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Synthèse
de quelques lignanes naturels et de leurs dérivés de Messa
Sam Adjangba AVANT-PROPOS
A la sortie de l'École
Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon en 1956, nous nous sommes initié à
la recherche scientifique tout d'abord au Laboratoire de Chimie Biologique de
la Faculté des Sciences de Lyon puis au Laboratoire de Chimie Biologique de
la Faculté des Sciences et de l'École de Médecine de l'Université de
Pennsylvanie à Philadelphie. Le présent travail sur les
lignanes, tout en étant le couronnement de ces six années d'initiation, a été
effectué dans sa totalité au Laboratoire de Chimie du Muséum. Pour la présentation, nous
avons adopté un plan en cinq parties. La première partie groupe, sous le
titre de Généralités, des para-graphes aussi divers que la structure, la
numérotation, la stéréochimie, la nomenclature, l'isolement, les propriétés
physiques, chimiques et physiologiques ainsi que la biogénèse des lignanes. La deuxième partie
(Chapitre I) fait l'historique des méthodes de synthèse de ces dérivés. Les
trois autres parties (Chapitres II, III, IV) traitent respectivement la
synthèse des lignanes vrais, des cyclolignanes et des lignanes apparentés aux
podophyllines. Avant d'en donner
l'exposé, nous tenons à exprimer nos profonds sentiments de gratitude à M. le
Professeur Charles MENTZER pour la bienveillante attention avec laquelle il a
guidé nos recherches et à Mlle Denise BILLET pour sa collaboration bénéfique.
Nous sommes très reconnaissant au Dr Samuel GURIN, «Chairman» du département
de Chimie biologique de l'Université de Pennsylvanie, ainsi qu'à ses
collaborateurs, pour leur générosité et leur dévouement à notre égard lors de
notre séjour dans leurs laboratoires. CONCLUSIONS GÉNÉRALES Comme presque toutes les
classes de produits naturels, celle des lignanes nous offre également un
vaste domaine d'études assez fécond comportant la chimie extractive, la
détermination de structure, la synthèse de nouvelles substances, la
stéréochimie, la biogenèse, la chimie physiologique, etc... En ce qui nous concerne,
quelques aspects bien déterminés de la chimie des lignanes ont fait l'objet
de nos recherches. 1)
Une
nouvelle méthode de synthèse de certains lignanes vrais tétrahydrofuranniques
a pu être élaborée par application et extension de techniques déjà connues.
Étant donnée la facilité avec laquelle les esters aroylacétiques subissent la
duplication moléculaire au niveau du groupement méthylénique actif, nous
avons profité de cette possibilité pour préparer une série de diaryl-2,5
dicarbéthoxy-3,4 furannes (VIII) dont plusieurs avaient déjà été décrits dans
la littérature. En partant de tels esters,
nous avons procédé à une réduction en deux étapes qui a conduit aux
diaryl-2,5 diméthyl-3,4 furannes (VI), précurseurs directs des lignanes vrais
Galgravine et Galbacine. Les intermédiaires
diaryl-2,5 diméthyl-3,4 furannes ont été préalablement obtenus par BLEARS et
HAWORTH à partir des a-bromopropiophénones
dont la duplication conduit à des diaryl-1,4 diméthyl-2,3 butanediones-1,4. En milieu acide les formes
énoliques de telles dicétones donnent naissance aux précurseurs (VI) des
lignanes vrais du type Galgravine et Galbacine et se transforment en ces
derniers par hydrogénation catalytique en présence du noir de palladium. L'élaboration des
analogues structuraux de l'Olivile et plus particulièrement de son éther
diméthylique nécessite la préparation préalable des diaryl-2,5
dihydroxyméthyl-3,4 furannes (IX). Nous avons constaté que
les dérivés furanniques (IX) se laissent réduire sélectivement par le charbon
palladié au niveau des deux groupements hydroxyméthyliques. A notre avis une
telle hydrogénation catalytique des systèmes hydroxylsoallyliques en des
restes isoallyliques est sans précédent dans le domaine des lignanes. Des essais d'hydrogénation
sélective des intermédiaires (IX) en des diaryl-2,5 dihydroxyméthyl-3,4
