Vavasseur : Microanalyse des éléments minéraux de l'épiderme foliaire
Site créé le 24 octobre 2004 Modifié le 3 janvier 2006
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Thèse présentée à l'Université scientifique et médicale de Grenoble

pour obtenir le grade de Docteur es sciences naturelles

par

 

Alain Vavasseur

 

Microanalyse des éléments minéraux de l'épiderme foliaire, variations de leurs teneurs associées aux mouvements stomatiques

 

 

INTRODUCTION

L'épiderme foliaire doit assurer une double fonction paradoxale : être suffisamment imperméable pour permettre de maintenir l'hydratation des cellules du mésophylle et parallèlement permettre les échanges gazeux de la transpiration et de la photosynthèse nécessaires à la vie de la plante. Ceci est rendu possible grâce à l'existence de structures foliaires spécifiques : les stomates.

 

Les stomates sont constitués de deux cellules épidermiques chlorophyliennes, différenciées, réniformes, délimitant entre elles une ouverture, l’ostiole, permettant de mettre en relation les parenchymes foliaires avec l'atmosphère.

Des variations de pression osmotique dans ces cellules induisent leurs mouvements, permettant à la plante d'adapter sa transpiration aux conditions de l'environnement.

D'une façon générale, le flux de transpiration est étroitement dépendant du degré d'ouverture des stomates, la transpiration cuticulaire ne représentant qu'une faible fraction de la transpiration foliaire lorsque les stomates sont ouverts.

 

Les stomates répondent à des stimuli très nombreux. Ils peuvent être de nature endogène : rythme circadien (MARTIN et MEIDNER 1972, MARTIN et STEVENS 1979, HEATH 1984) ; ou exogène : variation de la lumière en longueur d'onde ou en intensité (PEMADASA 1981), tension de vapeur d'eau (STALFELT 1955, 1957), concentration externe en oxygène (LOUGUET 1968, 1972a, LUDLOW 1970) et en gaz carbonique (MEIDNER et MANSFIELD 1968, LOUGUET 1974).

En conditions naturelles ces stimuli sont souvent associés, leurs variations sont continuelles et interdépendantes.

 

L'importance physiologique des stomates leur a fait consacrer de très nombreux travaux : sur leur intervention dans les transferts d'eau dans la plante (HEATH 1959, de PARCEVAUX 1963, SHERIFF et MEIDNER 1974), sur leurs réponses aux différents stimuli énoncés précédemment.

 

Une étude métabolique des cellules de garde est rendue très difficile par la presque impossibilité d'isoler l'épiderme entier, et plus particulièrement les cellules de garde.

Les cellules de garde sont généralement les seules cellules épidermiques chlorophyliennes et il est connu que les mouvements stomatiques sont affectés par la présence d'inhibiteurs de la respiration et de la photosynthèse (ALLAWAY et MANSFIELD 1967, WILLMER et MANSFIELD 1970a, PEMADASA et KORALEGE 1977).

Des techniques développées depuis quelques années (ZEIGER et HEPLER 1976, SCHNABL et coll. 1978), permettent d'isoler des protoplastes de cellules de garde mais les résultats obtenus sur un tel matériel, bien que d'un grand intérêt, ne peuvent être directement transposés au métabolisme de cellules de garde en situation in vivo.

 

HISTORIQUE DE L'ETUDE DES IONS DANS LES MOUVEMENTS STOMATIQUES

En 1827, de CANDOLLE adopte le terme de stomate pour définir ces structures foliaires. VON MOHL, en 1856, fut l'un des premiers a relier les mouvements stomatiques aux variations de pression de turgescence à la fois dans les cellules de garde et dans les cellules épidermiques environnantes.

 

Dès 1905, MACALLUM observe l'accumulation de potassium dans les cellules de garde lors des mouvements stomatiques par des méthodes histochimiques. ILJIN (1922, 1957) met en évidence les propriétés de Li+ Na+ et K+ en tant que promoteurs du mouvement d'ouverture des stomates.

 

Ces premiers travaux sont repris par IMAMURA (1943), puis par YAMASHITA (1952), mais ce n'est toutefois qu'à partir des années 60 que de nombreux travaux sont consacrés à l'étude de l'accumulation des ions minéraux lors des mouvements stomatiques.

FUJINO (1967) émet l'hypothèse de l'existence d'un transport actif de potassium ayant un effet promoteur sur l'ouverture stomatique par augmentation de la pression osmotique des cellules de garde.

