Guillaumin : Travaux scientifiques

Documents disponibles au laboratoire de chimie du Muséum National d’Histoire Naturelle,

63 rue Buffon 75005 Paris

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Notice sur les titres et travaux scientifiques

 

de

 

A. Guillaumin

Docteur es Sciences/Lauréat de l'Institut/Sous-directeur du laboratoire de culture au Muséum national d'histoire naturelle

 

 

INTRODUCTION

La chaire de culture du Muséum a fréquemment changé d'orientation depuis sa fondation il y a bientôt un siècle et demi.

 

Successivement elle fut consacrée à l'Agriculture, à l'Horticulture sous toutes ses branches (arboriculture, floriculture, culture potagère), à l'Acclimatation, à l'Agronomie coloniale, mais elle ne cessa jamais d'être, avant tout, un conservatoire de plantes vivantes fournissant des matériaux d'étude .pour les différentes branches de la botanique et un enseignement par la présentation des plantes rangées par ordre systématique (École de botanique), par catégories utilitaires (plantes alimentaires, médicinales et industrielles des pays tempérés et tropicaux) et ornementales.

 

On oublie trop souvent cependant qu'à côté des jardins et des serres, elle comporte aussi depuis près de cinquante ans an laboratoire où doivent être poursuivies des recherches de botanique appliquée, de classification des variétés, races et hybrides de plantes ornementales et utilitaires, de génétique et — sans empiéter de quoi que ce soit sur d'autres chaires — de physiologie et de chimie végétales appliquées.

 

La chaire de culture ne saurait être, d'aucune façon, un service de systématique, mais il n'en est pas moins vrai que la systématique est une de ses bases : il ne suffît point de cultiver des plantes, il faut aussi les étiqueter correctement et, en réunissant non seulement des espèces mais des variétés, des formes horticoles et des hybrides, elle prolonge et complète en quelque sorte le service de phanérogamie.

 

Nommer les hybrides et métis produits spontanément ou réalisés artificiellement par l'habileté des horticulteurs et des agronomes n'est pas tout : il faut en étudier la constitution, le comportement chromosomique, les combinaisons de caractères, en un mot s'adonner à la génétique, science récente mais pleine d'avenir et ouvrant la voie à toute une série de réalisations pratiques.

 

La chaire de culture a joué un rôle éminent par l'introduction dans nos colonies de plantes utiles où certaines constituent maintenant la principale source de richesse, n'est-ce pas à elle qu'on doit l'introduction du café aux Antilles, de la vanille à Tahiti et à la Réunion ?

 

Ce rôle, elle doit le continuer bien que, malheureusement, les jardins coloniaux ne lui soient plus rattachés, mais, pour cela, elle doit savoir utiliser les découvertes de la physiologie sur la production des racines afin de les appliquer à la multiplication des plantes et sur le pouvoir germinatif des graines en vue de l'utiliser au transport des semences d'un pays à un autre.

 

Enfin, si on utilise quantité de produits alimentaires (fécules, huiles, graisses, etc.), on ignore bien souvent leur genèse, même chez les plus communes, et c'est encore là un des buts de la chaire que de chercher à élucider ces problèmes.

 

L'exposé analytique des travaux que nous avons tous et depuis vingt-cinq ans poursuivis au Muséum montrera, nous l'espérons, non seulement que nous avons toujours été fidèle à l'orientation traditionnelle de la chaire, mais que nous n'avons pas délaissé les champs nouveaux qui s'ouvrent à son activité.

 

Nous nous permettrons d'ajouter qu'associé intimement, depuis plus de dix ans, à la direction du service comme sous-directeur, nous avons pu nous rendre compte d'une façon pratique des difficultés toutes spéciales venant de locaux importants mais, pour la plupart, démodés ou hors service, d'un personnel réduit à l'extrême et insuffisamment rétribué et d'annexés importantes (Jardin de Jussieu à Chèvreloup), mais où tout est à créer et qui nécessiteraient, pour entrer vraiment dans l'ère des réalisations, des dotations considérables et une main-d'œuvre importante et qualifiée.

 

Enfin, les visites que nous avons faites aux Jardins botaniques étrangers nous ont permis de prévoir des remaniements indispensables et profonds dans la présentation et le groupement des collections : tout en tenant rigoureusement compte des progrès de la science, on pourrait réaliser des ensembles plus agréables et plus instructifs et rajeunir notre vieux Jardin des Plantes.

 

 




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