Fayet : Travaux scientifiques
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NOTICE

SUR LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES

DE

M. GASTON FAYET

 

 

INTRODUCTION

Depuis 1889, date de mon entrée à l'Observatoire de Paris, jusqu'en juin 1903, j'ai été attaché au Service des Équatoriaux, sous les ordres de Bigourdan. Non seulement j'ai assisté cet infatigable savant pendant les quelque 10.000 mesures de nébuleuses ou de comètes qu'il a effectuées durant ces 14 années, mais, en outre, j'ai exécuté une partie notable du très long travail exigé par les calculs de réduction et la publication de cette œuvre considérable.

 

Malgré les exigences d'un service chargé, je n'ai cessé de consacrer les quelques loisirs dont je pouvais disposer, soit à me familiariser avec la pratique des observations astronomiques, soit à acquérir mes grades universitaires, y compris le baccalauréat de l'enseignement classique que j'ai réussi à préparer seul, bien que je n'aie jamais fait de latin auparavant.

 

En 1891, à l'âge de 17 ans, j'avais acquis une expérience suffisante de l'équatorial pour pouvoir effectuer de bonnes mesures : cette même année, j'ai obtenu une série de 48 observations de la comète Wolf et M. Thraen, qui calcula l'orbite définitive de cet astre, attribua le poids 3 ou 4 (poids maximum) à la presque totalité de mes observations.

 

De novembre 1892 à mai 1893, j'ai accompagné Bigourdan au Sénégal, à l'occasion de la mission dont ce savant fut chargé par le Bureau des Longitudes. Au retour, j'ai continué l'observation régulière des comètes, petites planètes, occultations.

 

En 1900-1901, j'ai obtenu 133 mesures de la planète Eros, en vue de la détermination de la parallaxe solaire. Les dernières années de mon service à l'équatorial ont été particulièrement consacrées aux mesures d'étoiles doubles.

 

Vers le milieu de 1903, Loewy voulut bien me désigner pour prendre part aux observations entreprises au Cercle méridien Bischoffsheim, sous la direction de H. Renan, pour appliquer les nouvelles méthodes concernant la détermination de la latitude et des positions stellaires absolues.

 

Quelques années plus tard, les cercles furent remplacés par des cercles nouveaux avec division tracée sur platine iridié ; j'ai coopéré d'une façon importante à l'étude complète des erreurs de traits, cette détermination a constitué la première application d'une méthode imaginée par Loewy. J'ai repris, d'ailleurs, à moi seul, une étude complètement indépendante des principaux traits, à l'aide d'un procédé ingénieux, indiqué par Bruns et qui n'avait pas encore été appliqué dans notre pays.

 

C'est à peu près à la même époque que notre instrument fut pourvu, sur les conseils de Darboux, d'un micromètre impersonnel muni d'un entraînement automatique du fil mobile ; c'est le premier organe de ce genre installé dans les observatoires français, et c'est sans doute aussi le premier qui ait été mis en usage pour un instrument méridien de grande dimension.

 

Les résultats que nous avons obtenus, M. Gonnessiat et moi, ont été si satisfaisants, que l'on décida bientôt de doter d'un micromètre analogue plusieurs autres des cercles méridiens de nos observatoires. Je suis persuadé que la période, malheureusement trop courte, durant laquelle j'ai eu le grand avantage de collaborer avec l'observateur si remarquable qu'est M. Gonnessiat et de profiter de sa profonde expérience professionnelle, a eu pour moi une influence des plus heureuses.

 

En 1909, B. Baillaud, directeur de l'Observatoire, m'a chargé d'entreprendre, en collaboration avec MM. A. Lambert et R. Baillaud, un grand travail d'observation ayant pour objet la formation d'un Catalogue d'étoiles fondamentales, et j'ai pris part d'une façon régulière à ce service jusqu'au milieu de 1911, époque à laquelle je suis passé à l'Observatoire Bischoffsheim, à Nice, en remplacement de M. Simonin, qui venait d'être nommé astronome titulaire de l'Observatoire de Paris.

 

Lors de la réunion de 1909, le Comité International pour l'exécution de la Carte Photographique du Ciel a décidé d'entreprendre, avec les grands instruments méridiens, l'observation d'une catégorie d'étoiles, dites intermédiaires. Ces astres, choisis parmi les étoiles de repère (de préférence entre la 8e et la 9e magnitude) devaient servir à déterminer ces dernières par rapport aux fondamentales, avec le maximum de précision, et surtout de façon à éliminer l'équation de grandeur.

