Emberger : RÉSUMÉ DES TRAVAUX

Documents disponibles au laboratoire de chimie du Muséum National d’Histoire Naturelle,
63 rue Buffon 75005 Paris

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Notice sur les titres scientifiques

 

de

 

Louis Emberger

 

 

INTRODUCTION

Je suis né à Thann (Haut-Rhin), le 23 janvier 1897.

Ma vocation scientifique a des racines lointaines. Dès l'âge de 8 ans, j'étais le compagnon de mon Père, qui consacrait ses loisirs à l'étude de la flore de mon pays natal. J'ai parcouru avec lui, et pendant des années, nos belles Vosges, la plaine et le Jura alsaciens.

 

Je fis aussi, étant encore collégien, plusieurs voyages en Suisse. Mes premières émotions de naturaliste datent de ces randonnées.

 

Devenir botaniste me semblait être la plus belle carrière du monde. Bien connaître les plantes et trouver des raretés était mon plus grand bonheur.

 

Voyant mes goûts, mon Père m'orienta vers la Pharmacie, parce que la profession de Pharmacien était la seule, étant donné la situation de ma famille en Alsace, qui pût me permettre de satisfaire ma passion naissante. Je croyais donc devenir Pharmacien en Alsace et consacrer mes loisirs à l'étude de la flore de mon pays.

 

Mais la guerre de 1914-18, en rendant l'Alsace à la France, changea le cours de ma carrière. Au lieu de faire mes études à Strasbourg, des liens de famille et les circonstances m'orientèrent sur Lyon.

 

Aimant passionnément l'étude et très avide de savoir, je ne me limitai pas aux études pharmaceutiques; je m'inscrivis aussi à la Faculté des Sciences, où je reçus l'enseignement de plusieurs savants célèbres, notamment de Ch. DEPERET et d'A. GUILLIERMOND.

 

Pendant mes années d'études, mon amour pour la Botanique s'accrut. Je préparai la Licence, puis le Doctorat es Sciences, sans autre ambition que celle de compléter ma formation scientifique.

 

C'est pendant que je préparais ma thèse qu'apparurent, grâce à la bienveillance de mon Maître, M. GUILLIERMOND, les possibilités d'une carrière en harmonie complète avec mes goûts.

 

Je pensais alors devenir Assistant dans une Faculté des Sciences, mais M. P. JADIN, alors Doyen de la Faculté de Pharmacie de      Strasbourg, dont Je fis la connaissance, m'apprit que la Faculté de Montpellier avait besoin d'un Chargé de Cours qui fût à la fois Pharmacien et Docteur es Sciences et m'engagea à poser ma candidature en m’assurant de son bienveillant appui.

 

J'acceptai d'autant plus volontiers que je ne connaissais pas le Midi et que j'étais attiré par le grand renom de Montpellier.

 

C'est ainsi que je débutai à la Faculté de Pharmacie de cette Université où j'ai assumé, pendant quatre ans, divers enseignements, principalement la Botanique, tout en m'initiant à la flore et à la végétation méditerranéennes.

 

Mes relations avec le Maroc ont, eu pour point de départ une mission accomplie dans ce pays en 1923 pour le compte de l'Institut Scientifique Chérifien, sur la proposition de MM. LIOUVILLE et THÉRY Directeur et Adjoint au Directeur de cet Institut, et de M. FLAHAULT, un de mes illustres prédécesseurs dans la Chaire que j'occupe actuellement.

 

Comme tant d'autres, je fus séduit par ce pays si peu connu alors. Je voulais en étudier la flore et la végétation et fis plusieurs séjours au Maroc, tout en assumant mes fonctions à Montpellier.

 

Mais, ne pouvaut harmoniser ces deux tâches et sollicité de choisir, j'optai pour le Maroc et démissionnai de la Faculté de Pharmacie avec la ferme intention cependant de me refaire une situation dans l'Université et de la mériter par mon travail. J'avais pleine confiance dans l'avenir.

 

Au Maroc, je fus nommé, en 1926, Professeur à l'Institut des Hautes Etudes Marocaines et détaché, en cette qualité, comme Chef du Service Botanique de l'Institut Scientifique Chérifien.

 

J'ai occupé cette situation jusqu'au 1er novembre 1936, mais, en réalité, c'est depuis 1923 que j'ai travaillé au Maroc : j'y ai vécu près de treize années de labeur enthousiaste et fécond dans un pays en plein essor. J'en ai gardé le souvenir le meilleur.

