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Notice sur
les titres et travaux scientifiques
de
Directeur de laboratoire à
l'institut des recherches agronomiques/Professeur à la faculté des sciences de
l'Université de Paris
ORIENTATION GÉNÉRALE DES RECHERCHES ET PRINCIPAUX
RÉSULTATS
Mes travaux, dont le premier
date aujourd'hui de plus de trente ans, ont trait à la chimie biologique et à
des applications de cette Science à l'agronomie et à l'alimentation de l'homme
et des animaux ; quelques-uns se rapportent à des questions de chimie médicale
et pharmaceutique.
Mes
premières recherches ont été effectuées au laboratoire d'EM. BOURQUELOT à la
Faculté de Pharmacie (1898-1899), puis à celui de M. GABRIEL BERTRAND au Muséum
d'Histoire naturelle (1899-1900).
Depuis
lors, j'ai poursuivi mes travaux: à l’Institut Pasteur, dans le laboratoire de
M. G. BERTRAND, à qui je dois le culte de la précision expérimentale et la
tendance de certaines de mes idées scientifiques; dans les laboratoires dont
j'ai disposé en raison de mes fonctions universitaires; enfin, au laboratoire
de chimie du Centre de recherches sur l'alimentation dépendant de l’Institut
des Rechcrches agronomiques, laboratoire dont la direction m'a été confiée en
1922.
Aux
noms des savants auprès de qui j'ai travaillé, je désire associer dans un
hommage reconnaissant ceux des Maîtres de la Faculté des Sciences, de la
Faculté de Pharmacie et de l'Institut Pasteur, dont j'ai jadis suivi les
enseignements et parmi lesquels EM. DUCLAUX. influa de façon particulièrement
puissante sur l'orientation de mon activité scientifique.
Il
est deux façons d'étudier la chimie des organismes; l'une consiste à faire
l'inventaire de leurs principes constitutifs, à isoler ceux-ci, les analyser,
les identifier, les doser dans les tissus et les humeurs.
C'est
étudier la chimie biologique d'un point de vue purement statique. L'autre
consiste à envisager par quelles transformations passent les principes
chimiques qui, venus du milieu extérieur, sont répartis dans la matière vivante
qu'à l'état de traces extrêmement faibles. Ce seront, aux yeux du biologiste —
même s'il s'agit d'éléments disséminés en quantités très importantes dans le monde
inorganisé — des éléments «rares».
Il en sera ainsi,
par exemple, du brome et, de l'iode, du silicium et du bore, du manganèse et du
zinc, du cuivre et du nickel, etc.
La
connaissance complète de la matière vivante implique celle de la distribution
de ces éléments, même si l'on devait se trouver conduit — ce qui n'est d'ailleurs pas le
cas — à leur refuser tout rôle dans les phénomènes de la vie.
J'ai
particulièrement étudié le zinc chez les plantes.
Quand
j'ai commencé mes recherches sur ce sujet (1906), on citait comme plantes
renfermant du zinc, les plantes dites «calaminaires» qui vivent sur des terrains riches
en minerai de zinc, en calamine particulièrement, et qui, par un phénomène
d'accommodation remarquable, tolèrent dans leurs tissus des quantités élevées de zinc,
quantités qui peuvent aller jusqu'à un deux-centième et même un centième de la
matière sèche.
Quelques
analyses avaient bien mentionné le zinc parmi les constituants de plantes
recueillies ailleurs que sur des terrains riches en minerais de zinc, mais les
résultats étaient le plus souvent négatifs.
L'analyse
spectrale avait permis à DEMARÇAY de le signaler, incidemment d'ailleurs, dans le bois de
pin sylvestre, d'épicéa, de vigne, de chêne, de charme, de peuplier. Mais l'idée que
le zinc fut un constituant normale habituel, des tissus végétaux n'était retenue
ni par les spécialistes de la chimie végétale, ni par les agronomes.
DÉHÉRAIN,
par exemple, dans son excellent Traité de chimie agricole, édition de 1902, ne
retient que ceci : «L'oxyde de zinc se rencontre dans les cendres des plantes qui se
développent sur les sols voisins des mines de zinc.»
Par
des analyses portant sur des plantes provenant de milieux très différents: sol granitique du
Morvan, sols calcaires appartenant à des terrains médio-jurassique, crétacé et
tertiaire; terrains primitifs de la Corse, terrain houiller de la Prusse rhénane,
eaux de la Manche pour les algues, j'ai établi que le zinc — à l'état de traces tout au
moins — est un constituant normal des tissus végétaux.
J'ai examiné des
plantes appartenant à 28 familles différentes et, pour beaucoup d'entre elles,
leurs divers organes. A une exception près due très probablement à l'insuffisance de
la prise d'essai, j'ai pu partout caractériser et doser le zinc. Les chiffres vont
d'une fraction de milligramme à 1, 2, 3 milligr. et quelquefois plus pour 100 gr. de
matière sèche.
Le
zinc se trouve dans la racine, la tige, la feuille, la fleur, la
graine des Phanérogames, le chapeau des Champignons, le thalle des Algues.
Sa
distribution dans un organe donné est quelquefois bien remarquable. En examinant
récemment les différents produits d'une mouture de blé, j'ai constaté qu’il se localise
électivement dans le germe. La concentration du zinc dans le germe est 22 fois plus
grande que dans l'albumen.
Mots clefs :
alimentation / analyse / biologie / calamine / chimie / constituant / élément /
laboratoire / minerai / muséum / phanérogame / pharmacie / plante / recherche / travaux / végétale /
zinc / phosphore / magnésium / manganèse / diastase / amylase / présure / protéase / vitamine /
avitaminose / agronomie / javillier
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