 

L'Observatoire de Nice accepta de coopérer à l'observation des étoiles intermédiaires, pour la région céleste comprenant 15° de part et d'autre de l'équateur.

 

A mon arrivée au Mont-Gros, mon éminent et regretté prédécesseur, le général Bassot, voulut bien me charger d'organiser et de diriger ce travail qui devait être exécuté à l'aide du cercle Brünner, de 20 centimètres d'ouverture. Mon premier soin a été d'apporter à l'instrument diverses améliorations, parmi lesquelles un pointeur en déclinaison dont a été muni le micromètre.

 

J'ai pensé, d'autre part, que le meilleur procédé pour s'affranchir de la majeure partie de l'équation de grandeur consistait à observer les étoiles brillantes au travers d'écrans en treillis métallique disposés devant l'objectif et commandés de l'oculaire. Grâce à l'emploi de ce dispositif, toutes les étoiles, y compris les fondamentales, ont pu être observées avec un éclat apparent compris entre les grandeurs 7,5 et 10,0, de sorte que l'influence de la grandeur est devenue très minime.

 

Néanmoins, j'ai tenu à étudier avec le plus grand soin le montant de mon équation de grandeur. De plusieurs milliers d'expériences faites avec et sans écran, j'ai conclu qu'en ce qui me concerne, cette erreur systématique atteignait 0s,010 par grandeur stellaire. Naturellement, il en a été tenu compte dans les réductions.

 

En octobre 1912, M. R. Baillaud et moi avons commencé la première partie (zone + 5° à + 15°). Les observations correspondantes étaient sur le point d'être terminées, lorsque nous avons été mobilisés dès les premiers jours d'août 1914.

 

Appelé en 1917 à la direction de l'Observatoire, j'ai décidé de poursuivre le travail et d'entreprendre seul les observations relatives à la seconde partie (zone — 5° à + 5°). Commencées en octobre 1917, celles-ci ont été continuées sans interruption jusqu'à leur complet achèvement en avril 1920. Chaque étoile a été prise au moins 4 fois dans chacune des 2 positions de la lunette.

 

La réduction de ces quelque 15.000 mesures, portant sur les 2 coordonnées, a exigé un labeur d'autant plus considérable, que j'ai estimé utile, entre temps, de reprendre complètement la détermination des erreurs de division de tous les traits du cercle ; cette seule opération, qui a duré sept mois, a comporté environ 150.000 lectures de microscopes.

 

En outre, ce qui a certainement double. l'étendue du travail, j'ai tenu à faire intervenir les observations de Nice pour effectuer ou reprendre la détermination des mouvements propres : pour chacune des étoiles intermédiaires de la zone considérée, on a relevé toutes les positions figurant dans les catalogues antérieurs (plus de 200), puis, enjoignant mes observations, j'ai conclu, de la discussion de l'ensemble, les valeurs des mouvements propres.

 

Tous les calculs et le manuscrit pour l'impression étaient achevés en 1925, et l'Académie des Sciences voulut bien m'accorder alors, sur le fonds Loutreuil, une subvention de 4.000 fr. destinée à couvrir une partie des frais.

 

Malheureusement, ceux-ci ont été beaucoup plus considérables, et le complément a dû être prélevé sur le très modeste budget de l'Observatoire. Dans ces conditions, l'impression n'a pu avancer que fort lentement, et le volume correspondant, qui comporte 289 pages, n'a pu paraître qu'en 1929.

 

Dans le but de permettre éventuellement une coopération permanente au Bureau International de l'Heure, ayant son centre à l'Observatoire de Paris, j'ai obtenu, en 1921, que le petit instrument méridien Gautier, de Nice, fût transformé de manière à devenir à peu près identique aux instruments qu'a fait construire le Bureau des Longitudes.

 

Pendant l'exécution de cette transformation il a semble intéressant de procéder à une nouvelle détermination de la différence de longitude entre Paris et Nice. Au Mont-Gros, je me suis chargé personnellement de toutes les observations méridiennes, en utilisant un instrument des longitudes que le Service Géographique de l'Armée avait consenti à me confier pour l'opération.

 

La mesure des retards et l'enregistrement des signaux radiotélégraphiques étaient faits à l’aide d'un appareil Boulitte, dont l'un des styles était commandé par un diapason entretenu électriquement.

 

En outre, j'ai observé, à titre de comparaison, les coïncidences auditives des battements de pendule et des signaux rythmés de la Tour Eiffel.