FISCHER, en 1968, conclut que l'augmentation de concentrations du potassium dans l'épidémie de Vicia faba lors de l'ouverture des stomates est suffisante pour expliquer la baisse de potentiel osmotique des cellules de garde tors de l'ouverture.

WILLMER et MANSFIELD (1969b, 1970b) montrent que d'autres cations monovalents (Na+, Li+) peuvent provoquer l'ouverture de stomates.

SAWHNEY et ZELITCH (1969) trouvent une relation linéaire entre la concentration en potassium dans les cellules de garde et la taille de l'ostiole.

Les flux d'entrée du potassium dans les cellules de garde lors de l'ouverture sont très élevés et peuvent être plus de dix fois supérieurs à ceux observés dans les racines (RASCHKE 1975).

 

Il est maintenant admis que l'ouverture des stomates s'accompagne d'une augmentation très importante de la concentration des ions minéraux dans les cellules de garde.

On peut se référer à ce propos à de nombreux articles de synthèse récents (RASCHKE 1979, MACROBBIE 1981, WILLMER 1983).

Il s'agit en général d'une accumulation de sels de potassium, à l'exception peut-être des plantes halophytes (ESHEL et al. 1974).

Cette accumulation serait responsable de l'augmentation du potentiel de turgescence des cellules de garde lors de l'ouverture.

Toutefois, il subsiste de nombreuses interrogations :

-        Quel est le processus primaire déclenchant les changements de flux d'ions?

-        Quelles sont les relations existant entre le degré d'ouverture stomatique et la concentration des ions minéraux dans les cellules du complexe stomatique ?

-        L'ouverture et la fermeture des stomates dépendent-elles des mêmes mécanismes ioniques ?

-        Quelle est la part relative des ions minéraux et des ions organiques (malate,...) dans les mouvements stomatiques ?

 

PRINCIPALES HYPOTHESES SUR LE MECANISME D'OUVERTURE DES STOMATES

A partir des travaux effectués sur quelques espèces (vicia faba, Zea mays, Commelina conmunis, Allium cepa,...), plusieurs hypothèses ont pu être formulées sur les mécanismes contrôlant les mouvements stomatiques :

 

L'hypothèse dite "classique"

Cette hypothèse est la plus ancienne et fut formulée par SAYRE en 1926, puis complétée par SCARTH en 1932.

Elle postule l'activation d'une phosphorylase induite par une variation du pH intracellulaire.

Cette variation proviendrait de la consommation de l’acide carbonique en solution par les mécanismes photosynthétiques.

Cette phosphorylase permet de déplacer l'équilibre amidon/sucres réducteurs dans le sens d'une hydrolyse de l'amidon.

L'augmentation des sucres solubles entraîne une augmentation de la pression osmotique des cellules de garde (seules cellules photosynthétiques de l'épiderme).

L'entrée d'eau dans les cellules de garde provoquerait alors l'ouverture stomatique par effet mécanique.

A l'obscurité, l'équilibre serait déplacé dans l'autre sens et aboutirait à la fermeture des stomates.

 

De nombreux faits expérimentaux viennent à 1'encontre de cette hypothèse.

Le principal est la différence enregistrée entre les variations théoriques du pH intracellulaire dues à la consommation de l'acide carbonique par la photosynthèse (0,1-0,3 unités pH) et celles réellement observées (0,5-2 unités pH) (SCARTH 1929, PENNY et BOWLING 1975, DAYANAN et KAUFMAN 1975,...).

D'autre part, une concentration élevée en C02 externe, de l'ordre de 10% peut provoquer l'ouverture des stomates (LOUGUET 1974), alors que le pH intracellulaire devrait être plus faible.

 

L'hypothèse du glycolate

Formulée par ZELITCH en 1963, elle repose sur l'observation d'une inhibition de l'ouverture des stomates par les alpha-hydroxysulfonates (inhibiteurs de la glycolate oxydase).

ZELITCH émet alors l'hypothèse que l'énergie nécessaire à l'ouverture stomatique pourrait être fournie sous forme d'ATP par la voie métabolique glyoxylate/glycolate.

Cette hypothèse, toutefois, ne permet pas de rendre compte de l'ouverture stomatique obtenue en air dépourvu de gaz carbonique à l'obscurité, ces conditions permettant une levée de l'inhibition induite par les alpha-hydroxysulphonates.

