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Notice sur les titres scientifiques
de
Je suis né à Thann (Haut-Rhin), le 23
janvier 1897.
Ma vocation scientifique a des racines
lointaines. Dès l'âge de 8 ans, j'étais le compagnon de mon Père, qui consacrait ses
loisirs à l'étude de la flore de mon pays natal. J'ai parcouru avec lui, et
pendant des années, nos belles Vosges, la plaine et le Jura alsaciens.
Je fis aussi, étant encore collégien,
plusieurs voyages en Suisse. Mes premières émotions de naturaliste datent de ces
randonnées.
Devenir botaniste me semblait être la
plus belle carrière du monde. Bien connaître les plantes et trouver des raretés
était mon plus grand bonheur.
Voyant mes goûts, mon Père m'orienta
vers la Pharmacie, parce que la profession de Pharmacien était la seule, étant donné
la situation de ma famille en Alsace, qui pût me permettre de satisfaire ma
passion naissante. Je croyais donc devenir Pharmacien en Alsace et
consacrer mes loisirs à l'étude de la flore de mon pays.
Mais la guerre de 1914-18, en rendant
l'Alsace à la France, changea le cours de ma carrière. Au lieu de faire mes
études à Strasbourg, des liens de famille et les circonstances m'orientèrent sur
Lyon.
Aimant passionnément l'étude et très
avide de savoir, je ne me limitai pas aux études pharmaceutiques; je m'inscrivis
aussi à la Faculté des Sciences, où je reçus l'enseignement de plusieurs
savants célèbres, notamment de Ch. DEPERET et d'A. GUILLIERMOND.
Pendant mes années d'études, mon amour
pour la Botanique s'accrut. Je préparai la Licence, puis le Doctorat es Sciences,
sans
autre
ambition que celle de compléter ma formation scientifique.
C'est pendant que je préparais ma thèse
qu'apparurent, grâce à la bienveillance de mon Maître, M. GUILLIERMOND, les
possibilités d'une carrière en harmonie complète avec mes goûts.
Je pensais alors devenir Assistant dans
une Faculté des Sciences, mais M. P. JADIN, alors Doyen de la Faculté de
Pharmacie de Strasbourg, dont Je fis
la connaissance, m'apprit que la Faculté de Montpellier avait besoin d'un
Chargé de Cours qui fût à la fois Pharmacien et Docteur es Sciences et
m'engagea à poser ma candidature en m’assurant de son bienveillant appui.
J'acceptai d'autant plus volontiers que
je ne connaissais pas le Midi et que j'étais attiré par le grand renom de
Montpellier.
C'est ainsi que je débutai à la Faculté
de Pharmacie de cette Université où j'ai assumé, pendant quatre ans, divers
enseignements, principalement la Botanique, tout en m'initiant à la flore et à la végétation méditerranéennes.
Mes relations avec le Maroc ont, eu pour
point de départ une mission accomplie dans ce pays en 1923 pour le compte de
l'Institut Scientifique Chérifien, sur la proposition de MM. LIOUVILLE et THÉRY
Directeur et Adjoint au Directeur de cet Institut, et de M. FLAHAULT, un de mes
illustres prédécesseurs dans la Chaire que j'occupe actuellement.
Comme tant d'autres, je fus séduit par
ce pays si peu connu alors. Je voulais en étudier la flore et la végétation et
fis plusieurs séjours au Maroc, tout en assumant mes fonctions à Montpellier.
Mais, ne pouvaut harmoniser ces deux
tâches et sollicité de choisir, j'optai pour le Maroc et démissionnai de la
Faculté de Pharmacie avec la ferme intention cependant de me refaire une
situation dans l'Université et de la mériter par mon travail. J'avais pleine
confiance dans l'avenir.
Au Maroc, je fus nommé, en 1926,
Professeur à l'Institut des Hautes Etudes Marocaines et détaché, en cette
qualité, comme Chef du Service Botanique de l'Institut Scientifique Chérifien.
J'ai occupé cette situation jusqu'au 1er
novembre 1936, mais, en réalité, c'est depuis 1923 que j'ai travaillé au Maroc
: j'y ai vécu près de treize années de labeur enthousiaste et fécond dans un
pays en plein essor. J'en ai gardé le souvenir le meilleur.
Le Maroc, que j'ai encore connu du temps
de LYAUTEY, était une merveilleuse école d'énergie; je savais que c'était une
chance exceptionnelle de pouvoir y passer plusieurs années.
