Jolly : Travaux scientifiques
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Travaux scientifiques

 

de

 

J. Jolly

Professeur au Collège de France

 

 

AVANT-PROPOS

J'ai commencé à étudier l'histologie en 1891, dans le laboratoire du Collège de France que dirigeaient à ce moment Ranvier et Malassez ; et depuis 1894, je me suis consacré entièrement à des recherches scientifiques.

 

Je dois à Malassez l'objet qui a été le point de départ de toutes mes recherches ; je dois à Ranvier la tendance physiologique de la plupart de mes travaux.

 

J'ai envisagé l'histologie, surtout comme une science destinée à mettre en évidence, par des constatations morphologiques, dans des conditions précises d'observation et d'expérience, la connaissance du fonctionnement physiologique.

 

Les sciences morphologiques ont subi, à la fin du siècle dernier, une évolution caractéristique.

 

Après avoir longtemps cherché dans la description statique et dans la comparaison, leurs méthodes et leurs disciplines, elles se sont orientées peu à peu vers une conception dynamique des problèmes envisagés, et elles ont finalement demandé à l'expérimentation la solution de presque toutes les questions qui les préoccupaient.

 

Comme l'embryologie, la cytologie et l'histologie ont subi cette évolution.

 

Ainsi est née, à la frontière de l'histologie et de la physiologie, une science qui participe des deux disciplines et qui trouve, dans l'analyse histologique, une méthode de mesure spéciale, permettant d'apprécier et de déterminer exactement, du point de vue morphologique, les modifications du fonctionnement physiologique : c'est l'histophysiologie, qui n'est qu'un des aspects de la morphologie expérimentale.

 

Soit en observant directement in vitro les tissus vivants, soit en étudiant, à l'aide des méthodes histologiques, les tissus aux différents stades de leur fonctionnement, de leur réparation, de leur régénération, ou en observant leurs réactions aux agents physiques et chimiques, l'histophysiologie cherche à saisir, par la comparaison des aspects figurés, le mécanisme physiologique.

 

Suivant cette conception, l'histologie n'est qu'une méthode au service de la Physiologie, le microscope n'est qu'un des nombreux outils du biologiste ; il exige seulement des techniques particulières, une expérience spéciale, une adaptation parfaite des conditions expérimentales à des objets appropriés et bien connus.

 

La plupart de mes travaux se sont inspirés de ces idées. J'ai toujours cherché avec prédilection des objets d'étude capables de me donner la possibilité de vérifier à l'état vivant les mouvements cellulaires et la succession des phénomènes que l'on observe séparés sur l'objet fixé et coloré.

 

C'est ce qui m'a conduit, par exemple, à choisir les membranes vasculaires transparentes pour y étudier, à l'état vivant, la disposition des éléments sanguins ; c'est ce qui m'a attaché à l'étude des leucocytes vivants dont les mouvements pouvaient être un témoignage de la longue survie des cellules in vitro.

 

C'est ce qui m'a conduit, quand j'étudiais la régénération du sang, à trouver des objets qui m'ont permis d'entreprendre, pour la première fois, l'étude physiologique de la division cellulaire et d’apporter une première contribution à la question de la culture des cellules animales.

 

C'est dans le même esprit que j'ai abordé plus lard, à propos de la formation du sang chez l'embryon, le développement des Mammifères, et que je me suis efforcé d'apporter à l'embryologie expérimentale des possibilités nouvelles par mes recherches sur la culture des œufs des Mammifères.

 

 

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