Selon ZELITCH (1969), l'ouverture stomatique en absence de gaz carbonique procéderait de mécanismes différents, opinion non partagée par d'autres chercheurs (LOUGUET 1974).

Les alpha-hydroxysulfonates auraient également un effet inhibiteur sur la photosynthèse.

 

L'hypothèse de la "navette" potassium

A partir de résultats obtenus chez Zea mays, RASCHKE propose, en 1971, un mécanisme reposant sur une "navette" passive des ions K+ et Cl- entre les cellules de garde et les cellules subsidiaires.

Ces mouvements d'ions seraient associés à l'activité d'une pompe électrogénique entraînant un efflux de protons des cellules de garde lors de l'ouverture stomatique.

Il existerait parallèlement une synthèse de malate dans les cellules de garde.

 

Si cette hypothèse permet d'expliquer les variations de concentration en ions potassium observées lors de l’ouverture, la fermeture stomatique devrait être associée à une entrée de protons et à un départ de K+ et Cl- des cellules de garde suivant un mécanisme mal défini.

D'autre part, les données de la littérature sur les variations de concentration du malate lors des mouvements stomatiques sont encore peu nombreuses (TRAVIS et MANSFIELD 1977, VAN KIRK et RASCHKE 1978) et parfois contradictoires (SCHNABL et RASCHKE 1980).

Les nombreuses difficultés rencontrées lors des études biochimiques de cellules de garde isolées font également craindre une contamination par le mésophylle.

 

L'hypothèse "malate précurseur"

(Switch malate hypothesis). PENNY et BOWLING, en 1974, à partir de travaux électrophysiologiques menés sur Commelina communis émettent l'hypothèse qu'il existe une navette des ions K+, Cl- et malate entre les cellules de garde et les cellules subsidiaires et épidermiques.

Ces mouvements d'ions seraient associés aux mouvements stomatiques.

Cette hypothèse suppose que des variations du pH intravacuolaire des cellules de garde précéderaient les mouvements stomatiques.

Ces variations de pH permettraient de déplacer l'équilibre de la réaction :

malate monovalent

(pH=5)

malate divalent

(pH=6)

 

Lors de l'ouverture. Il y aurait création d'un gradient de malate monovalent entraînant sa diffusion des cellules épidermiques vers les cellules de garde, le malate divalent ne pouvant diffuser à travers les membranes et restant bloqué dans les cellules de garde.

Cette entrée de malate provoquerait donc une augmentation de la pression osmotique des cellules de garde.

 

Cette théorie ne repose que sur des mesures de pH intravacuolaire.

On ignore pour l'instant les valeurs des gradients de concentration au niveau des membranes (plasmalemme et tonoplaste), et de la paroi.

Seule leur connaissance nous permettrait de tester cette hypothèse (MACROBBIE 1981).

Il existe, d'autre part, chez certaines espèces (Zea mays), des flux importants d'ions Cl- associés aux flux d'ions K+ (RASCHKE et FELLOWS 1971).

L'hypothèse d'une synthèse de malate associée à une entrée d'ions Cl- à une concentration supérieure à celle du potassium impliquerait l'existence d'un cation permettant de maintenir 1'électroneutralité cellulaire.

Il est également probable que deux mécanismes se superposent, l'un dépendant des ions organiques (malate), l'autre des ions minéraux (K+, Cl-).

 

L'hypothèse de l’acide abscissique

L'acide abscissique réduit la transpiration et provoque la fermeture des stomates (MITTELHEUSER et VAN STEVENINCK 1969).

Il est synthétisé dans le mésophylle lors d'un stress hydrique (LOVEYS 1977), et pourrait être transporté dans l'épiderme où il serait le médiateur du contrôle de 1'ouverture des stomates.

Il pourrait notamment intervenir dans les échanges H+/K+ au niveau du plasmalemme des cellules de garde.

Le fait qu'il n'ait pas été détecté dans l'épiderme et un certain manque de corrélation entre sa concentration dans la feuille et les mouvements stomatiques permettent de douter du rôle qui lui a parfois été attribué.

D'autre part, certaines plantes ne réagissent pas à l'acide abscissique : c'est le cas de Tradescantia virginiana et du lupin jaune (cité par WILLMER 1983).

Les méthodes de localisation de l'ABA par immunochimie devraient permettre prochainement de déterminer sa répartition épidermique.

