Kretz : travaux scientifiques
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NOTICE SUR LES TRAVAUX ET LES TITRES SCIENTIFIQUES

De

M. X KRETZ.

 

 

Depuis ma sortie de l'Ecole Polytechnique en 1852, la Mécanique a fait l'objet constant de mes études.

 

Comme ingénieur, j'ai dirigé la construction et l'installation de grandes usines munies d'un outillage compliqué; j'ai fait des expériences et des essais nombreux sur les divers appareils mécaniques et sur les matériaux mis en œuvre.

 

Comme professeur du Cours de machines à l'École d'Application des Manufactures de l'État, j'ai pu apprécier la situation respective de la théorie et de la pratique et reconnaître vers quels points devaient être dirigées de nouvelles études pour devenir fructueuses.

 

Des circonstances particulièrement favorables ont, dès l'origine, facilité mes recherches : je trouvais auprès de M. Rolland des conseils et des encouragements précieux ; lié d'une amitié étroite avec Bour, alors professeur de Mécanique à l'École Polytechnique, je discutais avec lui les questions théoriques et pratiques qui faisaient l'objet des cours dont nous étions chargés, et nous réunissions nos efforts pour resserrer les liens qui nous paraissaient devoir exister entre eux ; enfin, j'ai eu le bonheur, pendant les dernières années de la vie de mon illustre maître Poncelet, d'être admis à ses entretiens intimes, et souvent d'être le confident de ses méditations sur la Mécanique.

 

Si, tout en prenant pour objet principal de mes études des questions d'une utilité pratique immédiate, j'ai essayé de formuler des considérations simples et précises sur quelques-uns des grands problèmes posés et non encore résolus, je le dois à ses enseignements, dans lesquels un esprit de saine philosophie s'alliait toujours à la préoccupation d'arriver à des résultats d'une application directe et facile.

 

J'ai pu prêter mon concours à la publication d'ouvrages importants traitant de la Mécanique, notamment à celle du cours de Bour, sous la haute direction de M. Phillips ; j'ai eu l'honneur d'être chargé du soin de classer les écrits de Poncelet et d'en diriger la publication.

 

Ces diverses circonstances m'ont permis de ne rester étranger à aucune des questions si variées qui se rapportent aux diverses branches de la Mécanique, et de me livrer à des études personnelles dont les résultats ont été favorablement appréciés par l'Académie des Sciences ; dans sa séance du 23 avril 1877, elle a bien voulu me décerner le prix Poncelet.

 

On reconnaîtra peut-être que plusieurs de mes travaux présentent un caractère particulier, de nature à expliquer pourquoi le nombre de mes publications est relativement, restreint : ils ne consistent, généralement, ni en développements analytiques appliqués à des principes connus, ni en adaptations aux machines existantes de théories établies ; ils contiennent quelques vues nouvelles que je n'ai émises qu'après les avoir soigneusement contrôlées et vérifiées par l'expérience directe, chaque fois que cela était possible ; elles me paraissent avoir une portée assez étendue pour être susceptibles de nombreuses applications, et elles m'ont déjà conduit, sur plusieurs points, à des résultats simples et utiles.

 

Parmi mes titres scientifiques, je crois pouvoir citer plus spécialement :

1° La découverte du ralentissement des arbres menés par des courroies ; l'établissement et la vérification de la formule donnant la valeur numérique du ralentissement. Ce principe est le point de départ de toute théorie exacte des transmissions.

 

2° L'introduction, dans la théorie des machines en mouvement, de la déformation élastique des organes de transmission, substituée à l'hypothèse de la rigidité absolue des pièces. On en déduit l'explication de faits que la théorie ancienne était impuissante à fournir, ainsi que les bases essentielles de la détermination des volants des outils.

 

3° L'étude de l'influence de l'accélération angulaire sur le fonctionnement des machines, qui m'a conduit à ajouter, aux conditions anciennement posées pour assurer la régularité, une nouvelle condition qui limite cette accélération, et, par suite, les variations des tensions.

Les formules généralement admises pour le calcul du volant des machines se trouvent ainsi modifiées dans beaucoup de cas, notamment dans celui des machines couplées, et les résultats obtenus sont en accord avec les errements suivis par les bons constructeurs.

 

4° Une étude sur l'éther, dans laquelle je cherche à poser nettement la question et à formuler un énoncé précis et scientifique.

Je crois avoir établi que l'éther doit être considéré comme un milieu inerte, tel que la matière s'y meuve d'après les lois que la Dynamique assigne au mouvement des corps dans le vide.

 

5° L'énoncé et la démonstration d'une loi générale relative aux déplacements des points d'un milieu homogène limité par un plan, dans le cas d'une déformation statique, ou d'une déformation accompagnée de mouvements vibratoires.

J'introduis ainsi, dans la théorie de l'élasticité des corps homogènes, la considération des déplacements réfléchis, qui permet, dans beaucoup de cas, de trouver les lois de l'équilibre ou du mouvement vibratoire d'un corps limité, déformé par une cause agissant dans son intérieur, et de résoudre ainsi des questions restées inabordables jusqu'ici.

Le théorème fondamental que j'établis comprend, comme cas particulier, les lois de la réflexion de la lumière, dans l'hypothèse d'un éther isotrope ; il me paraît de nature à apporter des simplifications à certaines théories de l'optique.

 

6° La théorie et la construction d'instruments de mesure qui, dans des circonstances convenables, conduisent à des résultats plus précis que les instruments du même genre en usage : tels sont le frein dynamométrique circulaire, le manomètre différentiel à deux liquides.

 

Enfin je crois pouvoir invoquer, comme un service rendu à la Science, la publication des Oeuvres de Poncelet à laquelle j'ai consacré plusieurs années d'un travail assidu.

 

J'ajouterai, en faveur de mes travaux, que la plupart d'entre eux ont trouvé place dans les cours ou dans les Traités spéciaux et que les appareils que j'ai imaginés, il y a plus de vingt ans, sont encore employés, sans modification dans les essais industriels.

Sorti de l'École Polytechnique, comme élève-ingénieur des manufactures de l'État

Professeur de Mécanique à l'École d'application

Membre de la Société Philomathique

Ingénieur en chef, inspecteur

Prix Poncelet

Administrateur des manufactures de l'État

Officier de l'Instruction publique

Membre des Jurys à l'Exposition universelle

 

l802

1860

1866

1869

1876

1877

1878

1878

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Mots clefs : arbre, courroie, accélération, appareil, application, construction, déplacement, différentiel, dynamique, élasticité, essai, étude, expérience, machine, manomètre, manufacture, matériaux, mécanique, mouvement, outillage science, théorie, transmission, travaux, vibratoire, kretz






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