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Notice sur les titres et travaux
de
Les recherches que j'ai
exécutées depuis 1908 dans divers laboratoires procèdent toutes, malgré la
variété des sujets traités, d'une même idée directrice : appliquer à la
résolution de problèmes chimiques des méthodes empruntant à la Physique
expérimentale sa technique et ses instruments.
Le but que j'ai poursuivi :
recherches de moyens ou de faits nouveaux, l'a été le plus souvent par des
procédés physiques, sans négliger toutefois la technique chimique classique
dont j'ai fait le plus large emploi.
Un aperçu très bref des
résultats principaux que j'ai pu obtenir permet de s'en rendre compte.
Dans les premiers travaux que
j'ai publiés sur l'allotropie du phosphore et de l'arsenic et qui ont eu pour
conséquence de définir un état allotropique nouveau du phosphore, les méthodes que j'ai
employées sont l'analyse thermique, la mesure de la densité et la
détermination directe de la pression de vapeur par une technique nouvelle que
j'ai dû
mettre au point.
Les différents alliages de la
famille des phosphures que j'ai isolés ont été découverts grâce à l'application
de la métallographie microscopique, science nouvelle à cette époque et grâce
aux phénomènes de double déplacement dans les alliages liquides.
Mes recherches sur les dérivés
organométalliques qui m'ont amené à discuter leur constitution, à
indiquer leur dosage, et à découvrir l'hydrure de magnésium ont été une
application à une étude de Chimie organique de la technique du vide dont
les progrès commençaient à porter leurs fruits dans d'autres domaines.
Les résultats que j'ai publiés
avec mes collaborateurs sur le plâtre et qui ont trait à certains phénomènes
nouveaux comme l'impossibilité de préparer du semi-hydrate par déshydratation
du gypse en< atmosphère sèche, comme le ralentissement de la prise par
élévation de température, ont été les conclusions nécessaires, lues sur
des courbes, d'études physiques relatives à des pertes de poids et à des
solubilités.
Il en est de même d'une étude
relative à la formation du silicate de calcium.
D'autre part, ayant été frappé
de l'indétermination des conditions physiques dans lesquelles on obtenait
habituellement les précipités, j'ai mis au point une méthode nouvelle de préparation de
ces substances.
Cette technique est fondée sur
l'emploi d'un appareil réalisant dans un temps très bref un mélange homogène
de liquides. Grâce à ce dispositif mes collaborateurs et moi avons pu étudier
systématiquement de nombreuses réactions de précipitation et distinguer
facilement les composés définis des mélanges.
C'est également dans le but de
préciser les conditions physiques des réactions chimiques que j'ai fait avec
mes élèves un large emploi de l'enregistrement photographique.
Nous avons pu enregistrer sous forme de
courbes photographiées les réactions chimiques qui se produisent avec variation
de pression, avec changement de conductibilité d'un électrolyte, avec
changement du pli.
A ce propos nous avons décrit des
dispositifs nouveaux adaptés à ces mesures qui ont été appliquées à
des sujets très variés.
Les études analytiques de
recherche des traces, sont facilitées par l'emploi du spectrographe. Ainsi nous
avons étudié quelques méthodes fondées sur l'emploi de cet appareil.
La recherche des traces d'or et de métaux
alcalins a fait l'objet de travaux dans mon laboratoire et de mises au
point de techniques nouvelles.
Enfin, depuis plusieurs années,
un sujet dans lequel la Physique intervient d'une manière plus intime
encore a occupé mon activité et celle de mes collaborateurs : les actions chimiques
dues à l'étincelle électrique.
Nous continuons à poursuivre ces
recherches qui nous ont déjà donné des résultats objectifs. En faisant choix d'une
réaction bien connue au point de vue thermodynamique : la décomposition du gaz
carbonique, nous avons étudié comment elle évoluait dans un tube à décharges.
Nous avons ainsi examiné
l'influence des électrodes, du voltage, de l'intensité, de la pression, des
différentes régions de l'étincelle. Dans chaque cas nous avons pu mesurer le
rendement énergétique et le degré d'avancement de la réaction.
Nous avons été amenés à
représenter d'une façon nouvelle certaines lois de Statique chimique au
moyen de graphiques qui facilitent beaucoup l'interprétation des expériences.
Les résultats obtenus montrent
que ces réactions se passent dans le tube à gaz comme si une source à
température déterminée et très élevée se trouvait localisée en certains
points.
Nous avons ainsi pu mettre au
point une technique d'étude des réactions de haute température dans la colonne positive de
l'étincelle sous le régime de Geissler.
En étudiant ce qui se passe au
voisinage de la cathode dans le cas où cette dernière subit une
pulvérisation électrique, nous avons mis au jour des phénomènes catalytiques
intenses.
C'est ainsi qu'à la température
ordinaire nous avons pu préparer l'ammoniac par synthèse directe avec
une concentration qu'aucun procédé n'a permis de réaliser jusqu'ici à ces
basses pressions.
Nous avons atteint dans ces
conditions l'équilibre thermodynamique du mélange N2, H2, NH3.
D'autre part, je poursuis
actuellement des études relatives à l'électrolyse en solution aqueuse. J'ai remarqué
qu'en employant des électrodes constituées par de l'eau distillée, l'électrolyse
prenait une apparence nouvelle ; à la surface de séparation des liquides en
expérience et de l'eau on peut scinder le sel dissous en oxyde basique et
en oxyde acide sans qu'il apparaisse de métal au cours du passage de
l'électricité !
Dans un même ordre d'idée j'ai
constaté que l'électrolyse d'une solution par l'intermédiaire d'une
étincelle négative ne donne pas lieu à un dépôt métallique mais à un dépôt d'oxyde
obéissant à la loi de Faraday.
Les conclusions, qui m'ont paru
résulter de l'ensemble de ces recherches, sont d'abord relatives au rôle du liquide
ionisant qui prend forcément part à l'électrolyse ce qu'on néglige habituellement;
ensuite elles apportent la démonstration expérimentale d'un fait qui
avait été prévu théoriquement par les physiciens : l'hydratation des ions.
De plus une étude spectrale de
l'étincelle positive jaillissant au-dessus d'une solution aqueuse m'a permis de
séparer plusieurs phénomènes lumineux distincts. J'ai examiné les différents facteurs
dont ils dépendent. Au cours de cette recherche j'ai cherché à mettre au
point une
méthode assez générale d'analyse quantitative par spectrographie dont je
continue actuellement à perfectionner le mode pratique d'emploi.
Mots clefs :
alliage / ammoniac / analyse / appareil / application /
chimique / condition / conductibilité / dispositif / électrode / électrolyse / emploi / étincelle /
étude / expérience / laboratoire / liquide / magnésium / mesure / métal / méthode / oxyde / phénomène /
phosphore / physique / plâtre / réaction / recherche / résultat / solution / technique / température /
thermodynamique / travaux / jolibois
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