 

A l'Observatoire de Paris, où l'on disposait de deux instruments de longitude, les observateurs étaient MM. Simonin, Viennet, Fatou et Lambert. Les résultats soigneusement discutés, ont fourni d'utiles enseignements pour les opérations ultérieures ; en particulier, ils ont nettement confirmé l'existence d'une erreur systématique (que l'on a d'ailleurs réussi à éliminer presque entièrement depuis lors) affectant les micromètres impersonnels à fil mobile entraîné automatiquement.

 

Dans le courant de 1922, j'ai procédé, en collaboration avec M. R. Baillaud, à une étude expérimentale détaillée du chronographe imprimant Gautier.

 

Fn 1924 M Paul Helbronner, dont on connaît l'œuvre considérable et si importante, poursuivie depuis plus de 20 ans, concernant la description géométrique de nos Alpes, a bien voulu me demander de déterminer, par des procédés astronomiques, les coordonnées (longitude et latitude) de quelques unes des principales stations de son réseau.

 

D'août à novembre 1924 et en mars-avril 1925, j’ai pu fixer ainsi 8 stations échelonnées entre Thonon et l'Ile de Porquerolles. Ces observations, en nombre supérieur à 2.500, ont été faites au moyen d'un astrolabe à prisme, de MM. Claude et Driencourt, modèle S.O.M., obligeamment prêté par M. Fichot, directeur du Service Hydrographique de la marine et sur lequel j'ai fait ajouter temporairement un dispositif permettant l’identification, à chaque minute, d'une seconde de rang déterminé. J'avais emporte, en outre, un petit poste récepteur T.S.F, à 4 lampes, qui a suffi pour obtenir une bonne audition des signaux rythmes émis par la Tour et le poste de La Fayette.

 

D'août à octobre 1925, puis en juin 1926, lors de la Mission organisée par M. Helbronner, dans le but de réaliser le rattachement géodésique direct de la Corse à la cote méditerranéenne, j’ai également effectué à la demande de mon éminent ami, la détermination astronomique de 6 stations de l'Ile (environ 2.800 observations).

 

Les calculs relatifs à ces deux séries de travaux ont été achevés en 1928, et M. Helbronner a eu la très amicale attention d'insérer in-extenso, dans le magnifique tome IX de son œuvre (Description géométrique détaillée des Alpes françaises) le mémoire dans lequel j’expose en détail mes opérations et les résultats obtenus.

 

En outre, la comparaison des valeurs des coordonnées déduites respectivement de mes déterminations astronomiques et de ses mesures géodésiques, a permis à M. Helbronner de conclure la déviation de la verticale, en chacune des 14 stations communes (C. R., t. 186. p. 1483, l785).

 

Lorsque le Bureau des Longitudes élabora le programme de la grande opération des longitudes mondiales, il préconisa des expériences comparatives avec les diverses sortes d’instruments destinés à la détermination de l'heure, en vue d'examiner la précision respective des valeurs conclues et de rechercher les erreurs systématiques pouvant affecter les résultats obtenus à 1 aide de chaque catégorie d'appareils.

 

II m'a paru intéressant d'entreprendre, au Mont-Gros, avec notre lunette méridienne transformée et avec l'astrolabe que je devais utiliser dans les Alpes, certaines expériences susceptibles de répondre à ce désir. Une première série s'est rapportée à diverses études particulières relatives aux observations à la lunette méridienne à fil entraîné automatiquement, puis à des déterminations comparatives de la correction de pendule obtenues par deux observateurs opérant simultanément, l’un à l'instrument méridien des longitudes, l'autre à l'astrolabe.

 

Un peu plus tard, M. le général Bellot, directeur du Service Géographique de l'Armée a eu l'obligeance de me confier momentanément un second astrolabe, du même modèle S.O M. Cela m’a permis, en utilisant les deux astrolabes identiques dont je disposais, d’effectuer une autre série d'expériences portant spécialement sur ce type d'instrument.

 

Ces expériences, faites par MM. Paloque, Michkovitch et moi, ont conduit à la conclusion suivante, que du reste, la discussion de mes opérations des Alpes et de Corse a confirmée : une série moyenne (disons une soixantaine d’étoiles convenablement réparties en azimut et comportant 1 h. 1 /2 d'observation) effectuée à l’astrolabe par un observateur exercé et ayant, au préalable, fixé le montant de son équation personnelle éventuelle, fournit la correction de pendule et la latitude avec des erreurs ne dépassant pas respectivement 0s,04 et 0’’4.

