Le Blanc : NOTICE

Documents disponibles au laboratoire de chimie du Muséum National d’Histoire Naturelle,

63 rue Buffon 75005 Paris

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NOTICE

 

SUR LES

 

TRAVAUX ET TITRES SCIENTIFIQUES

 

DE M. FÉLIX LE BLANC

 

Après sa sortie de l'École des mines, depuis plus de trente ans, M. Félix Le Blanc se livre à des études de science pure ou appliquée et à des travaux relatifs à l'enseignement.

 

Parmi les mémoires qu'il a publiés, quelques-uns renferment des observations qui ont mis en évidence des résultats imprévus ou nouveaux dont aujourd'hui l'exactitude ne fait plus aucun doute et qui servent de base à des travaux nombreux et importants.

 

Il suffira de citer ses recherches sur l'air confiné, qui, en démontrant l'impossibilité d'expliquer l'asphyxie par le charbon, au moyen de la seule présence de l'acide carbonique provenant de sa combustion, ont conduit l'auteur à découvrir le rôle vénéneux de l'oxyde de carbone. Cette observation a jeté une vive lumière sur une foule de questions d'hygiène, de physiologie et de pathologie qui occupent encore les maîtres de la science.

 

La dissolution de l'oxygène dans la litharge en fusion a précédé de beaucoup les recherches ultérieures qui ont multiplié les exemples de ces dissolutions ou fixations de gaz par des liquides ou par des solides.

 

A l'époque où elle fut constatée par l’auteur, elle fut considérée comme une singulière nouveauté.

 

Des recherches de chimie organique sur l'hématine du bois de campêche, l'éther acétique perchloruré, l'essence d'absinthe, les amides, la caséine extraite du sang ;

 

De nombreuses et pénibles expériences sur la ventilation ou l'assainissement des prisons, des hôpitaux et des casernes, exécutées à la demande de l'administration de l'intérieur ou de la guerre ;

 

L'analyse des gaz rejetés par les Volcans, les Soffioni et les Lagoni ;

 

La comparaison de l'effet des divers liquides excitateurs de la Pile ;

 

Enfin, un grand nombre d'expériences comparatives de Photométrie et d'études sur tout ce qui concerne l'éclairage public ;

 

Tels sont les principaux titres de l'auteur.

 

Les divers travaux qui font l'objet de cette notice et qui ont trait à la chimie minérale, organique et physiologique, ainsi qu'à la physique et à la spécialité de l'ingénieur, sont exposés ci-dessous à peu près dans l'ordre chronologique.

 

TBAVAUX ET PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES.

1. Recherches sur l’hématine (matière colorante du bois de campêche).

(Citées dans le Traité de Chimie de M. Dumas, tome 8, pages 108 et 109.)

L'auteur a extrait, des cristaux altérés de la fabrique de M. Panay à Puteaux, une nouvelle matière cristallisée, la chryshématine, et en décrit les propriétés.

 

2. Recherches sur la composition de l'air confiné.

(Mémoire lu à l'Académie des Sciences le 6 juin 1842; Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome V, page 223.)

L'auteur prouve dans ce mémoire l'influence exercée sur la composition de l'air non renouvelé par la respiration des hommes ou des animaux, par la combustion des appareils d'éclairage, etc. Il a fait concourir les méthodes d'analyse précises de l'air à l'étude de l'assainissement des enceintes habitées, à l'efficacité des divers systèmes de ventilation pour renouveler l'atmosphère des salles d'hôpitaux (Les expériences faites par M. Le Blanc sur le chauffage et la ventilation des hôpitaux, salles d'assemblées, théâtres, sont rapportées dans le Traité de la ventilation de M. le général Morin), amphithéâtres de cours publics, salles d'assemblées, casernes, écuries militaires, écoles, salles de spectacle.

 

Dans ce mémoire, l'auteur a également étudié la composition d'atmosphères artificielles capables de déterminer l'asphyxie ; il prouve que dans les atmosphères rendues mortelles par la combustion du charbon, la proportion d'acide carbonique formé est insuffisante, pour déterminer l'asphyxie et que celle-ci est due à la présence de l'oxyde de carbone qui, même à la plus faible dose, exerce une influence délétère sur l'économie animale et peut amener la mort.