tétrahydrofurannes (X) n'ont pas encore abouti à des résultats concluants. 2) Nous avons confirmé,
par synthèse totale la structure de la Galcatine et de son isomère non encore
trouvé dans la nature. Les auteurs hongrois
MULLER et VAJDA ont accédé à la structure de la Galbuline par la condensation
du vératrol avec la g-norvératryl
a, b-diméthyl butyrolactone en présence du chlorure d'aluminium. L'application d'une telle
condensation pour l'obtention de la Galcatine et de l'Isogalcatine ne nous a
pas donné satisfaction en raison de la fragilité du méthylène dioxybenzène ou
du reste dioxyméthylénique intervenant dans la structure de la butyrolactone
vis-à-vis du chlorure d'aluminium. Nous avons cependant
trouvé qu'en effectuant cette condensation avec le chlorure stannique,
catalyseur qui, à notre connaissance, n'avait pas encore été appliqué à de
telles synthèses (et dont l'action est plus ménagée que celle du chlorure
d'aluminium, car il évite la résinification du milieu réactionnel), un
racémique ayant la structure de la Galcatine peut être obtenu dans de bonnes
conditions. Une telle technique que
nous avons également appliquée à la synthèse de l'Isogalcatine pourra
probablement être généralisée à l'élaboration d'autres lignanes comportant
des groupements fonctionnels sensibles aux réactifs acides. 3) Quant à la préparation
de l'a - (diméthoxy-3,4 benzoyl) b -(diméthoxy-3,4 benzyl) butyrolactone
nous avons trouvé qu'elle se forme par action directe en milieu alcoolique du
vératroylacétate d'éthyle sodé sur l'oxyde d'eugénol méthyléther. A notre connaissance, une
telle condensation est la première dans son genre, d'autant plus que HAWORTH
avait enregistré un échec dans ses tentatives d'action directe du
triméthoxy-3,4,5 benzoyiacétate d'éthyle sur l'oxyde de safrol. L'obtention de la
cétolactone nous a permis d'accéder à la diméthylrétrodendrine par deux voies
différentes. La première, par la cycloaldolisation bien connue en présence
d'acide chlorhydrique suivie d'une déshydratation et d'une hydrogénation. La
seconde, non décrite dans la littérature, par cyclodéshydratation au moyen
d'acide para-toluènesulfonique suivie d'une hydrogénation. La transformation de la
Diméthylrétrodendrine en Galbuline comporte sa réduction préalable en
Diméthyllaricirésinol qui pourra être hydrogéné en ce dernier, soit par
l'intermédiaire d'un ditosylate dont l'hydrogénolyse au moyen de l'hydrure
double de lithium et d'aluminium est bien connue, soit par réduction catalytique
directe du diol. Ces deux dernières
opérations concernant le passage du Diméthyllaricirésinol à la Galbuline sont
encore en cours d'étude. La possibilité de pouvoir
utiliser à fond quelques-unes des techniques physico-chimiques modernes nous a
beaucoup aidé en principaux outils dans ce domaine ont été la spectrographie
ultraviolette et infrarouge ainsi que la résonance magné-tique nucléaire. La chromatographie sur
différents supports nous a été un précieux moyen de purification et de séparation
de mélanges. Les mécanismes électroniques devenus déjà depuis quelques années
le langage courant, mais limpide, de la chimie organique moderne ont été
exploités d'une façon rationnelle. Grâce aux interprétations électroniques,
des solutions quasi immédiates ont été apportées aux problèmes vagues et
diffus que soulève la nature intime de cer-taines réactions. Dans la rédaction, nous
avons essayé d'intégrer la synthèse des lignanes dans le cadre général des
études chimiques qui ont été entreprises dans ce groupe de substances
naturelles. Nous avons également voulu, sur le plan biogénétique, localiser
la classe des lignanes parmi celles des autres substances végétales connues. Certes, les tableaux qui
ont été présentés à cet égard ne vont pas sans critiques. Le rôle
physiologique croissant que jouent les lignanes dans la vie des hommes et des
animaux a été suffisamment mis en relief dans ce texte où aucune lumière n'a
cependant été faite sur leur rôle dans la plante. |
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