Heim de Balsac : titres et travaux

Document disponible au laboratoire de chimie du Muséum National d’Histoire Naturelle,
63 rue Buffon 75005 Paris

Site créé le 24 octobre 2004 Modifié le 02 février 2006
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Notice sur les titres et travaux scientifiques

 

de

 

Henri Heim de Balzac

Professeur à la faculté des science de Lille

 

 

TENDANCES ET ORIENTATION DES RECHERCHES

Ma vocation de naturaliste remonte à mon enfance, passée pour la plus grande part dans le cadre de la pleine nature ; une de mes plus grandes attractions de jeunesse, fut l'éducation et l'élevage des animaux les plus divers, depuis les Invertébrés jusqu'aux hôtes d’une exploitation agricole.

 

Dès la quinzième année, j'étais familiarisé (en ce qui concerne la flore et la faune de France et certains groupes exotiques), avec le maniement du terrible alphabet taxinomique.

 

Plus tard, cette vocation devait me faire renoncer à la pratique médicale (dès après le concours de l'Externat), afin d'étendre mes recherches zoologiques, du cadre français et européen à celui du continent noir.

 

Une vocation précoce entraîne, dès ses premières manifestations, le futur naturaliste, à l'observation sur le terrain, avant qu'il ne soit initié aux méthodes de laboratoire ; c'est une des raisons qui m'ont conduit aux recherches de géographie zoologique, et à l'analyse approfondie des relations entre animaux, plantes et milieux.

 

J'abordai ainsi le domaine de la Biologie par un de ses aspects les plus captivants, et d’une façon tout à fait naturelle. Par la suite, ma formation scientifique générale devait se développer, en même temps que s'effectuaient mes prospections zoologiques.

 

Je ne puis que me féliciter de l'immense avantage dont je suis redevable à ma vocation précoce : la connaissance des êtres vivants dans leurs milieux mêmes.

 

De nombreuses espèces animales qui font l'objet de mes publications d'ordre morphologique, biologique et géographique, il en est peu dont je ne puisse dire que je les ai vu évoluer librement dans leur cadre naturel. Nombre d'interprétations abusives, voire inexactes, se glissent souvent sous la plume d'auteurs par ailleurs excellents, malheureusement voués à l'unique étude d'un matériel conservé ou au seul maniement de la bibliographie.

 

Dans un autre ordre d’idées, je me félicite tout autant d'avoir entrepris, par tradition familiale, et dans un but de formation générale, mes études de médecine. La solide formation anatomique que j'en ai retenue m'a permis d'aborder naturellement les questions de morphologie, hors desquelles la Zoologie et la Biologie ne sauraient se concevoir.

 

En Zoologie, je me suis spécialisé rapidement - en dépit d'un goût très vif pour l'Entomologie - dans les Classes de Vertébrés à sang chaud ; Mammifères et Oiseaux, à la fois par goût naturel, et aussi par réaction contre la manière d'ostracisme dont ces Classes ont été fréquemment l'objet en France.

 

Il était courant, à l'époque où je m'orientai, de considérer les Mammifères et les Oiseaux comme parfaitement connus. Opinion sans doute valable pour les grandes lignes de la Classification et de la Systématique, conçues selon les méthodes anciennes, purement descriptives.

 

L'exposé détaillé de mes recherches montrera qu’il était non seulement possible de trouver des faits nouveaux dans les domaines de la Morphologie, de la Physiologie, de la Bio-Ecologie, de la Zoogéographie des Mammifères et des Oiseaux, mais encore de tirer de ces études des conclusions d’une portée générale.

 

N'ayant jamais eu l'occasion d'exercer mon activité scientifique dans le cadre qui semblait particulièrement indiqué à ma spécialisation, c'est-à-dire dans un poste dépendant de la Chaire de Mammifères et Oiseaux du Muséum, il était logique qu'à côté de mes recherches préférées, je ne me dérobasse pas à l'honneur qui me fut offert d'enseigner la Zoologie et la Biologie animale dans les facultés et les divers applications de la Biologie au Conservatoire.

 

Ces multiples activités, si elles ont peut-être freiné le développement qu'il m'aurait plu de donner aux recherches d'ordre Mammalogique et Ornithologique, ont eu, par contre, cet avantage de m'éviter les graves écueils d'une spécialisation trop étroite.

 

C'est sans doute à la pratique de disciplines différentes, que je dois d'avoir pu envisager l'étude des Mammifères et des Oiseaux, d'une façon très complète, embrassant à peu près l'intégralité de leurs aspects, sans omettre leurs relations avec leurs précurseurs directs, leurs parasites et commensaux, ainsi que le monde végétal, abordant enfin des questions de science appliquée et de pathologie comparée.

 

Ma conception de l'étude des Mammifères et des Oiseaux impliquait inéluctablement une grande part de recherches sur le terrain.

 

L'éclipse relative de la science française dans les domaines de la Mammalogie et de l'Ornithologie, à partir du XXème siècle, l'activité des confrères étrangers dans ces mêmes domaines, et sur nos propres territoires, faisaient un devoir d'entreprendre au plus tôt une étude sérieuse de la faune de notre patrimoine national.

 

La métropole offrait un champ fructueux aux investigations d'ordre mammalogique. Les résultats que j'ai pu obtenir dans la prospection des domaines insulaires, et de nombreuses régions de France, le montrent amplement.

 

Parallèlement se poursuivait, avec l'aide d’Ornithologues compétents, l'accumulation des matériaux destinés à une "Faune" des Oiseaux de France, ouvrage réclamé par l'Office de Faunistique. L'"Inventaire" qui a été publié en fut en quelque sorte le prodrome.

 

Outre-Mer, le Nord-Ouest du continent africain méritait de retenir toute l'attention du Zoologiste : Abordant, en 1925, la terre d'Afrique, j'avais en mains une littérature à la vérité fort hétérogène, d'ordre étroitement faunistique et limitée à certaines régions ; devant moi, d'immenses espaces inconnus et un travail d'écologie et de zoogéographie à édifier en entier.

 

Etendant progressivement mon activité sur le terrain, du Golfe des Syrtes au Sénégal, je crois d'ores et déjà avoir pu réaliser une oeuvre méthodique et cohérente, essentiellement française, oeuvre de prospection et de synthèse. La majeure partie des éléments se trouve rassemblée, qui permettra d’achever l'édifice par la publication de "Faunes", suivant ainsi, sur un plan plus modeste, l'exemple que R. MAIRE et ses élèves nous ont donné dans le domaine de la Botanique.

 

C'est à dessein que dans cette notice, à l'appui d'une candidature d'ordre essentiellement zoologique, se détachent de l'ensemble de mes publications celles afférentes à la Zoologie, suivies des commentaires indispensables. Les autres ne figureront qu'en annexe à la fin de cette notice.




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