 

Les méthodes d'analyses ont été souvent celles qui ont été employées par MM. Dumas et Boussingault dans leurs belles recherches sur la composition de l'air atmosphérique.

 

De plus, l'auteur a fait aussi intervenir une méthode analytique, qui lui est propre, pour le dosage de l'acide carbonique. Cette méthode a été adoptée par MM. Andral et Gavarret dans leurs intéressantes recherches sur la respiration chez l'espèce humaine (1843).

 

3. Recherches sur les produits dérivés de l'éther acétique par l'action du chlore, et en particulier sur l'éther acétique perchloruré.

(Mémoire lu à l'Académie des Sciences, le 28 novembre 1843; Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome X, page 497.)

Les importantes recherches de M. Dumas sur l'acide chloracétique et le travail de M. Malaguti sur les éthers composés soumis à l'action du chlore, ont conduit l'auteur à étudier avec le plus grand soin l'action du chlore sur l'éther acétique bichloruré de M. Malaguti. Il a ainsi obtenu, en faisant intervenir l'action des rayons solaires, la série complète des produits chlorés par élimination successive de l'hydrogène. On obtient finalement l'éther acétique perchloruré, exempt d'hydrogène. Ce corps, sous l'influence du chlore au soleil, se change en sesquichlorure de carbone de Faraday. Sous l’influence de l'eau ou des alcalis, il se transforme complément en acide chloracétique, résultat intéressant au point de vue de la conservation du type chimique.

 

4. Note sur l'éther perchloracetique.

(Comptes rendus de l’Académie des Sciences, tome XXI, page 925)

L'auteur réfute dans cette note quelques critiques présentées au sujet du mémoire précédent.

 

5. Rapport d'une Sous-Commission chargée d'examiner les conditions de la salubrité des cellules de prisonniers, pour la nouvelle maison déarrêt destinée à remplacer la prison de la Force (Mazas).

(Moniteur universel des 5 et 13 décembre 1884 et Actes du Conseil général du département de la Seine [session de 1844].).

La commission nommée par M. le préfet de la Seine était présidée par l’illustre Arago qui voulut bien donner son approbation aux expériences instituées pour examiner les deux systèmes de chauffage et de ventilation en présence. - La sous-commission était composée comme il suit : MM. Gay-Lussac, Boussingault, Péclet et Félix Le Blanc, rapporteur.

 

MM. Péclet et F. Le Blanc furent désignés pour recevoir les appareil de chauffage et de ventilation et constater leurs effets lorsqu’ils furent installés à la prison de Mazas. (Rapport à M. le préfet de la Seine.)

 

6. Observations sur le jaugeage des courants d'air dans les canaux de diverses sections.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXXII, page 807.)

Cette note présentée à l'Académie à l'occasion des expériences publiées par M. le général Morin en 1851 sur les appareils de chauffage et de ventilation de MM. Chollet et Cie pour la dessiccation des substances alimentaires végétales par le procédé de M. Masson, avait pour objet d’établir que les expériences de la sous-commission précitée avaient déjà mis en évidence, dès 1844, des faits analogues à ceux qui étaient signalés par le savant académicien.

 

7. Rapport adressé à M. le Ministre de la guerre par une commission spéciale chargée d'étudier des questions relatives à l'assainissement des casernes.

(Extrait inséré dans les Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XXVII, . page 373.)

Ce rapport contient un grand nombre d'expériences relatives à la composition de l’air et au jaugeage des courants d'air, à l’aide de l'anémomètre de M. Combes, pour arriver à fixer le volume d'air individuel nécessaire dans les chambres.

 

A la suite de ce rapport, M. Le Blanc fut chargé, concurremment avec M. le capitaine du génie Perrin et par décision de M. le Ministre de la guerre, sur la proposition du Comité des fortifications, d'exécuter une série d'expériences propres à établir les meilleurs procédés d'assainissement des casernes, à l'aide de moyens simples dispensant d'appareils spéciaux de chauffage.

Ces expériences, prolongées pendant deux ans, ont donné lieu à un rapport très développé et accompagné de plans et de chiffres nombreux d'expériences.