Depuis mon retour en France, je n'ai
cessé de m’intéresser à ce pays et j'y suis retourné plusieurs fois.
En 1933, j'ai été nommé Maître de
Conférences des Facultés des Sciences et entrai ainsi de nouveau dans les
cadres de l'Université.
Je quittai le Maroc pour occuper, en
1936, la Chaire de Botanique de la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand et,
un an après, celle de Montpellier.
Depuis 1938, je dirige aussi l'Institut
Botanique de cette célèbre Université, et, en 1939, j'ai été appelé au Conseil
supérieur de la Recherche scientifique, devenu le Centre National.
Cette carrière est l'expression de la
bienveillance de tous ceux qui m'ont formé et entouré.
Mon bonheur fut de trouver partout sur
mon chemin des hommes éminents et bienveillants qui, remarquant mon désir de
bien faire, m’aidèrent avec une générosité de cœur que je ne puis évoquer sans
une gratitude émue. Je me suis efforcé d'être digne de tant de bonté confiante.
Ce fut d'abord mon Père. C'est auprès de
lui que j'ai appris à aimer et à connaître les plantes, et c'est grâce à la
préparation involontaire que je recevais ainsi de lui, en partageant simplement
sa passion, que j'ai pu pleinement profiter de mes années d’études. Je lui dois
le bonheur de ma carrière, et l'une de mes plus grandes joies a été de pouvoir
le lui rappeler avant sa mort.
A Lyon, j'eus le bonheur de rencontrer
M. A. GUILLIERMOND, déjà célèbre par ses magnifiques découvertes chez les
Levures. Ce savant poursuivait alors avec une énergie passionnée ses travaux
sur les constituants morphologiques du cytoplasme.
Il m'accueillit à son laboratoire avec
une bonté que je n'oublierai jamais et a exercé sur moi depuis ce jour, une
influence ineffaçable. Je préparai ma thèse sous sa Section, et n'ai cessé,
pendant plus de vingt_cinq ans, de bénéficier de l'inépuisable amitié et de la
grande intelligence de mon Maître.
Le temps n'a fait qu'augmenter la
gratitude que j’éprouvais à son égard ; mon affection pour M. GUILLIERMOND
était devenue filiale La mort toute récente, de ce savant éminent est pour moi
un deuil cruel.
A Montpellier, je fus reçu par un antre
grand savant, M. Ch. FLAHAULT. Le voisinage de nos laboratoires à l’institut
Botanique qu'il dirigeait alors était une occasion de contacts fréquents, et M.
FLAHAULT, qui était la bonté même et l'ami de tous les jeunes, m'encouragea à
les multiplier.
L'exemple rayonnant de ce savant, aussi
grand dans le domaine moral que dans celui de la Science, me conquit. Devenu
son gendre, j'ai vécu pendant près de quinze ans dans son intimité. Ces liens
du cœur m'empêchent d'exprimer tout ce que ce Maître a été pour moi. Il a
exercé sur ma formation une très profonde influence.
Le Maroc me fit connaître le troisième
savant qui contribua puissamment à ma formation scientifique. J'ai nommé M. R.
MAIRE.
Au moment de mon arrivée en Afrique du
Nord, celui-ci venait de commencer l'exploration du Maroc.
Pendant plus de dix ans, nous avons
travaillé en collaboration intime et enthousiaste, peinant ensemble au cours de
tant d'explorations et partageant les mêmes joies des découvertes faites en
commun ! M. MAIRE a été mon Maître en Systématique.
Enfin, je me permets de citer encore M.
Paul BERTRAND. Je n'ai pas été son élève, mais, préoccupé depuis longtemps de
Morphologie comparée que je ne séparais pas de la Paléontologie, et me
consacrant à ces sciences depuis mon retour en France, j'ai eu avec M. BERTRAND
de nombreux contact et une correspondance active.
Je ne puis évoquer son souvenir sans
penser à tout ce que j'ai appris de lui, à sa grande bonté, à sa simplicité
élevée et à ses magnifiques travaux. Je ressens douloureusement sa disparition
si subite et si prématurée.
Mon activité scientifique s'est exercée
dans quatre directions : Cytologie, Systématique, Géographie botanique et
Bioclimatologie, Paléobotanique et Morphologie comparée.
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cytologie, étude,
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