 

A mon retour de Corse, fin juin 1926, le Bureau des Longitudes voulut bien me désigner pour prendre part à l'opération des Longitudes mondiales, à l'Observatoire que les RR. PP. Jésuites possèdent à Zi-Ka-Wei (près Changhaï) et en collaboration avec plusieurs d'entre eux.

 

Après un séjour de quelques semaines à l'Observatoire de Paris, consacré à une détermination des différences d’équations personnelles entre les observateurs désignés pour les différentes stations, je me suis embarqué le 13 août, assez tôt pour arriver en Chine ver le milieu de septembre.

 

Bien que les circonstances atmosphériques aient été moins favorables que le l’avais escompté, il m’a été possible d’obtenir, en octobre et novembre 1933, une cinquantaine de séries.

 

Afin de mettre en évidence les erreurs systématiques affectant chaque catégorie d'observations, j'ai tenu à opérer sensiblement dans la même proportion) avec les deux sortes d’instruments : lunette méridienne munie d’un micromètre impersonnel à fil entraîné par un moteur, astrolabe à prisme.

 

Comme j’ai été le seul à me servir des deux appareils, et comme, d’autre part, on a procédé au retour, à une nouvelle comparaison des observateurs, cela a permis de fixer la valeur de l’équation personnelle de chacun des astronomes ayant utilisé uniquement l’astrobale, dans l’une des stations principales de Paris, Alger, San-Diego ou Zi-Ka-Wei.

 

Les résultats de mes observations ont été publiés dans le tome XVI des Annales de l'Observatoire Astronomique de Zo-Sé (Chine) et ensuite, sous forme succincte, dans le Rapport d'ensemble sur l’Opération, dont le Bureau des Longitudes a chargé M. A. Lambert, astronome à l’Observatoire de Paris, et que notre collègue a présenté au Congrès de l’Union Astronomique Internationales, tenu à Leyde, en juillet 1928.

 

Depuis lors, les appareils et la technique ont profité d'améliorations ; d'un autre côté on a acquis la certitude qu’il y avait grand intérêt à reprendre périodiquement l'opération des longitudes mondiales, afin d’élucider la question d’un déplacement éventuel de certains continents ou de fluctuations des coordonnées de quelques stations.

 

Il a été décidé que les déterminations seraient effectues de nouveau, durant l’automne 1933 et le Bureau des Longitudes, a bien voulu me désigner pour participer, comme en 1926, aux observations incombant à la station fondamentale de Zi-Ka-Wei.

 

Malgré la perfection du matériel moderne et l’étude minutieuse que l’on fait des divers organes intervenant dans les mesures, il est toujours à redouter que les résultats obtenus à l’aide d’un seul instrument soient viciés par quelque erreur systématique tenant à l’appareil. Aussi ai-je estimé nécessaire d’opérer, cette fois, avec des instruments plus nombreux que ceux utilisés il y a sept ans : dans ce but, j’ai tenu à apporter, de France, un astrolabe à prisme et surtout la lunette méridienne d’un modèle tout à fait récent, que possède l’Observatoire de Nice ; en outre, je me suis muni des nouveaux appareils (appareil Lambert ; appareil Claude et Driencourt) destinés à fixer la valeur des équations personnelles qui peuvent affecter, soit les observations méridiennes avec micromètre à fil entraîné par un moteur, soit les observations à l’astrobale.

 

En octobre et novembre 1933, nous avons pu effectuer, durant 28 soirées. la détermination précise de l’heure, en utilisant simultanément les deux instruments apportés de France et la lunette méridienne habituelle de l’Observatoire de Zi-Ka-Wei ; on a eu soin de réaliser toute les combinaisons possibles dans la répartition des observateurs et d’étudier les équations personnelles de chacun de ceux-ci. La comparaison des résultats individuels recueillis, au même instant, respectivement par les deux lunettes méridiennes et l’astrolabe fournira de précieuses données.

 

Les observations ainsi obtenues sont complètement réduites ; j’ai remis mes résultats aux Bureau International de l’Heure, de l’Observatoire de Paris, qui s’est chargé de la discussion générale et de la publication des résultats définitifs

 

Avant de quitter l’Extrême-Orient, et sur l’invitation qu’ont bien voulu m’adresser l’Université Franco-Chinoise Peiping et la Maison Franco-Japonaise de Tokyo, je me suis rendu dans ces deux ville, en décembre 1933, pour y donner quelques conférences.

