63 rue Buffon 75005 Paris
Plus d'information! | Table des matières | Page de couverture |
---|
AU MUSEUM
"Et nous savons tous ici ce que l'Agronomie coloniale
doit au grand, botaniste qui honore avec tant de désintéressement notre pays et
le Muséum, M. le Professeur Auguste CHEVALIER"
Roger HEIM
Le
Laboratoire d'Agronomie Coloniale, un des derniers nés de la vénérable Maison,
devait très vite, par la haute personnalité de son fondateur et par ses
fenêtres largement ouvertes sur le monde, acquérir une grande autorité.
La
matière neuve de son programme lui ouvre un. champ immense d’exploration; mais
de strictes possibilités lui définissent la parcelle d'exploitation.
Son
appartenance au Muséum National d'Histoire Naturelle trace sa voie :
collectionner les plantes utiles et cultivées, les classer, les étudier d'abord
et surtout en elles-mêmes, puis dans leurs rapports avec le milieu.
Son
personnel peu nombreux, plus fréquemment au Laboratoire que sur le terrain où
il ne peut se livrer qu'à des collectes et enquêtes, ne permet d'aborder
qu'accessoirement les techniques culturales qui sont affaires des Services
Agricoles et des Instituts spécialisés.
Cette
restriction ne vaut que pour le travail de Recherches au Laboratoire. Mais
celui-ci est le centre d'un édifice qui s'ouvre à l'extérieur par deux façades
: Une Revue périodique, une Chaire d'enseignement public.
a)
Laboratoire d 'Agronomie Coloniale
Trente-cinq
années de recherches sur la flore tropicale utile et cultivée des Territoires
français d'Outre-Mer n'ont pas, tant s'en faut, épuisé le sujet. Celui-ci
d'ailleurs est constamment rajeuni par le progrès scientifique, par l'évolution
industrielle, par les exigences que créent de nouveaux arrangements de la carte
politique du monde.
Telle
plante autrefois cultivée tombe dans l'oubli; telle autre, à peine pourvue d'un
état civil, sort du domaine de la botanique pour entrer dans celui de
l'économie.
C'est
l'étude de ce matériel végétal que doit poursuivre le Laboratoire. Le botaniste
strict ne peut y suffire. Il lui faut disposer des poids de l'expérience de
l'agriculture coloniale pour peser les chances du succès économique de cette
plante dont il a reconnu les intéressantes propriétés mais qu'il veut faire
passer de la sylve à la plantation.
De
nombreux contacts, directs ou par relation, avec le milieu tropical peuvent
seuls établir ce double courant sans lequel le Laboratoire se scléroserait dans
l'indifférence et 1'inutilité.
Une ruche
magnifique, fille à Paris du Muséum, mère à Dakar de nombreux essaims prospères
est cet organisme avec lequel le Laboratoire doit nouer et entretenir des
relations étroites et réciproquement fécondes, j'ai nommé l'Institut Français
d'Afrique Noire.
b)
Publication d’Agronomie Coloniale
La
nécessité d'un tel organe fut reconnue dès l'origine par le fondateur du Laboratoire.
La Revue
de Botanique appliquée et d'Agronomie Tropicale, dont le titre définit
exactement le programme, est de diffusion mondiale. Ses 27 volumes parus sont
un monument encyclopédique de nos connaissances en agronomie tropicale.
C'est par
cet organe que le Laboratoire peut et doit aborder la technique agronomique.
A côté de
la publication de ses propres recherches et enquêtes, il diffuse les travaux
originaux des meilleurs techniciens français et étrangers.
Son
service de documentation, par de nombreux extrait. et analyses puisés aux
sources bibliographiques les plus autorisées instruit les lecteurs des progrès
techniques réalisés dans le monde.
Qui veut
montrer au technicien colonial l'issue économique d'une recherche de science
pure; qui veut lui dégager le sujet intéressant d'une énorme documentation; qui
veut encore mener à ses côtés une enquête agricole; qui veut enfin prolonger
des relations nouées dans la camaraderie, celui-là doit être agronome averti et
avoir fait ses premières armes à la rude école de la brousse.
L'agriculture
tropicale ne soulève pas que des problèmes techniques qui ne sont, en dernier
ressort, que des problèmes mineurs.
L'agriculture
tropicale est un fait social.
Le
technicien qui n'aborde pas ce côté de la question, qui travaille "à la
tâche" sans autre doctrine, risque de faire fausse route, d'être
l'instrument d'intérêts immédiats qui ne sont pas ceux d'une valorisation
durable du pays occupé, ni de la France tutrice.
Les
dégradations de la végétation et des sols par exemple ne sont pas jugées avec
le même esprit, ni combattues avec la même vigueur selon qu'elles sont
considérées sous leur seul aspect physique, ou que, au contraire, elles sont
envisagées dans leurs plus ou moins lointaines répercussions humaines.
L'antagonisme :
exploitation péjorative du sol / mise en valeur raisonnée du sol, est là tout
entier.
La
position indépendante du Laboratoire lui permet de faire de son périodique, non
seulement l'organe scientifique qui démontre par les moyens qui lui sont
propres les effets pernicieux d'une agriculture destructive mais aussi la
tribune où sont défendus les principes premiers d'une agriculture au service de
l'homme.
c)
Chaire d'Agronomie Coloniale
Les
difficultés sont grandes de toucher un public, non pas apathique mais de
partout sollicité.
Les
strictes recherches de Laboratoire, les techniques fastidieuses ne peuvent
intéresser que de rares personnes averties. Il faut porter l'enseignement sur
un plan plus large.
Traiter
des incidences de l'Agriculture indigène et de colonisation sur le milieu
tropical : paysannat et salariat indigènes, dégradation des sols, etc. ;
traiter des incidences des productions tropicales dans la vie de la métropole :
évolution de l'agriculture, hypertrophie de l'industrie, etc. peuvent retenir
un plus large auditoire.
Des
projections fixes ou animées, montrant le cycle des travaux agricoles d'une
production donnée, apporteraient dans la salle un peu de cette lumière
nécessaire à l'ambiance et que ne peut évoquer le conférencier.
Mots clefs :
afrique, agricole, agriculture, agronomie, botanique,
botaniste, colonial, dakar, dégradation, économie, encyclopédie, évolution, exploitation,
exploration, flore, indigène, industrie, laboratoire, muséum, plantation, plante,
production, recherche, technique, travaux, tropical, végétation, jacques-félix
visiteurs |
---|