Ce travail, sur le rapport de M. de Lagréverie (alors chef de bataillon du génie), a été accueilli favorablement par le Comité des fortifications.

 

8. Recherches sur la composition de Vair dans quelques mines.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXI, page 164, et Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XV, page 488.)

Les expériences ont porté sur l'air recueilli sur un grand nombre de points dans les mines de Poullaouen et de Huelgoat (Finistère).

Les analyses se rapportent à l'air respirable ou irrespirable. On y trouve, entre autres résultats, la composition de l'air impropre à la combustion de la lampe du mineur et qui reste cependant encore capable d'entretenir la respiration.

Enfin l'auteur prouve que, sur quelques points de ces mines, l'air non renouvelé peut devenir asphyxiant par la seule disparition de l'oxygène, sous l'influence du contact de roches pyriteuses qui se vitriolisent.

 

9. Sur quelques faits relatifs aux propriétés chimiques de l'oxyde de carbone.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXX, page 483.)

L'oxyde de carbone était considéré par les chimistes comme l'un des corps les moins susceptibles de s'engager dans une combinaison. Le chlore seul pouvait s'unir à lui, on ne connaissait aucun réactif qui fût propre à déceler sa présence ou à le séparer dans un mélange gazeux.

L'auteur signale pour la première fois la propriété que possède l'oxyde de carbone de se dissoudre dans le protochlorure de cuivre, Cu2 Cl, dissous dans l'acide chlorhydrique ou dans l’ammoniaque.

Ce procédé d'absorption de l'oxyde de carbone est devenu aujourd'hui classique dans l'analyse des mélanges gazeux.

L'auteur y a eu recours dans l'étude du gaz provenant de la décomposition de l’eau par le charbon.

Ce gaz, proposé pour servir à l'éclairage, a été rejeté, en raison de la forte proportion d'oxyde de carbone, produit vénéneux, qu'il renferme toujours en quantité considérable.

L'oxyde de carbone forme avec le protochlorure de cuivre une combinaison peu stable à équivalents égaux et dans laquelle ce gaz joue le rôle d'un corps simple.

 

10. Analyse de l'air des magnaneries du département du Gard.

En commun avec M. Dumas.

(Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome XLV, page 281.)

Ces analyses prouvent que l'altération de l'air peut être très-prononcée dans certaines conditions. L'oxygène peut descendre à 17, 6 p. 100, en volume, au lieu de 20, 9 (proportion dans l'air normal).

L'acide carbonique, contenu à la dose de quelques dix millièmes seulement dans l’air normal, peut s'élever jusqu'à 2, 5 p. 100.

 

11. Sur la dissolution de l'oxygène dans la litharge en fusion, et sur quelques circonstances qui accompagnent la production de la litharge dans la coupellation en grand.

(Comptes rendus de l'Académie de3 Sciences, tome XXI, page 293 et Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XVI, page 480.)

L'auteur prouve, par des expériences faites dans les ateliers métallurgiques de Poullaouen, que la litharge en fusion possède, comme l'argent, la propriété de dissoudre de l'oxygène, qui se dégage ensuite pendant le refroidissement ; plus tard seulement, divers observateurs constatèrent que d'autres substances en fusion telles que la fonte, l'acier et le cuivre peuvent absorber des gaz qui se dégagent ensuite pendant la solidification.

M. Henri Sainte-Claire Deville a rapproché ces expériences de certains faits de dissociation sur lesquels il a appelé l'attention des chimistes.

Disons toutefois que ce fait, qui avait échappé à M. Fournet, avait été pressenti par Thénard.

L'auteur prouve, en outre, que les litharges jaune et rouge (dont la valeur vénale est si différente), possèdent exactement la même composition, et que l’on peut passer de l’une à l'autre, suivant que le refroidissement est lent ou rapide.

 

12. Sur l'essence d'absinthe.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXI, page 379, et Annales de Chimie et de Physique, 3" série, tome XVI, page 333.)

C'est à l'huile essentielle d'absinthe que la liqueur connue sous le nom d'absinthe doit les propriétés fâcheuses qui ont été bien souvent signalées.