 

Les efforts que je n’ai cessé de poursuivre, en vue d’améliorer et d’accroître l’outillage instrumental du bel observatoire de Nice, dont Bischoffsheim a doté l’Université de Paris, ont été enfin couronnés de succès dans le cours des dernières années.

 

Tout d’abord, un nouvel instrument méridien des longitudes, de 10 cm d’ouverture et pourvu des derniers perfectionnements (micromètre impersonnel avec fil entraîné par un moteur ; dispositif de retournement rapide…) a été livré par M. Prin, dans le cours de 1931 après avoir été expérimenté à l’Observatoire de Paris.

 

En novembre 1931, on a reçu, de la maison Leroy, deux pendules à pression constante ; non seulement l’installation a pu en être faite sans retard, mais une heureuse solution a permis de réduire considérablement les dépenses qu’aurait nécessairement entraînées la construction d’un local spécial : j’ai obtenu, de l’autorité militaire, la cession des cavernes-abris dépendant de la « Batterie du Mont-Gros » et comprenant 2 belles salles cimentées situées, dans le roc, au fond d'une galerie, à plus de 10 mètres au-dessous du sol.

 

Les pendules ont été installées dans une de ces salles, et, afin d'y réaliser aussi parfaitement que possible, la constance thermique nécessaire, j'ai fait disposer, depuis l'entrée de la galerie jusqu'à la pièce utilisée, 3 portes successives calfeutrées avec du celotex. Un câble souterrain, d'environ 400 mètres de longueur, assure la liaison entre les pendules et le pavillon méridien où se trouve installée une pendulette électrique pouvant être synchronisée par l'une quelconque des 2 pendules directrices.

 

D'autre part, le Bureau des Longitudes, a bien voulu me confier un chronographe Abraham-Baudoin que j'ai fait remettre en état, et munir de deux oscillographes Carpentier.

 

Enfin le matériel radiotélégraphique, permettant l'enregistrement des divers signaux horaires, a pu être acquis à la fin de 1932.

 

L'établissement dispose donc désormais d'une service de l'heure complet qui peut apporter une collaboration régulière au Bureau International de l'Heure de l'Observatoire de Paris.

 

Grâce au bienveillant appui que m'ont accordé MM. CHARLETY, Recteur de l'Académie de Paris, CAVALIER, Directeur de l'Enseignement Supérieur et BRETON, Directeur de l'Office National des Recherches Scientifiques, auxquels je suis heureux de renouveler ici l'expression de ma vive reconnaissance, j'ai réussi à obtenir, pour l'Observatoire de Nice, au titre des prestations, un grand chercheur de comètes et un puissant astrographe construits par la Firme Zeiss.

 

Le chercheur a 25 centimètres d'ouverture et 1 m. 90 de distance focale ; l'astrographe comprend 2 lunettes photographiques (40 centimètres de diamètre ; 2 mètres de foyer) et un pointeur (20 centimètres et 3 mètres) ; les clichés peuvent atteindre 24 cm. x 30 cm.

 

Ces deux instruments nous sont parvenus dans les derniers jours de 1931 ; les bâtiments correspondants, pour l'édification desquels j'ai obtenu des crédits exceptionnels, ont été achevés dans le courant de l'automne 1932 et l'on a procédé ensuite au montage des appareils, opération très délicate qui s'est prolongée jusqu'en mai 1933.

 

Une nouvelle tranche de crédits, m'a permis, en juillet 1933, de faire entreprendre la complète remise en état du pavillon contigu à celui de l'astrographe et qui doit servir de bureau de mesure et de laboratoire pour ce service photographique. En outre, j'ai pu, avant mon départ pour l'Extrême-Orient, passer commande à M. E. Bouty, pour une machine à mesurer les clichés qui sera, je l'espère, la plus parfaite de celles existant dans notre pays ; elle sera terminée incessamment.

 

D'autre part, on a fait l'acquisition du matériel indispensable pour l'aménagement du laboratoire. Le nouveau service pourra fonctionner d'une manière régulière, au début de 1935.

 

La grande satisfaction m'est donc accordée d'envisager la réalisation, au moins partielle, dans un avenir très proche, du projet, qui me tient à cœur depuis si longtemps, de doter la station du Mont-Gros, où l'on profite d'environ 180 belles nuits chaque année, de l'outillage instrumental perfectionné lui permettant d'apporter une contribution importante aux recherches astronomiques entreprises dans notre pays.