 

L'hypothèse de la transpiration péristomatique

Selon MAIER-MAERCKER, et à partir d'études effectuées à l'aide de traceurs radioactifs du potassium ou d'un équivalent 43K, 86Rb), les flux d'ions sont directement liés aux flux de transpiration épidermiques (MAIER-MAERCKER 1979, 1983).

L'accumulation des ions aurait alors lieu au site d'évaporation maximum qui est la paroi des cellules de garde lorsque les stomates sont ouverts et des cellules épidermiques lorsqu'ils sont fermés (la paroi des cellules épidermiques étant plus fine que celle des cellules de garde).

L'accumulation de potassium ne serait donc qu'un phénomène secondaire lié à l'état d'ouverture des stomates.

D'autre part, le mécanisme d'accumulation serait non spécifique de l'ion K+.

Le contrôle des mouvements stomatiques dépendrait de l'équilibre amidon/sucres solubles ; dans ce cas.

Les critiques émises lors de l'analyse de la théorie dite "classique" se reposent à nouveau.

 

Ces hypothèses décrivent donc l'accumulation de potassium dans les cellules de garde lors de l'ouverture stomatique, comme étant due à des mécanismes très différents : transport actif, co-transport associé à un flux de protons, accumulation par la transpiration péristomatique.

Ces différentes hypothèses traduisent bien le manque de connaissance sur le mécanisme et le rôle exact de cette accumulation d'ions K+.

Le seul point commun remarquable semble être que tout mouvement stomatique s'accompagne de variations des concentrations ioniques dans les cellules stomatiques.

Ceci à l'exception peut-être d'une orchidée aux cellules de garde non chlorophylliennes (NELSON et MAYO 1975, 1979 ; OUTLAW et al. 1982), bien que ces résultats soient controversés (WILLMER et al. 1983).

 

On peut également remarquer que les hypothèses faisant intervenir une navette des ions K+ et Cl- reposent sur des résultats obtenus chez des espèces dont les cellules de garde sont entourées par des cellules épidermiques compagnes différenciées telles que Zea mays et Commelina communis (RASCHKE et FELLOWS 1971, PENNY et BOWLING 1974).

 

Il nous a donc paru important d'étudier les variations ioniques associées aux mouvements stomatiques, et ceci en relation avec différents types d'architectures stomatiques.

Il semblerait, d'après les études antérieures, que les cellules subsidiaires interviendraient dans les mécanismes ioniques (RASCHKE et FELLOWS 1971), et physiques (EDWARDS et al. 1976) entraînant les mouvements stomatiques.

Ces cellules subsidiaires pourraient avoir un rôle plus important chez les espèces où elles sont différenciées par rapport à l'épiderme environnant.

 

Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes donc particulièrement attachés à étudier l'influence de la présence de cellules subsidiaires différenciées.

Pour cela, on ne pouvait se baser entièrement sur des données bibliographiques.

Les nombreuses recherches menées jusqu'à présent l'ont certes été sur de très nombreuses espèces, mais dans des conditions très différentes : plante entière, feuilles isolées, épidermes isolés, protoplastes.

D'autre part. les méthodes de dosage des ions sont également très diverses : traceurs du potassium (MAIER-MAERCKER 1981), méthodes cytochimiques (STEVENS et MARTIN 1977). microsonde électronique (SAWHNEY et ZELITCH 1969, RASCHKE et FELLOWS 1971), spectrométrie de flamme (ALLAWAY et HSIAO 1973), méthode enzymatique (OUTLAW et LOWRY 1977), microélectrodes spécifiques (PENNY et BOWLING 1974, EDWARDS et BOWLING 1984).

Les mesures effectuées à l'aide de ces différentes techniques ne sont pas directement comparables.

Les mesures effectuées par microsonde électronique représentent la concentration moyenne d'une cellule, celles par microélectrodes spécifiques la concentration vacuolaire.

Cette disparité dans les méthodes expérimentales entraîne une grande difficulté dans la comparaison des résultats.

Nous avons également voulu poursuivre cette étude sur le rôle des cellules subsidiaires lors de l'application des différents stimuli.

 

Nous nous proposons de conduire cette étude sur quatre espèces : Vicia faba, Zea mays, Tradescantia virginiana et Commelina communis.

Ce choix est dicté par la bonne connaissance de leurs physiologies.

Les nombreuses références bibliographiques concernant les mouvements stomatiques, l'appartenance aux deux phylums mono- et dicotylédones et par l'architecture différente de leurs complexes stomatiques (absence ou présence de cellules subsidiaires différenciées).