De l'essence brute du commerce l’auteur a extrait un principe immédiat pur, bouillant à 250°. Les analyses et la densité de vapeur prouvent que l'essence d'absinthe a la même composition que le camphre des laurinées. On peut en dériver le même carbure d'hydrogène, le camphrogène de M. Dumas.

 

13. Sur la présence de la caséine dans le sang de femme pendant l'allaitement.

En commun avec M. le docteur Natalis Guillot.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXXI, page 520.)

La caséine est la substance azotée contenue dans le lait des animaux ; elle constitue l'aliment essentiel dans les fromages.

Les auteurs l’ont rencontrée, en proportion relativement notable, dans le sang des nourrices. Le fait signalé alors était nouveau.

Depuis cette époque, on a signalé beaucoup de faits analogues. Ainsi M. Stas a constaté depuis, et par une méthode différente, la présence de la caséine dans le sang placentaire de la femme, servant à la nutrition du fœtus, après avoir démontré cette même présence dans l’allantoïde.

 

14. Sur la présence de la caséine dans le sang (suite).

(Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome XXXI, page 885.)

Ce mémoire fait suite au précédent.

La présence de la caséine y est démontrée, dans des cas nombreux, dans le sérum, après coagulation préalable à chaud, en présence du sel ammoniac.

Les réactions rendent, aussi, certaine la présence du sucre de lait dans le sang des femelles en lactation.

 

15. Sur la dévitrification du verre et sur la production de silicates artificiels à composition définie.

(Bulletin de la Société Philomathique. page 127 (1845) et Journal l'Institut, décembre 1845 )

Travail cité dans une Note de M. Dumas. (Comptes rendus de 1’Académie, tome XL, pages 1327 et 1329.)

Les analyses et les conclusions de l’auteur sur la dévitrification du verre s'accordent avec des vues déjà émises par M. Dumas et d'après lesquelles le phénomène dont il s'agit peut provenir de deux causes différentes :

1° La séparation d'un composé en proportion définie qui, en raison de sa moindre fusibilité, cristallise dans la masse maintenue longtemps à l'état de fusion pâteuse. Le silicate opaque qui cristallise possède une composition définie qui diffère de la partie vitreuse restée transparente. Ce genre de dévitrification s'opère sans perte de poids.

2° Un second mode de dévitrification est dû à la volatisation d'une partie de l'alcali du verre, à une haute température ; on obtient ainsi une matière d'aspect porcelané et moins fusible, qui peut souvent présenter une composition définie.

 

Aucune des analyses ne signale l’idendité de composition de la partie transparente vitreuse et de la partie opaque cristallisée.

Le phénomène ne serait donc pas du même ordre que celui de la transformation de l'acide arsénieux vitreux en acide opaque, du sucre d'orge en sucre cristallisé opaque, etc.

 

16. Recherches sur la déshydratation des sels ammoniacaux et des amides par l'acide phosphorique anhydre.

En commun avec MM. Dumas et Malaguti.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXV, pages 442, 473, 656, 734 et 784.)

Ces recherches, très-étendues et bien connues de tous les chimistes, ont servi de point de départ à une foule de travaux où les moyens d'action, les appareils et les vues qui dirigèrent les auteurs ont été mis à profit.

 

17. Sur la composition des betteraves saines et malades.

Bulletin de la Société d'Agriculture de Valenciennes (1852).

L'auteur a été adjoint par le conseil de la Société d'encouragement à MM. Dumas et Payen, comme délégué au Congrès agricole réuni à Valenciennes en 1852, époque à laquelle une maladie nouvelle sévissait sur les betteraves.

A cette occasion, il a communiqué les résultats de l'analyse des betteraves saines et malades en s'attachant principalement à la détermination des sels alcalins.

Les analyses comparées ne permettaient pas d'attribuer une influence à la variation de ces proportions.

L'auteur a analysé également, au même point de vue, les terres où la betterave est cultivée.

En rapprochant ces analyses de la composition des salins extraits des mélasses de betteraves, il a présenté quelques considérations sur la quantité d'alcalis enlevée annuellement à un hectare de terre par la culture de la betterave, en supposant qu'aucune restitution ne viennent réparer l'appauvrissement du sol en alcalis.

 

18. Sur la décomposition électrochimique de l'eau.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XXXVIII, page 444.)