 

A la suite d'une entente avec M. Bosler, directeur de l'Observatoire de Marseille, je me suis chargé, depuis le 1er avril 1926, de faire exécuter les calculs relatifs aux petites planètes et de publier les éphémérides ou circulaires, dont s'occupait, jusqu'à cette époque, l'Observatoire de Marseille.

 

En particulier, pour les astéroïdes dont l'éclat, à l'opposition, n'est pas inférieur à la gr 12,5, on a calculé, à Nice, une éphéméride approchée, de huit en huit jours, comportant en général 5 lieux. Actuellement, le nombre des éphémérides publiées dépasse 1.600. A plusieurs reprises, l'Académie des Sciences a bien voulu m'accorder, sur le fonds Loutreil, une subvention pour permettre l'impression de ce Bulletin de l'Observatoire de Nice.

 

En dehors des travaux d'observation, mes recherches personnelles ont porté principalement sur deux sortes de questions : études relatives aux instruments et aux méthodes d'observation ; travaux théoriques ou applications numériques concernant les comètes et les astéroïdes.

 

En particulier, j'ai pu mettre en évidence le caractère elliptique des comètes 1905 II et 1911 VII. D'autre part, j'ai établi l'identité de certaines comètes supposées nouvelles avec d'anciennes comètes périodiques dont les éléments avaient été fortement modifiés du fait de perturbations :

1° Comète 1910 (Cerulli),

       1911 h (Schaumasse)

       1919 (Sasaki)

      1920 (Kudara-Schaumasse)

identique avec la comète périodique Faye.

                       Tuttle

                      Finlay.

                       Tempel 2.

 

L'un de mes travaux, relatif à l'origine des comètes hyperboliques, et présenté à l'occasion d'une question mise au concours par l'Académie des Sciences, a obtenu le prix Damoiseau, en 1905.

 

L'Académie des Sciences, qui m'a honoré du prix Lacaille, en 1926, a bien voulu me décerner, pour la seconde fois, le prix Damoiseau, en 1929, pour un mémoire relatif à l'excentricité des orbites cométaires.

 

J'ai construit et viens de publier des tables générales de Petites Planètes qui fournissent, pour 800 astéroïdes, les différentes données héliocentriques ainsi que les renseignements relatifs aux oppositions : le tableau concernant chacune des planètes comporte 30 colonnes et renferme plus de 3.000 chiffres.

 

Ce travail comprend deux forts volumes, aux frais d'impression desquels la Caisse des Recherches Scientifiques m'a fait l'honneur de coopérer en m'accordant, à trois reprises, une importante subvention.

 

Ces tables m'ont permis d'aborder l'étude générale des proximités, concernant les orbites des 800 astéroïdes considérés. La première approximation de cette recherche entraîne l'examen comparatif de 320.000 couples de deux orbites ; plus de 100.000 comparaisons sont déjà faites et j'espère achever ce travail en moins de cinq années.

 

J'ai entrepris également l'étude générale des proximités pour les orbites des comètes à courte ou moyenne période et je me propose d'envisager successivement les proximités suivantes :

1° Orbites cométaires et orbites des grosses planètes ;

2° Orbites cométaires entre elles ;

3" Orbites cométaires et orbites des principales petites planètes.

Les calculs relatifs aux données héliocentriques des comètes sont achevés.

 

A l'occasion d'une Notice sur les Petites Planètes, parue dans l’Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1932, j'ai repris entièrement et d'une façon détaillée, l'étude statistique des divers éléments écliptiques relatifs aux 1.152 planètes cataloguées au 30 septembre 1931.

 

Depuis lors, j'ai publié un travail analogue, mais en faisant intervenir cette fois les éléments rapportés au plan de l'orbite de Jupiter. J'ai calculé ces nouveaux éléments pour les 1.183 astéroïdes identifiés au 31 décembre 1931.

 

La plupart des recherches que j'ai effectuées, ont comporté des applications entraînant des calculs longs et souvent pénibles ; aussi, ai-je été assez fréquemment amené à construire des tables destinées à abréger ou faciliter ces travaux numériques. En particulier, je viens de publier des tables étendues destinées à faciliter la transformation approchée des coordonnées équatoriales en coordonnées écliptiques ou la transformation inverse.

 

Chargé, depuis la mort de mon Maître regretté Andoyer, en 1930, de la rédaction de la Connaissance des Temps, j'ai proposé au Bureau des Longitudes, qui a bien voulu donner son approbation à ce sujet, d'assez nombreuses améliorations qui figurent dans les derniers volumes parus.

 

 

 

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