 

Le Maroc, que j'ai encore connu du temps de LYAUTEY, était une merveilleuse école d'énergie; je savais que c'était une chance exceptionnelle de pouvoir y passer plusieurs années.

 

Depuis mon retour en France, je n'ai cessé de m’intéresser à ce pays et j'y suis retourné plusieurs fois.

 

En 1933, j'ai été nommé Maître de Conférences des Facultés des Sciences et entrai ainsi de nouveau dans les cadres de l'Université.

 

Je quittai le Maroc pour occuper, en 1936, la Chaire de Botanique de la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand et, un an après, celle de Montpellier.

 

Depuis 1938, je dirige aussi l'Institut Botanique de cette célèbre Université, et, en 1939, j'ai été appelé au Conseil supérieur de la Recherche scientifique, devenu le Centre National.

 

Cette carrière est l'expression de la bienveillance de tous ceux qui m'ont formé et entouré.

 

Mon bonheur fut de trouver partout sur mon chemin des hommes éminents et bienveillants qui, remarquant mon désir de bien faire, m’aidèrent avec une générosité de cœur que je ne puis évoquer sans une gratitude émue. Je me suis efforcé d'être digne de tant de bonté confiante.

 

Ce fut d'abord mon Père. C'est auprès de lui que j'ai appris à aimer et à connaître les plantes, et c'est grâce à la préparation involontaire que je recevais ainsi de lui, en partageant simplement sa passion, que j'ai pu pleinement profiter de mes années d’études. Je lui dois le bonheur de ma carrière, et l'une de mes plus grandes joies a été de pouvoir le lui rappeler avant sa mort.

 

A Lyon, j'eus le bonheur de rencontrer M. A. GUILLIERMOND, déjà célèbre par ses magnifiques découvertes chez les Levures. Ce savant poursuivait alors avec une énergie passionnée ses travaux sur les constituants morphologiques du cytoplasme.

 

Il m'accueillit à son laboratoire avec une bonté que je n'oublierai jamais et a exercé sur moi depuis ce jour, une influence ineffaçable. Je préparai ma thèse sous sa Section, et n'ai cessé, pendant plus de vingt_cinq ans, de bénéficier de l'inépuisable amitié et de la grande intelligence de mon Maître.

 

Le temps n'a fait qu'augmenter la gratitude que j’éprouvais à son égard ; mon affection pour M. GUILLIERMOND était devenue filiale La mort toute récente, de ce savant éminent est pour moi un deuil cruel.

 

A Montpellier, je fus reçu par un antre grand savant, M. Ch. FLAHAULT. Le voisinage de nos laboratoires à l’institut Botanique qu'il dirigeait alors était une occasion de contacts fréquents, et M. FLAHAULT, qui était la bonté même et l'ami de tous les jeunes, m'encouragea à les multiplier.

 

L'exemple rayonnant de ce savant, aussi grand dans le domaine moral que dans celui de la Science, me conquit. Devenu son gendre, j'ai vécu pendant près de quinze ans dans son intimité. Ces liens du cœur m'empêchent d'exprimer tout ce que ce Maître a été pour moi. Il a exercé sur ma formation une très profonde influence.

 

Le Maroc me fit connaître le troisième savant qui contribua puissamment à ma formation scientifique. J'ai nommé M. R. MAIRE.

 

Au moment de mon arrivée en Afrique du Nord, celui-ci venait de commencer l'exploration du Maroc.

 

Pendant plus de dix ans, nous avons travaillé en collaboration intime et enthousiaste, peinant ensemble au cours de tant d'explorations et partageant les mêmes joies des découvertes faites en commun ! M. MAIRE a été mon Maître en Systématique.

 

Enfin, je me permets de citer encore M. Paul BERTRAND. Je n'ai pas été son élève, mais, préoccupé depuis longtemps de Morphologie comparée que je ne séparais pas de la Paléontologie, et me consacrant à ces sciences depuis mon retour en France, j'ai eu avec M. BERTRAND de nombreux contact et une correspondance active.

 

Je ne puis évoquer son souvenir sans penser à tout ce que j'ai appris de lui, à sa grande bonté, à sa simplicité élevée et à ses magnifiques travaux. Je ressens douloureusement sa disparition si subite et si prématurée.

 

Mon activité scientifique s'est exercée dans quatre directions : Cytologie, Systématique, Géographie botanique et Bioclimatologie, Paléobotanique et Morphologie comparée.

 

 

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