L'auteur a constaté en 1854, les faits suivants : lorsqu'un voltamètre, contenant de l'eau chargée d'une assez forte proportion d'acide sulfurique, est entouré d'un mélange réfrigérant, la décomposition électrochimique de l’eau fournit, au pôle positif, un volume gazeux bien inférieur à la moitié du volume d'hydrogène recueilli au pôle négatif. L'oxygène ainsi obtenu est fortement ozoné et le liquide du voltamètre se charge d'eau oxygénée.

Il devient capable de transformer instantanément le protoxyde de plomb hydraté en bioxyde brun et le sulfure de plomb en sulfate; il bleuit la dissolution d'acide chromique, etc.

 

19. Rapport au nom du Comité de Physique et de Chimie de l’Ecole polytechnique sur une modification proposée pour la Pile de Bunsen. — Expériences nouvelles et considérations théoriques sur l'énergie des piles à deux liquides (1853).

(Sous presse dans les Annales de Physique et de Chimie.)

 

20. Sur la composition chimique des gaz rejetés par les évents volcaniques de l'Italie méridionale.

En commun avec M. Charles Sainte-Claire Deville.

(Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome LII, page 5.)

Par décision de l'Académie des Sciences, ce Mémoire a été inséré dans le Recueil des Mémoires des Savants étrangers.

Les explorations et les travaux de M. Charles Sainte-Claire Deville sur les terrains volcaniques éteints ou brûlants lui ont semblé réclamer pour ces derniers un complément important en s'appuyant sur les résultats que semblait promettre l’examen chimique des émanations gazeuses.

Ce savant a réclamé le concours de M. Le Blanc pour cet ensemble de recherches.

Les gaz ont été recueillis sur place par M. Charles Deville au moyen d'appareils nouveaux imaginés par les auteurs ; ils ont été transportés, sans altération possible, et analysés dans le laboratoire à Paris.

Ce travail renferme un nombre considérable d'analyses de gaz recueillis aux environs du Vésuve et de l'Etna.

Les auteurs distinguent : les fumerolles chlorhydrosulfureuses, les fumerolles sulfhydrocarboniques, les émanations carboniques et les émanations hydrocarburées.

On se bornera à reproduire la conclusion finale de ce mémoire :

La nature des émanations varie avec le temps qui s'est écoulé depuis le début de l'éruption, tandis qu'à un moment donné, la nature des fumerolles, en divers points, varie avec la distance au foyer éruptif.

 

21. Sur les émanations gazeuses qui accompagnent l'acide borique dans les Soffioni et Lagoni de la Toscane.

Lettre à M. Elie de Beaumont.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XLV, page 750.)

Les auteurs se sont transportés à Larderello près Montecerboli, à Castelnuovo, à Monte-Rotondo, etc., en Toscane, munis de tous les appareils et ustensiles pour procéder sur place aux explorations chimiques.

L'analyse des gaz a démontré aux auteurs la présence dans ces émanations, outre l’acide carbonique et l’acide sulfhydrique, d'une petite proportion d'hydrogène protocarboné (gaz des marais) et d'hydrogène libre, circonstance essentielle et caractéristique qui avait échappé à leurs devanciers : Spallanzani, Payen, etc.

 

22. Mémoire sur les émanations gazeuses qui accompagnent l'acide borique dans les Lagoni en Toscane.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XLV1I, page 317).

Les auteurs complètent la découverte annoncée dans la lettre précédente par des recherches de laboratoire sur les produits rapportés à Paris.

La présence de l’acide borique dans les courants même de gaz et de vapeur d'eau, sortant du sol, avait été mise en doute, dans ces dernières années.

Les auteurs en constatent la présence certaine en condensant les vapeurs sortant du sol, non par le refroidissement ou par leur passage dans l'eau (ce qui ne permet pas une conclusion positive), mais dans la potasse.

Toutes les émanations contiennent les mêmes gaz dont les proportions sont même peu variables.

Ainsi que l'avait reconnu M. Payen, l’acide carbonique est le gaz prédominant ; la proportion d'acide sulfhydrique peut atteindre 6, 5 p. 100. L'oxygène paraît faire complètement défaut; l'azote existe dans la proportion de 2 à 3 p. 100.

