus de documents possibles sur leur biologie et leur morphologie.

 

J'ajoute qu'il a toujours été dans mes intentions de donner un jour ces deux collections au Muséum.

 

Comme spécialiste, mes relations avec les musées et les collectionneurs étrangers sont actives, mais je considère avoir, vis à vis de nos compatriotes, des obligations plus étendues du fait même de mes fonctions au Muséum. 

 

Plus que personne, j'ai le devoir moral de me préoccuper du développement de la Lépidoptérologie française.

 

Après la guerre, la situation de celle-ci était inquiétante. Beaucoup d'entomologistes avaient disparu ; pour ceux qui restaient, les conditions d'existence n'étaient plus les mêmes, certains abandonnaient l'histoire naturelle dont les jeunes se détournaient faute de temps, de moyens, et attirés aussi par d'autres distractions. Les anciens expérimentés étaient âgés et allaient bientôt s'éteindre : en 1922 L. Viard, en 1925 P. Mabille, en 1924 Ch. Oberthür et E. Boullet, puis successivement E. Vogt, H. Brown, C. Dumont et enfin, le plus éminent de tous : J. de Joannis en 1932, après des années de maladie.

 

Pendant deux ou trois ans, un confrère réunit chez lui quelques amateurs de ses relations, mais il quitta Paris et tout restait à faire pour grouper, sur un terrain neutre, l'ensemble des Lépidoptéristes, rétablir une solidarité nécessaire, réveiller les vocations chancelantes, en susciter de nouvelles, guider et aider les débutants. C'est alors que je fondai le groupe des Lépidoptéristes de Paris, qui tient des réunions mensuelles à 1'amphithéâtre d'entomologie, mis gracieusement à notre disposition, depuis 1932, par le Dr. Jeannel, et dont j'organise les excursions collectives pendant la belle saison.

 

D'une quinzaine au début, le nombre des adhérents est passé à plus de 50 et augmente sans cesse. Ce résultat est intéressant en lui-même puisqu'il montre que la décadence de la Lépidoptérologie est enrayée, mais il l'est davantage du point de vue de l'intérêt du Muséum. Celui-ci, en effet, ne dispose pas de fonds pour l'achat des Insectes, généralement coûteux, qui manquent à ses collections. Il n'a pas non plus de crédits pour les faire chasser sur place par des spécialistes, et ne peut guère compter que sur des dons pour compléter ses séries, même pour les espèces rares de notre faune.

 

En multipliant les relations des collectionneurs avec le Muséum, je fais de ceux-là des amis de notre vieil établissement qui sait bien qu'en Entomologie tout au moins, c'est aux amateurs qu'il doit, pour une large part, l'accroissement le plus important de ses richesses. C'est une sorte d'apostolat dans lequel, outre la compétence, l'équation personnelle joue un grand rôle, les collectionneurs accordant à l'ami ce qu'ils refuseraient au fonctionnaire.

 

J'ai pu ainsi obtenir beaucoup d'espèces rares et de dons importants qui ne seraient pas entrés au Muséum autrement. Dans bien des cas, d'ailleurs, c'est à moi, personnellement, que les échantillons étaient donnés.

 

Actuellement, on peut dire, sans exagération, que plus de la moitié des Lépidoptéristes français connaît le chemin du laboratoire d'Entomologie et qu'il n'est pas de collectionneur de province ou de l'étranger passant par Paris qui ne vienne chez nous.

 

Tous ceux de la capitale qui sont spécialisés et travaillent sérieusement fréquentent assidûment le service des Lépidoptères.

 

 

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