 

En conclusion à un article de synthèse récent (MACROBBIE 1981), l'auteur faisait remarquer le manque important de données expérimentales sur l'aspect cinétique de l'accumulation des ions lors des mouvements stomatiques.

Une telle étude cinétique est indispensable pour tenter de définir les relations exactes entre l'accumulation ionique et les mouvements stomatiques, ainsi que les rapports de causalité.

Les études cinétiques sont peu nombreuses et ont souvent été menées sur épidermes isolés (MACROBBIE et LETTAU 1980, MACROBBIE 1981).

On peut considérer que les mouvements ioniques observés dans de telles conditions peuvent être très différents de ceux existant réellement, dans les complexes stomatiques, dans le contexte de la plante entière (MACROBBIE et LETTAU 1980b).

 

Une première étude cinétique de ce type a déjà été menée au laboratoire.

Elle a permis de mettre en évidence un décalage entre mouvements stomatiques et mouvements des ions minéraux (LAFFRAY et al. 1982).

Notre but a donc été de la poursuivre et de la compléter, en étudiant plus particulièrement les variations ioniques associées aux mouvements stomatiques, d'une façon cinétique et en relation avec l'architecture du complexe stomatique étudié.

Cette étude a également porté sur l'effet des principaux facteurs intervenant sur les mouvements stomatiques et sur les conséquences au niveau ionique.

Ont été plus particulièrement étudiés :

-        l'effet de la lumière à différentes intensités ;

-        l'effet de la concentration externe en oxygène et en gaz carbonique ;

-        l'effet de la tension de vapeur d'eau.

 

Nous nous sommes également intéressés aux variations ioniques associées au mouvement de fermeture de stomates, très peu étudiée jusqu'à présent.

 

CONCLUSION

Cette étude nous a permis, pour toutes les espèces étudiées :

 

- De confirmer le décalage entre les mouvements stomatiques et les variations des teneurs en éléments minéraux, déjà observé lors d'études précédentes effectuées au laboratoire (LAFFRAY et al. 1982), et d'étendre ce résultat     à d'autres espèces.

 

-        De mettre en évidence que chacune des phases des mouvements stomatiques (ouverture, maintien et fermeture) était accompagnée de mouvements des éléments minéraux spécifiques. Si l'ouverture, stomatique est peu corrélée avec l'entrée des ions dans les cellules de garde, la première phase de la fermeture des stomates est étroitement corrélée avec un efflux d'ions de ces cellules.

 

-        De mettre en évidence que les mouvements stomatiques étaient accompagnés de mouvements d'éléments entre le complexe stomatique et 1’épiderme (GARREC et al. 1983, GARREC et VAVASSEUR 1984), et que de ce fait l'hypothèse d'une "navette" du potassium entre les cellules de garde et les cellules subsidiaires (RASCHKE 1979) était insuffisante.

 

-        De démontrer que l'hypothèse de la transpiration péristomatique (MAIER-MAERCKER 1979, 1983) ne pouvait permettre d'interpréter nos résultats (LAFFRAY et al. 1984).

 

-        De mettre en évidence que l'absence de CO2, qui provoque une ouverture nocturne ou un surcroît d'ouverture à la lumière, engendre des mouvements ioniques plus importants qu'en air normal.

 

 

L'étude de plusieurs espèces nous a permis :

-        D'observer que chez Tradescantia virginiana l'ouverture stomatique était accompagnée de variations très faibles des concentrations en potassium et en chlore des cellules de garde (VAVASSEUR et al. 1984).

 

-        De démontrer le rôle particulier des cellules subsidiaires différenciées dans les mouvements stomatiques chez les Commélinacées (VAVASSEUR et al. 1984), et plus particulièrement chez Tradescantia virginiana.

 

-        De mettre en évidence les fortes variations du rapport des teneurs en éléments K et Cl dans les cellules de garde de Zea mays lors d'une ouverture stomatique en air sans C02.

 

La synthèse de ces travaux entraîne, en conclusion, l'existence de deux mécanismes permettant l'accumulation d'osmoticums lors de l'ouverture stomatique, l'un basé sur une synthèse organique et l'autre sur des échanges d'ions minéraux.

Les conditions externes (lumière, concentration du CO2) favorisant l'un ou l'autre de ces deux mécanismes.




 

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