Enfin, la somme de l’hydrogène et du gaz des marais, dont la découverte appartient aux auteurs, peut atteindre 2 à 3 p. 100.

La présence de l'hydrogène libre dans ces émanations offre un nouveau trait de ressemblance avec les célèbres Geysers et Solfatares d'Islande où la silice gélatineuse remplace l’acide borique.

Mais, l'existence du gaz des marais, dans ces émanations, semble différencier les Soffioni des Geyser de l'Islande, où M. Bunsen n'a, comme on sait, jamais signalé ce dernier gaz.

 

23. Sur les émanations à gaz combustible qui se sont échappées des fissures de la lave de 1794 à Torre del Greco, lors de l'éruption du Vésuve en 1861.

En commun avec MM. Charles Sainte-Claire Deville et Fouqué.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome LV, page 75).

Les auteurs ont démontré que les gaz, abstraction faite de l’acide carbonique, de l'oxygène et de l'azote, contenaient des gaz combustibles : hydrogène protocarboné et hydrogène libre.

 

24. Sur l'énergie chimique des piles à deux liquides.

(Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome LXXIII, page 904).

Les recherches de l’auteur ont été faites à la suite d'un rapport sur une modification proposée à la pile de Bunsen (voyez n° 18 de cette notice).

Il a étudié l'influence de divers liquides réductibles par l'hydrogène, en remplacement de l'acide azotique, dans la pile ordinaire de Bunsen.

Il en résulte, toutes choses égales d'ailleurs, que les liquides qui, par leur réaction sur l'hydrogène, développent la plus grande somme de chaleur, fournissent aussi la plus grande énergie voltaïque.

 

25. Expériences photométriques sur les becs à gaz.

Expériences sur les relations entre la consommation du gaz et le pouvoir éclairant.

Rapports sur divers systèmes d'éclairage et appareils proposés pour l'éclairage public et privé.

 

M. Le Blanc a rédigé pour le Dictionnaire de Chimie, publié par M. Wurtz (1er volume), les articles suivants, dans lesquels on a bien voulu voir des études sérieuses, originales, et non de simples compilations :

Air atmosphérique ;

Air confiné ;

Analyse des gaz ;

Analyse organique ;

Acide butyrique ;

Emaux ;

Gaz de l'éclairage ;

Article très-développé sur sa fabrication, ses propriétés, sas applications et l'essai de son pouvoir éclairant (documents nouveaux).

 

Il a de plus rédigé .

Des Programmes de prix et Rapports divers, au nom du Comité des Arts chimiques du conseil de la Société d'encouragement.

(Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, 1847-1870.)

 

TITRES.

Ingénieur civil des mines depuis 1836 (élève breveté). Mémoire et Journal de voyage approuvés par le Conseil des Mines ;

Licencié-ès-sciences physiques ;

Attaché au laboratoire particulier de M. Dumas (1839-1845) ;

Répétiteur de chimie à l'École polytechnique, depuis 1846 ;

Chef des laboratoires d'analyse à l'École centrale des Arts et Manufactures, depuis 1854 ; Chargé de cours à cette même Ecole, 1867-1871 ;

Vérificateur du Gaz de la Ville de Paris ;

Membre de la Société philomatique ;

Membre du conseil de la Société chimique de Paris ;

Secrétaire de la Commission de l'Association scientifique de France (1871) ;

Désigné successivement par M. le Ministre de la guerre et M. le Préfet de la Seine pour faire partie de Commissions scientifiques chargées d'étudier des questions d'utilité publique ;

Rapporteur de quatre de ces Commissions ;

Membre du Jury d'admission à l'Exposition universelle de 1867 ;

Présenté en seconde ligne par les Conseils de l'École polytechnique pour la place d'examinateur des élèves (1851) ;

Présenté en seconde ligne pour la place d'examinateur d'admission pour les sciences physiques et chimiques à cette Ecole (1861) ;

Placé sur la liste des candidats à l'Académie des Sciences par la section de chimie, lors de la dernière vacance (1868) ;

A suppléé M. Frémy dans la chaire de chimie à l'École polytechnique (1849-1862 et 1871).




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